Aujourd’hui, je vous propose un article un peu particulier. En effet, j’ai décidé de publier ce témoignage d’une lectrice à propos de son cheminement et de son parcours. N’hésitez pas, en commentaire, à réagir à ce témoignage et à nous parler de votre parcours personnel, que ce soit concernant la vocation de la femme ou la modestie vestimentaire !
« Nous sommes en juin 2019 et je vis en Suisse. Je suis une femme mariée de 36 ans, maman de 2 garçons préadolescents. Au quotidien, j’exerce le métier de « maman de jour » comme on dit ici, soit assistante maternelle en France. Cela me permet entre autre de gagner un peu de sous tout en m’occupant de mes fils. Je mesure ma chance par rapport à d’autres mamans qui doivent travailler pour (sur)vivre.
Ce 14 juin, je suis avec grand intérêt cette incroyable journée de grève des femmes. Je n’y participe pas moi-même, surtout par égard pour les mamans qui me confient leurs enfants. Je dois admettre que jusque-là, le féminisme ne me parlait pas. Les femmes de ma famille étaient pour la plupart au foyer et, bien que leur mari soit le chef de famille « en surface », ces femmes étaient bien souvent celles qui menaient le foyer et finalisaient les décisions importantes. Sans elles, tout s’effondrerait ! Je ne voyais donc pas vraiment l’intérêt de revendiquer un genre de pouvoir sur les hommes.
Mais maintenant, c’est différent. J’entends les voix, les cris de ces femmes qui demandent de compter et d’être entendues. Moi aussi je voudrais compter, commander et être entendue ! Faire carrière, être importante ! Changer le monde ! Être connue et reconnue !C’est vrai, quoi ! Je suis celle qui est toujours disponible et qui fait toutes les corvées ! Vais-je donc être la bonne à tout faire de tous, toute ma vie ? Quel scandale ! Quelle prise de conscience ! Les mois suivants, j’essaie de prendre le pouvoir. Sur mon mari, sur mes enfants. Je crie, je râle, je revendique : j’en ai le droit !
Mais au fond de moi, j’ai la sensation très désagréable de briser ma famille, de rompre l’harmonie. De devenir un de ces pitbulls qui s’égosille mais ne fait peur à personne. Est-ce vraiment cela que je veux être en tant que femme ? D’où viennent ces doutes ? Un manque d’habitude, peut-être ? Un ressort usé des répétitions patriarcales ? Je persévère sur mon chemin de revendications, mais en étant de moins en moins à l’aise.
Simultanément, je m’intéresse et me documente sur la féminité dans un sens plus général. Au fur et à mesure de mes recherches, je tombe sur la définition chrétienne de la femme. Toute la gloire de son rôle malgré le manque de reconnaissance. Ou plutôt sa gloire surtout par le manque de reconnaissance : sa discrétion, ses actions… je me sens presque frappée par la lumière. Mon rôle de mère, d’épouse, de ciment du foyer ne se remarque pas, et c’est aussi en cela qu’il est beau. Beau, mais difficile. Le don de soi est magnifique, un cadeau inestimable et pourtant il demande un certain travail sur notre ego (que la société actuelle aime tant placer au centre de notre intérêt). Mais être chrétienne, ce n’est pas l’autoroute de la facilité, sinon il n’y aurait aucun mérite. Le mérite de la foi, pour toute difficile qu’elle soit, est plus grand que le mérite face à la société.
Depuis que j’ai remis la foi et le don féminin au centre de mon foyer, tout me semble si fluide ! N’entendez pas par là sans aucun accroc, évidemment. Mais chaque caillou sur la route est une étape de plus dans le renforcement de ma foi et une occasion de me mettre à l’épreuve (dans un sens positif, je ne vois pas cela comme un chemin de croix). Ce qui me surprend le plus, c’est que loin de me sentir lésée par la non-reconnaissance de mes actes, je me sens comme faisant partie d’un Tout plus grand que moi pour lequel je « travaille » et sachant cela, je me sens sereine et pleine de gratitude comme je l’ai rarement été. Si les autres, la société, les féministes ne le voient pas, Lui le voit et je suis sûre qu’Il est content de cette harmonie que je contribue à créer et qui se propage, comme une onde bienfaisante ».
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