« Puisse ce livre contribuer à redonner à la femme chrétienne la fierté et l’amour de sa vocation de mère ». Voici ce qu’on peut lire sur la quatrième de couverture du livre du Père Jean-Dominique, O.P., intitulé D’Ève à Marie, la mère chrétienne. Je vous en livre ici quelques extraits et réflexions choisies qui, je l’espère, inspireront toutes les mamans, qu’elles aient à charge des enfants physiques ou spirituels. Rendons aux mères et aux jeunes filles qui se préparent à cette vocation « la notion exacte, l’amour et la fierté de leur vocation » en éclairant à la lumière de la foi « la grandeur et les devoirs de la maternité chrétienne ».
Au tout début de son ouvrage, l’auteur se penche sur ce fameux passage de la Genèse que vous connaissez bien : « Et Dieu créa l’homme à son image, homme et femme Il les créa ». Être à l’image de Dieu implique deux choses pour la femme : « elle doit ressembler à Dieu par la grâce surnaturelle, penser comme Lui, aimer comme Lui, agir comme Lui, reproduire les traits de Dieu dans une vie humaine, être un miroir de Dieu. (…) Dire que la femme fut créée, comme l’homme, à l’image de Dieu, c’est donc la voir toute orientée vers Dieu. La mission fondamentale de la femme est donc d’être tournée vers Dieu, d’être une fille de Dieu qui fait la joie de son père, d’être un miroir de Dieu pour la joie de Dieu ». L’expression de la Genèse implique pour la femme un deuxième devoir : « être un miroir de Dieu pour son mari et pour ses enfants. (…) S’il est donné au mari d’être aux yeux de sa femme un reflet de la prudence et de la stabilité de Dieu, il revient surtout à la femme de refléter la miséricorde et la patience de Dieu ».
La première source de l’unité d’un foyer sera « le regard commun de l’homme et de la femme vers Dieu. La deuxième source de cette unité viendra de leur regard commun sur l’enfant à naître ». On voit dans la Genèse qu’après avoir présenté Ève dans sa vie contemplative Dieu la définit dans sa relation à l’enfant à naître (« soyez féconds et multipliez-vous »). La vocation spécifique de la femme est la maternité, qu’elle soit naturelle ou spirituelle ; elle l’épanouit en la consacrant à une fin qui lui est extérieure. « La vocation de la mère, parce qu’elle est une participation à l’œuvre de Dieu, est la source d’un grand bonheur. Dieu, qui appelle la femme à une grande abnégation, enrichit au centuple celles qui respectent et aiment sa sainte volonté ».
La troisième mission de la femme après l’union à Dieu et la procréation est le travail : en effet, il ne suffit pas de mettre au monde des enfants, il faut aussi les éduquer et les nourrir. « Tandis que l’homme donne la vie à titre de source, la mère l’accueille, l’adapte et la développe ». La femme doit aussi « être une aide à son mari ». Ni esclave ni maîtresse, elle est « une étroite collaboratrice et une associée. (…) Elle joue un rôle réel, parfois même indispensable, mais subordonné ». Le Père Jean-Dominique développe ici le sujet des relations homme-femme et parle du respect de la femme qui « reconnaît en son mari l’autorité de Dieu, voit en lui le chef de famille et la source humaine de la vie ». Ce respect et cet amour qu’elle lui porte transparaît devant ses enfants et devant les personnes extérieures au foyer. Tout ceci s’accompagne d’une pureté rayonnante qui sanctifiera son époux et le fortifiera dans la vertu.
Concernant l’autorité naturelle de l’homme sur la femme, l’auteur souligne que la femme a été tirée de l’homme et non pas créée à partir de la glaise comme Adam. De plus, c’est ce dernier qui lui a imposé son nom, un nom qui souligne d’ailleurs la dépendance de la femme (Isch-a) par rapport à l’homme (Isch). Il est d’ailleurs intéressant de noter l’origine du péché originel, commis par Ève : « elle a voulu s’émanciper, elle n’a plus accepté les limites naturelles que Dieu lui avait assignées et qui signifiaient pour elle sécurité, bonheur et beauté, elle a voulu se faire son propre maître ». Et que fait-elle immédiatement après ? Elle tente à son tour son mari et devient le miroir du démon au lieu d’être le miroir de Dieu. Le premier péché l’a donc touchée « comme personne individuelle mais aussi l’a blessée dans sa féminité ». Et quelle fut sa punition ? Les douleurs de l’enfantement, mais aussi « les douleurs peu visibles qui constituent son pain quotidien. Le dévouement pour la bonne marche de son foyer a pris un caractère nouveau, il est devenu pénible, souvent secret, méconnu, et parfois méprisé. Il contrarie la nature qui réclame plus de liberté et d’aisance, il est monotone et sans saveur, il réclame une force de caractère et un don de soi de tous les instants ».
Fort heureusement, Dieu promet presque aussitôt l’arrivée d’une femme qui écrasera la tête du serpent, Notre-Dame. Quelle douce consolation pour Ève ! Je vous en parlais ici, la Sainte Vierge peut et doit être le modèle de toutes les femmes. Tout ceci vous montre l’exigence de la mission de la femme telle qu’elle a été voulue par Dieu. Pour comprendre la noblesse de la maternité, il faut bien comprendre que « la femme a été choisie par Dieu pour être le théâtre de son activité créatrice ». La maternité, c’est l’œuvre de Dieu dans la femme. C’est pourquoi celle-ci doit veiller particulièrement à garder sa pureté, que ce soit dans ses paroles, dans ses vêtements, dans ses attitudes : « plus un cœur est pur, moins il met d’obstacle à l’action de Dieu, et plus il reçoit les largesses de Dieu. La pureté est la mesure de la fécondité ». Tâchons de nous en souvenir au quotidien : même si les devoirs qui nous incombent nous semblent répétitifs ou ingrats, leur portée est grande si nous remettons les choses en perspective et que nous pensons à leur signification profonde 🙂
Ce livre est disponible ici.
Crédit photo : Julia Engel et Pexels.
Bonjour,
J’avoue que je suis un peu sceptique par rapport au développement du Père Jean-Dominique, quand il dit : « la femme reconnaît en son mari […] la source humaine de la vie. » Pourquoi donc ? N’est-elle pas elle aussi source de vie ?
Bonjour Pauline, il faut rapprocher cette phrase de celle qui est juste au-dessus: « l’homme donne la vie à titre de source ». Disons que chacun donne la vie à sa façon et l’un l’exclut pas l’autre du tout!