Lors des mariages catholiques, c’est ce passage de l’épître de Saint Paul qui est lu, et, curieusement, on ne retient et n’interprète (mal) que cette première partie. Je vous réécris donc le passage en entier : « Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur ; car le mari est le chef de la femme, comme le Christ est le chef de l’Église, qui est son corps, et dont il est le Sauveur. Or, de même que l’Église est soumise au Christ, les femmes aussi doivent l’être à leurs maris en toutes choses. Maris, aimez vos femmes, comme le Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l’avoir purifiée par le baptême d’eau, afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. C’est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même. Car jamais personne n’a haï sa propre chair ; mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l’Église, parce que nous sommes membres de son corps. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ce mystère est grand ; je dis cela par rapport à Christ et à l’Église. Du reste, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari » (Éphésiens, V, 22).
Le mot « soumission » est très souvent mal interprété ou galvaudé, et donc mal compris voire mal vécu au quotidien. Pourtant, en lisant ce passage de la Bible, comment ne pas comprendre la signification et la beauté de ce don que la femme fait à son mari, et ce qu’elle en reçoit en retour ? Être soumise, ce n’est ni être une serpillière, ni être une esclave. Comme le disait le pape Léon XIII : « Le mari est le roi de la famille et le chef de la femme : celle-ci, qui est la chair de la chair de l’homme et l’os de ses os, sera soumise et obéira à son époux, non pas à la manière d’une esclave, mais d’une compagne ; son obéissance ne sera exempte ni d’honnêteté ni de dignité ». Si l’on prend ce mot dans le sens chrétien, cela n’enlève à la femme aucune dignité et cela ne signifie pas qu’elle n’est pas respectée par l’homme. Le Pape Pie XII, quant à lui, écrit : « Envers la femme que vous avez choisie pour compagne de votre vie, quelle délicatesse, quel respect, quelle affection votre autorité ne devra-t-elle pas témoigner et pratiquer en toutes circonstances, joyeuses ou tristes ».
Si on lit de près les paroles de Saint Paul, on voit bien que l’homme a autant de devoirs que la femme. Tous les deux s’engagent à beaucoup de choses lorsqu’ils se marient, aucun d’eux n’en est exempt. Chacun travaille comme dans une équipe, pour le bien commun, c’est-à-dire le bonheur de la famille et du foyer. Tous deux doivent s’efforcer de faire la volonté du bon Dieu, chacun dans son domaine de prédilection. Le mari tient compte de l’avis de son épouse pour prendre les décisions les plus justes. La femme partage ses réflexions avec son mari et l’aide à prendre les meilleures décisions possible. Le dernier mot revient au mari, qui a l’autorité sur la famille, mais n’agit pas pour son profit personnel mais pour le bien commun.
Il est donc important de bien choisir son conjoint : en tant que femme, nous devons chercher un homme qui aime le bon Dieu et veut le bien de sa famille. Il faut que nous puissions lui faire confiance pour mener son foyer vers le Ciel. C’est d’ailleurs une grande responsabilité pour lui, car il a à sa charge une famille entière, que ce soit financièrement mais aussi moralement. L’autorité que le bon Dieu leur a conférée va avec de grandes responsabilités. Si l’homme reste soumis à Dieu, la femme n’a rien à craindre. Bien entendu, être soumise ne signifie pas se soumettre à n’importe qui ni accepter des violences physiques ou verbales. Ces cas spéciaux mis à part, cette hiérarchie entre l’homme et la femme a été voulue par Dieu, on le voit dès la Genèse : « L’Éternel Dieu dit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui » (Genèse, II, 18). Cet ordre ne vole de dignité à personne et permet d’éviter le chaos.
Être soumise, est-ce si dégradant ? Je ne le crois pas. Lorsque chacun reste à sa place, il règne une harmonie et un équilibre qui profitent à toute la famille. L’homme et la femme s’aiment à tel point qu’ils ne doivent former qu’une seule chair. Ils se soutiennent et s’aident mutuellement à accomplir le Bien. La femme peut être vue comme le bras droit de son mari, comme une aide aimante et fidèle qui lui permet d’être dans de bonnes conditions pour transformer le monde. L’homme est en mission, la femme en sous-mission. Tâchons de ne pas confondre égalité et équité. La société actuelle essaie de mettre tout le monde sur le même plan et de donner la même chose à tous, sans prendre en compte les spécificités et besoins de chacun. Or, chacun d’entre nous a une nature, des besoins et une vocation différente ici-bas.
Pour terminer cet article, je souhaiterais simplement vous inviter à réfléchir quelques instants sur l’exemple de la Sainte Famille. La Sainte Vierge était la créature la plus parfaite, la mère du Sauveur, et pourtant le bon Dieu a voulu qu’elle fut soumise à Saint Joseph, qui était pourtant moins saint qu’elle puisqu’il avait, lui, la tache du péché originel. On peut supposer que Dieu a voulu cela pour protéger la sainte Vierge et le Christ de tout ragot, voire même de la lapidation si elle avait été accusée d’adultère. Mais il leur fallait aussi un guide pour aller en Égypte, un protecteur, quelqu’un qui puisse pourvoir à leurs besoins et permettre au Christ de grandir en sécurité, dans l’amour de son foyer. Si la Sainte Vierge, la plus pure et la plus parfaite de toutes les créatures, a accepté de se soumettre ainsi à Saint Joseph et à la volonté de Dieu, ne pouvons-nous pas en faire autant ? Certes, cela nous demandera parfois de l’humilité, mais est-ce que cela ne nous donnera pas aussi une vraie liberté, celle de la Vérité et de la conformité aux desseins de Dieu ?
