Article proposé par une fidèle lectrice, que je remercie chaleureusement 🙂
Je suis une couturière autodidacte, passionnée de couture de vêtements et ayant encore beaucoup à apprendre. C’est une joie pour moi de partager mon goût du tissu…et mes goûts en matière de tissus, discutables, comme tous les goûts !
Qu’est-ce qu’un tissu ?
Il faut d’abord parler de la matière avec laquelle sont fabriqués les tissus. En effet, les tissus sont fabriqués avec des fibres d’origine variées. On distingue les tissus dits naturels, d’origine animale ou végétale, qui existent depuis des milliers d’années, et les tissus artificiels, inventés à partir du XXème siècle avec l’ambition de reproduire les avantages des tissus naturels sans leurs inconvénients. Les tissus naturels d’origine animale sont par exemple la laine – de mouton, de chèvre alpaga, de lapin angora…- , la soie… Les tissus naturels d’origine végétale sont le lin, le coton…
Mais évoquons d’abord les tissus artificiels. Ils représentent en effet aujourd’hui, et de loin, la plus grande proportion des tissus fabriqués dans le monde. Les tissus artificiels sont composés de deux catégories : les tissus d’origine synthétique et les tissus d’origine cellulosique. Les tissus artificiels d’origine synthétique sont issus de la transformation de produits pétroliers, comme le plastique, le polyester, le polyamide, l’élasthane, le nylon…ce sont des tissus synthétiques. Les tissus artificiels, d’origine cellulosique, comprennent par exemple la viscose, le cupro, l’acétate…
Les tissus artificiels ont pour principal atout leur faible coût. Ce faible coût est le pendant d’une qualité assez médiocre, donnant des vêtements qui seront beaux moins longtemps ou auront une durée de vie moins longue ; ce faible coût nous incite à avoir beaucoup (trop) de vêtements dans nos armoires. Le principal inconvénient des tissus artificiels d’origine synthétique est qu’ils ne laissent pas la transpiration s’évaporer et retiennent les odeurs. Enfin leur impact environnemental est très important (que ce soit pour leur fabrication, pendant leur utilisation ou parce qu’ils ne peuvent pas être recyclés). Les tissus synthétiques, par exemple, laissent dans l’eau des machines à laver des substances que les usines de traitement de l’eau ne filtrent pas.
Je retiens néanmoins deux tissus synthétiques :
- le premier parce qu’il n’a aucun des inconvénients des autres tissus artificiels. Le tencel (ou tissu lyocell) est un tissu des années 2000. Fluide, léger, solide, respirant, peu froissable, lavable à 30 ou 40 degrés en machine (à 60 degrés il rétrécira un peu). En revanche, ne pas le mettre au sèche-linge… De toute façon ça ne sert à rien, le tencel sèche vite ! Il est fabriqué à partir de cellulose : pulpe de bois d’eucalyptus, qui pousse très vite, nécessite 10 fois moins d’eau que le coton ; le solvant utilisé pour la production du tencel est non toxique et réutilisable presqu’à 100%. Sa culture ne demande pas de pesticides, contrairement au coton, et il est recyclable. Que de qualités ! La viscose est aussi une bonne matière à retenir.
- la deuxième fibre artificielle que je retiendrai est l’acétate. C’est également un tissu artificiel issu de la cellulose. Il ne rétrécit pas. Il est utilisé comme doublure pour les vêtements, et c’est pour cet usage que je le retiens : les doublures de jupes ou de robes sont souvent en polyester, il vaudrait mieux lui préférer l’acétate afin d’éviter l’électricité statique avec des collants. [addendum juillet 2020 : les doublures en viscose sont encore mieux ! ]
Du côté des fibres d’origine naturelle, j’ai un gros faible pour le lin. J’aime le lin pour son aspect mat, son confort, son tissage visible, son tombé, ses couleurs subtiles ; cela me fait plaisir de savoir qu’il a le plus souvent poussé en France et que c’est l’un des plus vieux tissus du monde ; j’aime imaginer qu’il arrive d’un champ de fleurs bleues délicates et éphémères. Le lin est une fibre creuse, ce qui le rend particulièrement respirant, donc parfait pour l’été, mais aussi isolant, intéressant également en hiver. Le lin est écologique car sa culture ne nécessite pas d’irrigation et 5 fois moins de pesticides que le coton. Il est solide. Son gros défaut est qu’il se froisse facilement. Comment l’entretenir ? Comme il ne retient pas les odeurs, s’il n’a pas de taches particulières on peut espacer les lavages ; le pendre sur un cintre pour qu’il se défroisse. On le lavera de préférence à 40 degrés ; limiter l’essorage à 600 tours par minute car un essorage plus fort casse les fibres du lin ; idéalement, le mettre sur le séchoir dès la machine finie, ainsi le repassage n’est pas indispensable. Pour les perfectionnistes le repasser humide, sur l’envers, à température élevée ; utiliser un vaporisateur rempli d’eau peut simplifier la tâche.
Quelques jolis vêtements en lin :
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Crédit photo : Wooden Spools, Boden & Linenme.
4 réflexions sur “Bien choisir un vêtement selon le tissu”