Les portraits de l’été : Ana, créatrice de robes de mariées

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Robe « Aude »

C’est grâce à l’une d’entre vous que j’ai connu la maison Casadele il y a quelques mois. J’ai eu la chance de pouvoir échanger avec la directrice artistique de cette toute jeune marque de robes de mariées basée à Brest. Je vous propose de découvrir aujourd’hui la passion d’Ana pour le style et les robes de mariées, et sa façon bien à elle de concilier son métier, sa foi et sa vision de la féminité. Rencontre avec une professionnelle qui transforme vos rêves de petite fille en réalité 🙂

Thérèse – Pourriez-vous vous présenter en quelques mots et nous expliquer votre métier ?

Ana : Je suis Ana Gross, directrice artistique de la marque Casadele. Je suis styliste de formation, j’ai suivi les cours de La Chambre Syndicale de Couture Parisienne. Je me suis aussi formée à la broderie Haute Couture aux Ateliers Lesage à Paris. Dans une vie professionnelle précédente, j’ai fait une formation en Commerce International avec des expériences très riches en management à Paris. J’ai eu l’occasion de travailler auprès de marques de mode haut de gamme à Paris et à New York et me suis consacrée ces dernières années à des projets divers de mode (ligne de prêt-à-porter, costumes de théâtre).

T – Quelle a été votre motivation pour créer des robes de mariée et pourquoi chez Casadele ? Styliste de mode et styliste de robes de mariées, est-ce très différent ?

A. Dans mes débuts en tant que styliste, je m’étais focalisée sur la création de vêtements très graphiques, particulièrement destinés pour le cinéma, le théâtre ou l’opéra. Le choix de faire des créations pour la mariée m’est venu tout naturellement après une pause pendant ma grossesse. J’ai entamé une réflexion sur ce que c’est d’être une mère, de fonder une famille, la transmission, les valeurs que je veux partager et transmettre à ma fille. Et notre déménagement sur Brest, il y a un an et demi, s’est présenté comme l’occasion propice de travailler sur de nouvelles idées de création et donc de pouvoir proposer à la mariée des nouvelles propositions stylistiques.

Styliste de mode ou styliste de robes de mariée ? La différence n’est pas flagrante, un styliste est à la recherche d’une esthétique et donne une empreinte artistique au vêtement, il cherche tout simplement à sublimer la femme, que ce soit dans le prêt-à-porter ou pour l’univers de la mariée.

T – Où puisez-vous votre inspiration ? Comment réussir à vous laisser guider par votre créativité tout en respectant le cahier des charges établi par Casadele ?

A: Mes inspirations pour Casadele je les ai puisées en remontant à la Belle Époque. Ce sont les années où est née ma grande-mère Adèle, d’où le nom donné à la marque : Casa d’Adele, ou Casadele.

La mariée de cette époque est plus solennelle, plus belle et élégante, maîtresse de famille et maîtresse d’elle même, ce qui semble antagonique avec l’idée que nous pouvons nous faire de la femme d’aujourd’hui. Cette notion de solennité coïncide avec une idée d’antan de ce qu’est le mariage au sein de l’Église, qui n’est plus de tout la même que nous avons aujourd’hui car nous avons beaucoup délaissé ces principes.

En ce qui concerne le cahier des charges, je n’ai pas une grande difficulté pour qu’il soit en adéquation avec l’aspect créatif. J’essaye de rester pragmatique et cohérente et je fais peu de concessions sur la qualité des matières ou sur le choix des procédés dans l’atelier. Pour le résultat, la cliente verra certainement la différence sur son modèle. Même si la qualité a un coût, nous faisons en sorte que la robe reste accessible car nous sommes une petite structure.

T – Quels sont les plus grands défis auxquels vous devez faire face lorsque vous commencez à dessiner une robe de mariée ?

A: Le plus grand défi c’est de rester fidèle et cohérente avec moi même, de ne pas me laisser influencer par ce que font les autres, les modes. J’ai voulu associer ma foi et mon idée du style.

Un autre grand défi finalement serait aussi d’essayer de faire de belles créations qui soient en même temps commerciales tout en respectant cette idée que je me fais de la mariée qui a fait un choix. C’est un choix de foi et d’engagement devant Dieu, elle entre dans une Église et sa tenue sera le centre d’une cérémonie solennelle, sobre et catholique.

T – Pour vous, qu’est-ce qui est le plus important dans une robe de mariée (coupe, tissu, tombé, style, plaire à la mariée…) ? Pourquoi ?

