En tant que chrétien, on se pose parfois cette question : ai-je le droit de m’aimer ? Ne serait-ce pas de l’orgueil ? Et bien moi je vous pose la question autrement : a-t-on le droit de ne pas s’aimer ? Chacun d’entre nous a reçu à sa naissance un certain capital, puis à travers notre éducation, nos expériences et notre travail sur nous-mêmes nous avons préservé, enrichi ou détruit ce capital (intellectuel, physique, culturel, émotionnel, etc). Même si nous ne maîtrisons pas tous les éléments de notre vie, nous sommes cependant responsables dans une large mesure de la façon dont nous allons nous traiter nous-mêmes et réagir dans des circonstances données. Je me propose à travers cet article de vous livrer quelques citations intéressantes sur le sujet de l’estime de soi, en espérant vous pousser à réfléchir à ce sujet délicat, et vous aider à trouver votre équilibre entre confiance en soi et modestie.
Pour commencer, voici une définition très juste de l’estime de soi, trouvée ici : « Jean Monbourquette définit l’estime de soi comme l’ensemble des jugements que l’on porte sur soi-même, dans notre monde intérieur. C’est-à-dire que l’estime de soi est faite des paroles, des images et des ressentis que nous entretenons à notre égard, en notre for intérieur. Il distingue l’estime de soi de l’affirmation de soi qui est l’expression extérieure de ce que nous vivons à l’intérieur. Enfin, dans l’estime de soi, on différencie l’amour de soi pour son « être » de la confiance en soi pour son « agir » ».
N’ayons pas peur de nous apprécier à notre juste valeur, car se juger trop sévèrement ou trop injustement serait aussi grave que de tomber dans l’orgueil. Comme le dit Thomas Kempis, « se mésestimer n’est pas une vertu : l’humilité ainsi entendue serait un défaut. Ayons une grande confiance en nous ! Qui bien se connaît, bien s’aime : et qui s’aime, s’entraîne » (son ouvrage est disponible dans la bibliographie). Comme le dit Rivarol, sachons garder notre simplicité : « Il y a quelque chose de plus haut que l’orgueil et de plus noble que la vanité, c’est la modestie. Et quelque chose de plus rare que la modestie, c’est la simplicité ».
Comme je vous le disais en introduction de l’article, il est important de garder un équilibre entre confiance en soi et modestie. Les deux citations suivantes expriment très bien cette nécessité. Tout d’abord celle d’Aubrey Andelin qui nous dit que « l’humilité est une estimation juste de nous-mêmes, telles que Dieu nous voit. Être humble, ce n’est pas feindre la modestie, ni cacher la vantardise, dans le but d’impressionner les autres. Ce doit être une qualité intérieure qui fait qu’une personne sent vraiment ses limites et ses faiblesses ». Vient ensuite celle de Thomas Manson, toujours dans le même esprit mais appliqué plus précisément à la tenue vestimentaire : « vous pouvez vous habiller joliment sans toutefois manquer de modestie. Tout en respectant les règles de Dieu, il y a la possibilité d’être pleine de vie, pétillante, et belle dans votre habillement comme dans vos actions » – Thomas Manson
Pour finir je voudrais vous laisser méditer cette citation d’Alice von Hildebrand, très riche en enseignements sur les critères d’estime de soi ou des autres : « les complexes d’infériorité (tellement à la mode de nos jours), naissent principalement d’une comparaison malsaine entre ce qu’accomplissent les autres et ce que nous accomplissons pour notre part. Mais pourquoi faisons-nous si peu attention à cette personne en tant que telle, à sa gentillesse, à sa générosité, à son humilité, à sa patience ? Moins nous nous respectons en tant que personnes faites à l’image de Dieu, plus nous allons nous identifier à notre rôle social, à notre métier, à nos réussites, réelles ou imaginaires. On nous laisse penser que la réussite d’une vie repose sur notre capacité à apporter des certitudes, et pourtant qui rêverait de dire à quelqu’un « je t’aime parce que tu es la secrétaire la plus efficace que j’ai jamais rencontrée » ou parce que « vous êtes le professeur qui range le mieux ses affaires ». L’amour ne ne préoccupe pas des réussites de quelqu’un, c’est une réponse à son existence, et c’est ce pour quoi il est courant de dire « je t’aime parce que tu es toi » (retrouvez deux de ses ouvrages, en anglais, dans la bibliographie).
Apprenons à nous aimer à notre juste valeur, et à faire de même avec les autres 🙂 Et vous, que vous inspirent ces citations ? Dites-moi tout en commentaire !
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Etant donné que l’amour est à la base de toutes choses, oui nous avons le droit de nous aimer sans verser dans l’excès ou l’orgueil, afin d’être pour notre environnement et nos semblables, comme cette touche de finition ajoutée à une oeuvre majeure.
Oui tu as raison il faut rester dans l’équilibre, toujours mais si on reste sous le regard du bon Dieu et qu’on sait qu’il est à la base de tout ce que nous avons pas de problème 🙂
Bon partage 😉 Dieu lui même nous demande d’aimer son prochain comme soi même
Merci! Tout à fait, je pense vraiment que c’est un devoir de s’aimer, sans tomber dans l’orgueil ni l’égoïsme mais en sachant apprécier ce que le bon Dieu nous a donné 🙂
Tout à fait 😀
La défiance de nous-mêmes nous est tellement nécessaire en ce combat, que, sans elle, non seulement nous serions impuissants à remporter la victoire, mais nous ne saurions même pas surmonter la moindre de nos passions. Cette vérité doit être d’autant plus profondément gravée dans notre esprit que notre nature corrompue nous pousse à concevoir une haute estime de nous-mêmes, à croire, malgré notre néant, que nous sommes quelque chose, et à présumer follement de nos forces. Point de vice que nous reconnaissions plus à contrecœur, point de vice non plus qui déplaise davantage aux yeux de Dieu. Le Seigneur veut nous voir pénétrés de cette vérité que toute grâce, toute vertu vient de lui comme de la source de tout bien, et que de nous-même nous sommes absolument incapables d’accomplir une action, d’avoir même une pensée qui lui soit agréable. Scupoli, Le combat spirituel.
Merci pour cet extrait du Combat spirituel, je trouve ce livre magnifique 🙂