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Vous ne feriez pas parti de la Fraternité Saint Pie X par hasard ?
Je sais que je me suis mariée il y a quelques années maintenant mais jamais le prêtre n’a prononcé ces paroles. Je crois que lors de la préparation au mariage si il nous avait parlé de ce passage mon mari et moi-même aurions plus que tiqué. Heureusement ce n’est pas venu à l’esprit de notre officiant. Heureusement que l’église catholique n’est pas restée coincée 2000 ans en arrière là ou les moeurs étaient différents et ou il était dangereux pour une femme de voyager seule. Heureusement que l’église catholique accepte de vivre avec sont temps.. Aujourd’hui un couple heureux, marié ou non, est un couple uni, qui a des projets communs, des envies communes, qui gèrent un budget commun, qui prend des décisions communes, bref c’est une véritable équipe, un véritable partenariat égalitaire. Sans égalité, le couple finit par se dissoudre totalement.
Bonjour Fleur, heureusement que certains membres de l’Église Catholique ne cèdent pas à l’esprit du monde et savent garder le cap malgré la pression de la société. L’Église n’est pas coincée en arrière, elle veut tout simplement ce qu’il y a de meilleur pour ses enfants. On peut tout à fait vivre avec son temps sans pour autant transiger sur notre foi et nos valeurs. C’est un peu comme pour la modestie, on peut très bien être belle, décente et s’habiller de façon moderne, et c’est tout l’objet de ce blog. Si mes propos vous choquent tellement, comme en témoignent tous vos commentaires où vous critiquez presque chaque article de façon acerbe, vous n’êtes pas obligée de continuer de le suivre. Car si vos commentaires ont pour objectif de me faire changer d’avis, vous n’y arriverez pas de toute façon 😉
Mais ou est donc passer mon commentaire ?
Pour compléter vos justes propos…Voici résumé ce qu’un prêtre nous a dit une jour. Le péché originel tend l’homme à dominer la femme et tend la femme à séduire/convoiter l’homme (implique qu’on le veuille ou non, une forme de tromperie sur une partie de nous même : on embellit, on change, on cache ; tout est bon pour ne laisser paraitre que ce que l’autre aimerait voir en nous. Attention, je différencie ici la convoitise de la belle séduction que doit toujours garder la femme vis à vis de l’homme qu’elle aime). L’évangile de Saint Paul nous rappelle que la grâce du mariage vient rétablir de l’ordre dans la création désordonnée par le péché originel : si l’homme est prêt à aimer sa femme plus que lui même alors par conséquent la femme n’aura plus besoin de convoiter/séduire son mari puisqu’elle se saura parfaitement aimée, et à l’inverse si la femme est soumise (= attitude du coeur, doux et paisible) à son mari alors celui-ci n’aura plus besoin de dominer puisqu’il se saura reconnu et admiré, ayant la confiance de sa femme. L’équilibre sera donc rétabli. Tous les deux peuvent alors se sanctifier l’un par l’autre !
Merci pour ce commentaire, c’est vraiment très beau et tout à fait juste 🙂 Je suis sûre que ces propos vont en aider plus d’une!
si je puis me permettre, Saint Paul n’a pas écrit d’évangile…
Je ne suis pas de la fraternité saint pie x et ce texte a été lu à mon mariage.
En effet, c’est le texte « officiel » des messes de mariage. Mais la plupart des prêtres aujourd’hui laissent le choix des lectures, c’est pourquoi beaucoup de mariés ne l’ont pas à leur cérémonie.
Dieu est le même, hier, aujourd’hui et éternellement…. Dieu ne change pas au grès des changements sociétaux.
Entièrement d’accord!
Merci pour votre analyse, c’est un bon rappel. Quel beau message que ce passage de l’Evangile, qui a choqué quelques-uns de nos invités malgré l’explication du prêtre qui nous a mariés. C’est aussi parfois difficile à vivre pour nous les femmes, cette « sous-mission » à l’homme : un travail de tous les jours ! Attention toutefois à quelques fautes d’orthographe.
Merci beaucoup pour votre gentil commentaire ! Oui, ce n’est pas forcément un évident, mais c’est ce qui nous rendra le plus heureuse car en accord avec les desseins de Dieu pour nous.
PS : je pense que j’ai corrigé les fautes, n‘hésitez pas la prochaine fois à m’indiquer lesquelles si vous en voyez. Les articles sont relus plusieurs fois par des yeux « extérieurs » depuis quelques temps, mais pas forcément ceux qui sont plus anciens !
C’est curieux car dans le texte original, le grec, il est simplement dit: « Αἱ γυναῖκες τοῖς ἰδίοις ἀνδράσιν ὡς τῷ κυρίῳ, » soit littéralement les femmes chacune à son mari comme au Seigneur ». Il n’y a aucune indication du verbe soumettre.
Dans le verset précédent, en effet, ce verbe apparaît pour dire que chacun doit se soumettre à l’autre, comme au Christ: ὑποτασσόμενοι ἀλλήλοις ἐν φόβῳ Χριστοῦ. (ἀλλήλοις illustre bien l’idée de la réciprocité, c’est « l’un l’autre », ou « les uns aux autres ».