Être une femme chrétienne aujourd’hui : le devoir intellectuel (1/3)

Devoir intellectuel

Cette conférence que j’ai découpée en 3 articles nous est proposée par l’association des Âmes Vaillantes.

Une chrétienne, au premier abord, est un être comme les autres. Comme tout être humain il y a l’être pensant et l’être raisonnable. Tout cela est éclairé par une lumière naturelle que tout homme possède dès l’âge de raison. Cette lumière naturelle conduit chaque individu jusqu’à ses limites où commence la lumière de la Foi. Et c’est cette lumière de la foi qui donne vie à l’âme. C’est cette lumière de la foi qui donne la différence entre une femme et une chrétienne. Notre vie sensible et notre vie raisonnable ne diffèrent en rien de celle des autres femmes mais il y a au-delà de ces deux vies la vie surnaturelle que nous possédons par notre baptême et lorsque notre âme est en état de grâce. C’est cette vie qui donne à nos actions en apparence semblables aux autres une fin qui dépasse l’homme et sa fin naturelle.

Une femme chrétienne est donc en un sens une femme complète puisque son champ de pensée et d’action avec la lumière de la foi et la vie surnaturelle devient l’œuvre de Dieu et rejaillit pour le bien commun par la communion des saints. La femme chrétienne a donc une grande tâche qui s’impose à elle en tant que femme mais aussi au point de vue pleinement chrétien. Son devoir est inspiré par la foi et se présente sous plusieurs aspects : intellectuel, familial et social.

Aujourd’hui nous allons développer ce premier aspect: le devoir intellectuel.  « L’instruction des femmes est passée au rang d’intérêt public. Leur culture est devenue la sollicitude de toute puissance enseignante, et sur la nécessité de cette éducation sont d’accord l’Église et l’État » Étienne Lamy in La femme de demain (à retrouver dans la Bibliographie). À l’heure présente, la vie de société en France n’a pas de quoi nous rendre fiers. Le monde d’aujourd’hui nous effraie tant par sa dépravation morale que par sa pauvreté intellectuelle. Il est d’une importance capitale pour la femme chrétienne de lutter contre cette décadence intellectuelle. Aussi doit-elle s’efforcer et travailler à être une femme de valeur, instruite et que, l’esprit bien formé et équilibré, elle sache découvrir et démêler à travers même les incohérences ou les différences, ce qu’il y a de vrai ou de faux, de bon ou de mauvais, de fécond ou de stérile.

La femme chrétienne ne doit pas avoir peur des mots et doit aller toujours plus loin que les apparences, sans porter de jugements non fondés. Elle doit respirer la bonté et la vérité, la justice et l’équité que nous devons avoir envers les hommes et les idées. Mais pour arriver à ce « parfait » équilibre il faut une droiture d’esprit, une lucidité de jugement et une solidité de doctrine que nous ne pouvons acquérir que par une culture et un travail intellectuel sérieux. « Une femme pour laquelle les joies sérieuses de l’intelligence seront devenues une habitude et un besoin se défendra mieux contre la banalité des relations. Elle ne sera pas réduite à fuir dans le monde l’ennui, et à remplir par un flux de paroles le vide de ses pensées. Comme il faudra, pour l’attirer, des natures à la hauteur de la sienne, elle se liera moins et s’attachera mieux. La jeune fille ne croira pas que toute rencontre avec une personne de son âge soit une amitié préparée par le destin. Et cette habitude de ne pas jeter son cœur au hasard, mais de choisir, la préparera à moins se tromper quand il s’agira pour elle du lien indissoluble, du choix où est engagé le sort de sa vie » (Étienne Lamy).

Dans notre formation intellectuelle nous ne devons rien trouver de superficiel et de mesquin. Autant dans la culture générale que dans la connaissance « intellectuelle » du christianisme et des choses chrétiennes. Une femme chrétienne doit étudier et connaître son catéchisme. Sa religion doit faire partie intégrante de sa vie quotidienne. Car c’est elle qui transmet et qui donne autour d’elle, à ses enfants. Une femme chrétienne doit être pénétrée de la vérité. Nous devons être au point de vue intellectuelle des chrétienne conscientes, sachant les raisons profondes de notre foi, de notre mission, de notre fonctionnement, de ce que l’on est.

Nous devons l’être pas seulement dans les connaissances religieuses mais aussi dans les connaissances humaines. Nous devons nous efforcer d’augmenter notre savoir toujours dans le but de faire le bien et de faire du bien autour de nous. En effet c’est en augmentant la somme de ses connaissances, en grandissant son horizon intellectuel que l’on devient apte à remplir à la fois son rôle de mère et son devoir envers la société au milieu de laquelle on vit et qui a besoin des lumières de tous, si faibles soient-elles. Le malheur d’une femme non instruite est bien plus grave qu’on ne le pense. La société moderne nous offre tout un apanage de divertissement matériel et passager, culture frivole et superficielle. L’aveuglement dans lequel il est facile de tomber : croyant être instruite car au fait de la culture médiatique, la jeune fille se flatte de sa culture –  que dis-je culture! – de ses connaissances passagères.

« Or, moins l’esprit est cultivé, plus il est dupe de ces apparences. S’il est une fille dont les yeux soient plus ouverts que l’esprit, elle n’aura, pour faire une différence entre les hommes, que leur beauté ou leur richesse. Si cette fille aime l’intelligence, mais n’a pas cultivé la sienne, elle ne peut juger que l’esprit de conversation, tout d’improvisation et de surface, qui renvoie la lumière sans se laisser pénétrer. Sans doute il ne prouve ni le bon sens, ni le savoir, ni les convictions, moins encore la valeur morale, et la plus haute et la plus nécessaire des intelligences, la bonté. Mais comment songerait à tout cela la jeune fille qui n’est pas accoutumée à réfléchir ? Comment jugerait-elle ? Le miroir à paroles a tourné, et voilà l’alouette prise. » Étienne Lamy.

Mais il est bon d’ajouter que le devoir intellectuel d’une femme chrétienne s’étend d’une autre façon pour une épouse. En effet, en plus du devoir de s’instruire, une épouse chrétienne doit s’intéresser intellectuellement aux études, au travail de son mari. Elle doit lui rappeler ses devoirs envers la religion, envers la recherche de la vérité, elle doit aussi avoir la simplicité, l’humilité et la soumission de se laisser instruire par son mari. Son devoir intellectuel bien rempli, non pour une satisfaction vaniteuse, mais pour la gloire de Dieu, la femme chrétienne peut être confiante quant au rayonnement et au bien qui se fera autour d’elle. Un jour il portera des fruits que nous ne soupçonnons pas : « Ce n’est pas seulement sur leurs fils que les femmes instruites obtiendront cette influence ; elle s’étendra partout autour d’elles, et, de proche en proche, sur tout le monde. La famille est la première société où s’exercera ce ministère du bon sens modeste et de la raison informée. Sœur, dans la liberté affectueuse de la camaraderie avec ses frères, épouse dans la douceur des entretiens où l’homme livre ses pensées, elle trouvera maintes occasions de défendre les croyances nécessaires et de combattre les erreurs dissolvantes » (Étienne Lamy).

Prochain article : le devoir familial.

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