Adieu Simone ! Les dernières heures du féminisme (1/2)

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C’est en se basant sur le titre d’un ouvrage de Simone de Beauvoir, figure de proue du féminisme, que la journaliste Gabrielle Cluzel a intitulé le sien Adieu Simone ! Les dernières heures du féminisme. Dans ce livre, elle passe au crible les différents composants de cette idéologie très à la mode et donne ainsi la parole à toutes les femmes n’y adhérant pas et n’ayant généralement pas de liberté de parole dans le monde actuel. “Après avoir exigé la libération de toutes les femmes (et de toute la femme !), le féminisme a finalement voulu libérer la femme d’elle-même, et ce faisant, l’a niée. Sous prétexte de la libérer du joug patriarcal, il a installé une tyrannie plus ou moins feutrée, qui entend régenter la grammaire, révolutionner les catalogues de jouets, renvoyer les mères récalcitrantes au travail, et s’immiscer dans l’intimité des chambres à coucher. Mais les cris stridents des harpies acariâtres qui s’en réclament se perdent peu à peu dans les ruines de 68, et le réel vient à reprendre ses droits”. Je vous propose aujourd’hui quelques extraits de son ouvrage que je vous conseille vivement de lire, rien que pour en apprécier la plume si agréable de son auteur.

“La France patriarcale d’après-guerre n’était sans doute pas idéale. Il a bien fallu que le féminisme se nourrisse, pour prospérer, d’un certain terreau d’injustice, de colère, de frustration. Mais à cette misogynie en pantoufles de bon père de famille, a succédé en réalité un sexisme autrement plus délétère. C’est ce sexisme-là que je voudrais évoquer dans ces pages. Sans considération morale ni idéologique. Simplement par un regard “vrai” sur la condition féminine aujourd’hui. Par un regard lucide sur ce féminisme qui prétend la défendre”.

1 – Le sexisme ordinaire de la presse féminine

“Pourquoi, d’abord, faudrait-il une presse spécialisée pour les femmes ? (…) Les femmes ne pourraient donc pas lire de vrais journaux avec des textes en petits caractères ? Il leur faudrait une maquette spécifique, avec des illustrations occupant la moitié de la page, des polices de caractère et des couleurs de textes multiples ? (…) La vraie, la grande humiliation est là. Dans la pensée univoque de la presse féminine, comme si les femmes n’étaient capables d’aucune réflexion propre et d’aucune controverse argumentée. Pas la moindre parité gauche-droite, pas l’ombre d’une diversité d’opinions dans cette presse-là. (…) Sans doute les hommes sont-ils seuls capables de s’affronter sur le terrain des idées, quand les femmes ne sont capables de le faire que sur celui du vernis à ongles ? On leur vend donc, sur ces pages glacées, le prêt-à-penser indispensable de la saison, au même titre que le prêt-à-porter. (…) Mai 68, en effectuant une rupture profonde entre les générations a coupé le fil de transmission familiale. Ce n’est plus auprès de leur mère que les filles viennent chercher conseils, c’est auprès de nouveaux prescripteurs, les tenants de la presse féminine. Où en fait de conseils, elles ne trouvent qu’embrigadement idéologique  et injonctions consuméristes. Bien loin de l’affection, certes parfois maladroite, mais désintéressée et généreuse, d’une mère”.

2 – Féminisme dérisoire

“Suivre bêtement une règle de grammaire en vigueur  peut vous coûter cher, vous valoir un lynchage médiatique (Gabrielle Cluzel se réfère au député Julien Aubert ayant été sanctionné pour avoir dit dans l’hémicycle “madame le Président” et non pas “madame la Présidente”). Non contente de faire marcher droit la grammaire, Sandrine Mazetier entend aussi rééduquer le vocabulaire : elle veut que l’expression “école maternelle”, qui écorche les oreilles, soit remplacée par celle de “petite école”. Martelons donc les frontons de nos établissements scolaires pour que les mots honteux disparaissent à jamais ! (…) Il est des lieux qui ne connaissent pas la parité, sans qu’aucune féministe n’ait trouvé à s’en plaindre, ce sont les cimetières et les monuments aux morts. Non que les femmes n’aient pas eu leur lot de souffrances durant la guerre, mais enfin, elles ont gardé la vie. Dans la société patriarcale d’autrefois que dénoncent ces petites dames, être une femme revêtait parfois quelques menus avantages. (…) (Gabrielle Cluzel cite ensuite plusieurs faits d’esclavagisme sexuel, emprisonnement injuste, GPA, viol par des multirécidiviste etc) Quelle féministe pour dénoncer cette loi de la jungle qui touche en premier lieu les femmes ? Non, les féministes ont mieux à faire. Elles s’occupent de lutter contre…les jouets sexistes (…). Les féministes sont comme ça, elles gèrent leurs priorités. (…) On voudrait se payer la tête des femmes que l’on ne s’y prendrait pas autrement”.

3 – La galanterie, du sexisme bienveillant ?

“Le concept de “sexisme bienveillant” a été inventé en 1996 par des chercheurs américains (…). L’expression la plus commune de ce sexisme est la galanterie, ce comportement protecteur tellement insultant pour les femmes qui consiste à leur céder la place dans les transports en commun, à les aider à enfiler leur manteau ou à tirer la chaise pour qu’elles puissent s’y asseoir. Misogyne et gentleman sont devenus synonymes. (…) Avec leurs démonstrations filandreuses et leurs airs pimbêches de rosières offensées, les féministes réussissent surtout à faire perdre aux femmes leurs “acquis sociaux”. Des acquis vieux de plusieurs siècles, fruits d’une civilisation, sans doute imparfaite, mais pétrie d’amour courtois. (…) Mais les échafaudages féministes ne sont que fétus de paille lorsque la réalité vient brusquement se réinviter. Comme le 13 novembre 2015 au Bataclan. (Gabrielle Cluzel cite plusieurs exemples d’hommes ayant risqué leur vie pour protéger ou sauver des femmes ce jour-là). Non, aucun de ces hommes n’a songé une minute à dire à l’une ou l’autre “ma petite, tu te débrouilles, je m’en voudrais de t’écraser de mon sexisme bienveillant” et curieusement, personne ne le leur a reproché, surtout pas les intéressées”.

4 – Libération sexuelle

Mai 68 induit une dérégulation des rapports hommes-femmes, avec laquelle toutes les conventions sont tombées. (…) À la faveur de la révolution sexuelle, ce mode de fonctionnement expéditif a été étendu à la sphère hétéro : la dérégulation des rapports hommes-femmes, la déliquescence du mariage et de son formalisme ont rendu le passage à l’acte beaucoup plus immédiat. Sauf qu’évidemment, tout cela correspond au mode de fonctionnement de la sexualité masculine, pas féminine. (…) Qui, de l’homme et de la femme, cette libération sexuelle a-t-elle servi ? (…) Quelle féministe osera enfin dénoncer cette incroyable prise de risque sanitaire (les contraceptifs) auxquelles sont soumises spécifiquement les fillettes, soustraites au contrôle de leurs parents pour être sacrifiées sur l’autel de la liberté sexuelle ?

La suite du résumé est ici.

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Crédit photo : Pexels.

7 réflexions sur “Adieu Simone ! Les dernières heures du féminisme (1/2)

    • femmeapart dit :

      Bonjour Hanna, merci beaucoup! Ce livre est particulièrement bien écrit et pointe du doigt des réalités assez simples mais qui permettent de prendre un certain recul par rapport au mouvement féministe.

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