A: J’aime bien cette idée de plaire à la mariée et finalement, la création d’une robe est une rencontre, mes robes ne peuvent pas lui plaire si elles n’ont pas cette touche unique et différente des autres, si ce que je lui propose ne la rend pas juste unique et sublime. Le plus important pour moi est que la mariée découvre et se découvre elle-même dans sa robe comme si elle était pensée et dessinée uniquement pour elle. Que cette robe-là l’attendait depuis toujours.

T – Lorsque vous réfléchissez à une nouvelle création, comment réussissez-vous à y intégrer les notions de féminité, élégance, beauté ?

A: C’est justement le jeu de trouver l’équilibre entre toutes ces notions dans une seule et même création : la féminité, la beauté de la ligne, un sens épuré du vêtement, l’élégance, une grâce doit se dégager de cette silhouette-là. Ça ne vient pas d’un seul coup de crayon, un seul dessin : je le retravaille souvent plusieurs fois jusqu’à ce que ce bel équilibre soit atteint.

T – Quels seraient les 3 conseils que vous donneriez aux lectrices actuellement à la recherche de leur robe de mariée ? Quels sont les critères auxquels il faut faire attention lorsqu’on choisit sa robe ?

  1. Restez vous-même lors du choix de votre robe, écoutez vos propres désirs ou rêves, surtout ceux de votre enfance qui ne nous trahissent jamais ! Soyez authentique, c’est un moment unique et privilégié dans votre vie, alors pourquoi ressembler à quelqu’un d’autre.
  2. Ne faites pas de fixation à cacher ou mettre en valeur une partie de votre corps lors du choix de votre robe. En faisant cela malheureusement les filles finissent par faire le contraire et l’attention se porte systématiquement sur cet aspect-là. Cherchez plutôt une allure qui vous va, un style qui vous correspond. C’est plus important que « la forme » et le résultat est toujours plus réussi.
  3. Il s’agit d’une cérémonie religieuse solennelle dans une Église, ce n’est donc pas une passerelle, ni la plage ! Restez discrètes, dignes dans l’Église. Pour la réception si vous le souhaitez, changez pour une autre tenue qui est plus appropriée à votre environnement.

T – Tout ce qui tourne autour d’un mariage fait généralement rêver toutes les filles, est-ce votre cas ?

A: Oui ! J’adore mon métier et j’aime voir et écouter les filles heureuses de rêver et parler de ce jour tant attendu. Pour ma part, mon rêve absolu a toujours été celui du grand amour comme un idéal et je l’ai trouvé !

T – Pour conclure, pourriez-vous partager avec nous votre citation préférée sur le style ?

A: J’aime beaucoup cette citation d’Orson Welles : « Le style sait qui vous êtes, ce que vous voulez dire, et ce dont vous vous fichez. »

Merci Ana d’avoir partagé avec nous votre passion et vos conseils !

Pour en savoir plus sur Casadele, rendez-vous sur Instagram ou au Salon du mariage de Brest les 3 et 4 novembre prochains.

Retrouvez les premiers portraits de l’été ici, ici, ici, et .

Crédits photo : Photographe : Maud Mokeiro / Assistant Photo : Adrien Binh Doan / Modèle : Celia Brand / Maquillage : Messa Make Up artist / Bijoux : Nion Shuvaloff / Remerciements : Fondation Tenzoriou à Plurin qui nous a accueilli à la Chapelle Saint Roch.

8 réflexions sur “Les portraits de l’été : Ana, créatrice de robes de mariées

  1. Moreau dit :

    Bonjour, j’aimerais avoir votre avis ! J’ai été souvent choquée ces dernières années par le style de robe de mariée portée par des amies ou filles d’amies cathos pratiquantes, faisant des retraites, pratiquant l’adoration eucharistique, engagées dans l’Eglise et portant des robes dos nu descendant jusqu’au milieu voir bas du dos et pour certaines ayant des dos anguleux (pas beau quoi!) !!! Se rendent elles compte, et leurs parents avec, quel manque de décence c’est …surtout dans l’église où pdt la messe toute l’assemblée peut se demander malgré le voile où est passé le soutien-gorge ….

    Je veux bien croire que c’est la mode mais y a des limites pour des mariées catho !!!!

    Merci pour votre site et blog : je me sens moins seule à penser ce que je pense même si je suis loin de la perfection 😉
    ME

    • Thérèse dit :

      Bonjour, effectivement, on se doit d’être décente en toutes circonstances, spécialement lorsque l’on va dans un église et que l’on va être le centre de l’attention toute la journée. Il faut montrer l’exemple !

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