La femme dans la société actuelle (1/3)

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“La femme souffre aujourd’hui, mais ce n’est pas, comme elle le suppose, de la rigueur des obligations morales auxquelles elle est soumise, c’est de l’isolement où elle se trouve, isolement dû en partie à l’industrialisme, en partie au relâchement de sa morale. (…) La femme veut aimer et être aimée, elle le veut aujourd’hui comme hier, comme demain, comme toujours, parce que c’est là sa mission. (…) La haute moralité qu’on exige d’elle en matière d’amour, son privilège et son tourment d’aujourd’hui, a été sa plus grande conquête d’hier, est et doit rester le pivot des traditions nouvelles, parce que les conséquences de cette morale sont intimement liées aux plus solides aspirations féminines”. C’est ainsi que Gina Lombroso s’adresse à nous dans la préface de son ouvrage La femme dans la société actuelle. Cette italienne, que je vous ai déjà citée à plusieurs reprises sur ma page Facebook, nous dresse dans ce livre un tableau des injustices réelles et injustices apparentes dont souffrent les femmes à son époque (années 1930), ainsi que des revendications et plaintes féministes les plus courantes auxquelles elle vient apporter une réponse claire et pleine de bons sens. Même si ses propos datent un peu, ils sont toujours d’actualité et vont vraiment au fond des choses. Je me propose aujourd’hui de vous en résumer les grandes lignes.

Gina Lombroso commence tout d’abord par nous expliquer qu’inégalité ne signifie pas injustice : “la vie, je ne dis pas seulement sociale, mais végétale et animale, est basée sur l’inégalité des formes, à laquelle correspond l’inégalité des besoins, des fonctions, des aspirations”. Ainsi, que ce soit du point de vue de la santé, du tempérament, de l’intelligence, de la situation sociale, nous naissons tous dans un état de supériorité et d’infériorité relatives par rapport aux autres individus qui composent la société. De plus, n’oublions pas qu’aux privilèges “sont toujours attachées des charges correspondantes qui en sont la rançon”. Malheureusement, beaucoup de femmes se dressent contre les inégalités lorsqu’elles pensent que celles-ci leur sont défavorables, et les considèrent comme des injustices. Et non seulement confondent-elles injustice et inégalité, mais également “entre l’injustice et la compression de leurs désirs, de leurs aspirations, de leurs instincts”. Aucun être humain ne peut donner une expansion complète à ses aspirations matérielles, morales et intellectuelles : il est limité par les circonstances et la société dans laquelle il évolue. Comme le souligne l’auteur, la dépendance est une loi fatale de la vie qui est providentielle et nous aide à nous épanouir pleinement dans le monde : c’est à la fois un poids et un soutien, c’est le contraste qui nous permet de jouir de nos facultés, de nos possibilités.

Poursuivant cette partie sur les injustices réelles et les injustices apparentes, Gina Lombroso souligne un point important à propos de la réciprocité : “la parfaite réciprocité n’existe pas, parce qu’il est rare que le bienfaiteur aspire précisément à l’espèce de bien qu’il a fait, et parce qu’il n’est pas possible d’en mesurer exactement l’équivalent”. Ainsi, lorsque l’on donne du pain à un affamé ou des soins à un blessé, on ne peut s’attendre à recevoir la même chose en retour. Même si la réciprocité absolue n’existe pas, une certaine réciprocité est nécessaire pour maintenir l’équilibre de la société, et c’est pourquoi il existe un certain nombre de droits et de devoirs qui sont imposés arbitrairement pour récompenser les services et sacrifices faits pour les autres, et punir le mal. L’homme comprend et accepte plus facilement que la femme cet état de fait, car celle-ci est altérocentriste et davantage tournée vers les sentiments. Elle a du mal à se soumettre à des lois universelles qui pourraient paraître arbitraires et pas assez adaptées au cas par cas : “pour elle, la réciprocité n’est pas une convention qui limite l’égoïsme, peu naturel chez elle, ce n’est pas une convention qui doit garantir la vie sociale, mais c’est un sentiment qui devrait lui garantir la reconnaissance des autres pour tout le bien qu’elle fait ou qu’elle croit devoir leur faire spontanément”.

Pour conclure cette première partie, notre auteur revient sur la distinction à faire entre inégalité et injustice, à la lumière de tout ce qu’elle a dit précédemment : “il est juste qu’il y ait des inégalités, mais il est injuste que les inégalités ne correspondent pas aux lois établies, aux conventions arrêtées; il est juste que certains de nos instincts soit réprimés, mais il est injuste que tous le soient, ou qu’ils le soient sans qu’une nécessité plus haute le réclame”. Il est donc normal qu’un directeur soit mieux payé qu’un secrétaire par exemple, mais il est injuste que le directeur soit moins compétent que le secrétaire et vice-versa. “Les féministes se plaignent de ce que la femme soit considérée par la loi et les usages comme différente de l’homme, que différente soit l’instruction qu’elle reçoit, différentes les fonctions, les carrières qui lui sont réservées, différents les devoirs qu’on lui impose”. Pourtant, homme et femme sont différents, que ce soit par “leur taille, leur structure osseuse, leur système musculaire, les maladies auxquelles ils sont sujets, leurs désirs, leurs tendances intellectuelles et morales”. Et il y a des droits et des devoirs différents en fonction des personnes, des classes de citoyens, des professions (un avocat qui prend la fuite devant le coup de fusil d’un fou est à l’abri de tout reproche, pas le gendarme ; un gendarme qui ne veut pas toucher un pestiféré est dans son droit, un médecin ne l’est pas, etc). Les féministes prétendent gommer les différences hommes-femmes qui font la richesse et l’équilibre de la nature humaine, il est donc intéressant d’étudier leurs revendications à la lumière de tout ce qui vient d’être réaffirmé dans cette première partie.

La suite du résumé la semaine prochaine 🙂

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La femme dans la société actuelle

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