Les portraits de l’été : Gabrielle Vialla, auteur du livre Recevoir le féminin

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C’est l’une d’entre vous qui m’a recommandé il y a quelques temps l’ouvrage de Gabrielle Vialla intitulé Recevoir le Féminin. Il s’agit en réalité d’une méditation dense sur la femme dans la société et dans l’Église, à travers la Parole de Dieu et l’expérience humaine. Après une lecture des textes bibliques, pour répondre à des problématiques actuelles, l’auteur nous parle du cycle féminin médité en lien avec les mystères du Rosaire. Elle aborde ensuite le sujet de la sexualité, qui rime avec intériorité. Après quelques réflexions autour d’une maternité et d’une paternité harmonieuses, Gabrielle Vialla conclue par un regard sur Marie pour mieux situer la femme dans l’Église.

Thérèse – Pouvez-vous vous présenter aux lectrices en quelques mots ?

Gabrielle Vialla: Le sort de l’enfant à naître m’a toujours profondément ébranlée. J’ai commencé par faire quelques années de médecine, tout en ménageant des temps pour des apostolats concrets en faveur de la vie et de la famille. Il se trouve que je me suis mariée en deuxième année. Nous avons eu ce merveilleux cadeau avec mon époux de tout de suite concevoir une première fille puis rapidement une deuxième fille. Grand bonheur, qui fut aussi source de tiraillements intérieurs pour savoir où était ma place, où était la volonté de Dieu sur moi. Comment tout tenir? Aujourd’hui, c’est devenu plus unifié : je suis d’abord mère de famille nombreuse tout en tâchant de donner un peu de tout ce que j’ai reçu.

T. – Comment en êtes-vous venue à vous intéresser à tous ces sujets liés à la féminité ? Pourquoi ce livre, Recevoir le féminin ?

G. V. Nous sommes avec mon époux moniteurs de méthodes naturelles. Dans le suivi des femmes, une évidence a pris corps au fil des années : les interrogations existentielles que j’avais eues sur la place de la femme dans la société et dans l’Église sont de plus en plus partagées chez les jeunes femmes, dans les diverses circonstances de l’existence. Pire, non verbalisées, elles pourrissent la vie des femmes, puis des hommes. Il s’agit de contempler les merveilles que Dieu fit pour la femme, de les recevoir pour pouvoir se comprendre. Une autre évidence oubliée est que la femme ne se comprend pas sans l’homme et réciproquement. J’ai voulu dans ce livre, Recevoir le féminin, mener une vaste réflexion. J’y ai mis au centre une contemplation sur le cycle féminin, grand inconnu si peu aimé et compris. Ce n’est pas un livre exhaustif : c’est une modeste analyse, une contribution personnelle telle que j’aurais moi-même désiré en lire une, il y a quelques années.

T. – Vous dites dans votre livre que « le cycle féminin est source d’une pédagogie humaine et spirituelle insoupçonnée », pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

G.V. La vie naturelle et la vie surnaturelle ont le même Auteur. Elles prennent leur source en Dieu. Dieu a tout prévu avec délicatesse et amour. Nous reconnaissons plus facilement les dons, que la manière dont ceux-ci ont été disposés, comment ils nous font grandir. Il y a, ainsi, des cycles dans la nature (les jours, les saisons, etc.) qui sont repris dans la liturgie. De même que nous avons besoin des saisons pour recevoir les fruits de la terre, nous avons besoin des périodes de l’année liturgique pour apprendre à louer Dieu, pour nous convertir. La mentalité contraceptive fait croire à une sexualité permanente, sans rythme, sans limite. Elle nie ainsi une féminité cyclique, source de croissance. Nous devons découvrir que le cycle féminin peut être vécu comme une merveilleuse occasion de grandir humainement et spirituellement.

T. – Homme et femme sont-ils condamnés à ne plus s’entendre depuis le péché originel ?

G. V. La première étape consiste à reconnaître, en effet, les conséquences du péché originel sur la relation entre l’homme et la femme. Il convient d’être réaliste : cette relation est bien abîmée. Le féminisme est à la fois une conséquence et le constat maladroit de cette réalité. La femme subit cette dysharmonie relationnelle davantage que l’homme, qui à son tour n’est pas épargné. Seulement l’aspiration à l’harmonie, au bonheur n’a pas disparu. La conclusion est que seul le Christ nous guérit et nous restaure pleinement. On peut dire que seul le christianisme peut rendre plus humain ces rapports entre l’homme et la femme. À contrario la déchristianisation entraîne mécaniquement la perte du sens de la complémentarité entre l’homme et de la femme.

T. – Le féminisme actuel prône finalement un certain égocentrisme. Il souhaite libérer la femme d’elle-même et en arrive presque à nier sa nature spécifique. Comment y remédier ?

G. V. Il me semble qu’il s’agit de prendre au sérieux les causes du féminisme, les questions que certaines femmes posent honnêtement. Souhaitons que de nombreuses femmes relèvent le défi de donner une réponse personnelle, en recevant, en vivant en profondeur la valeur inaliénable du féminin. Certaines féministes sont terriblement cohérentes, et cela se révèle très efficace. La femme catholique peut-elle être aussi cohérente ?

T. – Vous parlez de maternité physique dans votre ouvrage. Comment s’épanouir pleinement dans sa féminité lorsque l’on ne peut pas avoir d’enfants ou que l’on est célibataire ?

G. V. J’aimerai dire à chacune personnellement : n’ayez pas peur de votre maternité spirituelle. Cette maternité spirituelle n’est pas désincarnée. Elle a donc besoin de votre féminité naturelle. Nous avons toutes à recevoir cette féminité avec gratitude, quelle que soit la maternité à laquelle nous sommes appelées. C’est, il me semble, une raison d’être du blog Femme à part. Certes, le cycle est caché. Il a été très souvent présenté au seul service de la maternité humaine. C’est trop réducteur. En réalité, il agit de l’intérieur sur tous les pans de la personnalité, pendant une longue période de la vie. Puisse-t-il être au service d’une intériorité lumineuse, qui unifie la personne !

T. – De façon plus générale, si vous deviez donner un conseil à toutes les femmes qui vont vous lire pour les aider à être des femmes épanouies et heureuses dans leur féminité, quel serait-il ?

G. V. Ne restons pas en superficialité de nous-même. Pour cela, développons en nous un cœur d’épouse. Le cycle est moyen à ne pas négliger. Cherchons-en nous-même Celui que notre cœur aime : le Christ ! Dans tous les états de vie (vie consacrée, mariage, célibat…) Il ne déçoit pas. C’est dans la relation personnelle avec le masculin divin que le féminin acquiert sa raison d’être.

T. – Pour conclure, pourriez-vous partager avec nous votre citation favorite ?

G. V. Ce serait la salutation de l’archange Gabriel – mon saint patron – relatée par l’évangéliste, si l’on peut dire qu’il s’agit d’une citation. « Je vous salue Marie pleine de grâce. Le Seigneur est avec vous. » « Ave Maria… ». C’est une citation qui a l’avantage de correspond à une attitude intérieure. Cela consiste à tout remettre à Dieu – les bons anges sont toujours en présence de Dieu – en passant par Marie. Il me semble que Saint Louis Marie Grignon de Montfort le résume ainsi : Tout à Jésus par Marie .

Recevoir le Féminin, Gabrielle Vialla, édition Fécondité, 14 €

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À retrouver aussi sur fecondite.org et sur la chaîne YouTube « Humanae Vitae ».

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Crédit photo : Gabrielle Vialla.

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