Lorsque j’ai partagé avec vous quelques réflexions autour du travail de la femme (dans cet article), plusieurs d’entre vous ont soulevé la question des études que nos jeunes filles auraient tout intérêt à privilégier, afin de penser à leur avenir tout en restant fidèles à leur vocation féminine. Il est assez évident que certains métiers très physiques ou difficiles, n’en déplaisent aux féministes ou aux théoriciens du genre, ne conviennent absolument pas aux femmes. Les statistiques parlent d’elles-mêmes, et je crois qu’aucune jeune fille n’aspire réellement à être éboueur, chauffeur routier, maçon, ou encore à travailler sur une plateforme pétrolière. Si certains métiers, plutôt masculins jusqu’à présent, s’ouvrent aux femmes (pompier ou gendarme par exemple) sont-ils pour autant adaptés à notre nature et à notre vocation? Y a-t-il des études à privilégier plus que d’autres ? Comment aider nos jeunes filles à faire leur choix dans un monde sans repères où tout est possible, mais ne respecte pas forcément les lois de la nature ?
Comme plusieurs d’entre vous l’avaient fait remarquer en commentaires de l’article sur le travail, même si beaucoup de jeunes filles souhaitent être mères au foyer plus tard, pour autant elles se doivent de faire des études. Tout d’abord, on ne sait jamais si l’on va ou non se marier. De plus, il faut penser aux éventualités de la vie: veuvage, chômage du mari, etc. Enfin, il est toujours intéressant de se cultiver, de structurer son esprit, d’apprendre de nouvelles choses. Non seulement pour soi, mais aussi pour transmettre à ses enfants, et enfin pour pouvoir comprendre ce que vit son mari , chaque jour, au travail. Toutefois, le choix des études et du métier devrait se faire, dans la mesure du possible, en fonction de notre nature et de ce à quoi l’on se destine également. Comme le disait le pape Pie XII, « aucune activité humaine ne se trouve interdite à la femme dont les horizons s’étendent aussi aux domaines de la science, de la politique, du travail, des arts, du sport mais toutefois subordonnée aux fonctions primaires qui lui sont fixées par la nature elle-même« .
C’est dans son ouvrage La femme et le salut du monde, que Paul Evdokimov disait : « La même formation professionnelle falsifie la nature féminine et l’enseignement égalitaire flatte, mais ne donne aucune instruction vraie, capable d’introduire la femme comme femme dans la communauté humaine« . Édith Stein a beaucoup réfléchi à tous ces sujets concernant l’éducation et le travail de la femme. Selon elle, il existe une âme typiquement féminine qui « dans l’expérience, se révèle sensible aux réalités personnelles, à l’harmonie, à la globalité. (…) L’attention de la femme est donc naturellement portée sur les personnes alors que l’expérience nous montre que l’homme aspire davantage à l’efficacité extérieure de sorte qu’il se concentre sur les actions objectives ». Même si la femme a la capacité physique et/ou intellectuelle d’exercer de nombreux métiers, elle a tout intérêt, en choisissant le sien, à tenir compte de sa condition féminine et de ses dispositions spécifiques. C’est ainsi qu’elle apportera réellement quelque chose à la société (sans compter les bienfaits personnels qu’elle pourra en retirer).
Le Père Philippe Raguis, carme, nous dit que « la femme est centrée sur la personne concrète, dans toutes ses dimensions. La manière féminine de travailler correspond à sa particularité, l’attention à autrui : elle est celle qui est suscitée par Dieu pour aider l’homme, non dans une position subalterne, mais pour l’humaniser davantage. Sa fonction essentielle est de donner la vie, de la protéger et de la faire jaillir à tous les niveaux. Elle trouve en cela l’instrument de son unité : rendre plus humain tout ce qu’elle côtoie, tant dans sa famille qu’à l’extérieur. Pour elle, il est partout possible de déployer son être féminin, même si certains métiers s’y prêtent davantage, comme tous ceux qui touchent à la personne (éducation, soins…). Oublier la dimension personnelle, entrer dans une logique d’objectivation excessive, lui fait couper sa vie en morceaux. Elle serait une femme à la maison, un homme au travail. On le voit chez certains patrons féminins qui ont développé, de manière unilatérale, leur pôle masculin. Édith Stein invite, pour le discernement de chacune, à toujours considérer trois plans : comment puis-je accomplir mon humanité, ma spécificité féminine, et ma personnalité ? ».
Ainsi, vous le voyez bien, il est important que nos jeunes filles choisissent leurs études, non seulement en fonction de ce qui leur plaît, mais aussi en pensant à leur vocation de femme et à leur avenir. Certes, les femmes ont la capacité de faire beaucoup de choses, mais auront-elles le même impact et la même valeur ajoutée partout ? Tâchons de faire comprendre cela à nos jeunes filles, afin qu’elles prennent leurs décisions en toute connaissance de cause.
Si vous souhaitez lire des cours et conférences d’Édith Stein, vous pouvez vous les procurer ici. En commandant ce livre sur Livres en famille et à partir de mon site, vous me permettez de toucher une modeste commission, sans pour autant payer plus cher, et ainsi de financer la maintenance et la mise à jour de ce site 🙂 Merci d’avance 😉
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Un peu gonflé cet article pour une femme qui travaille dans le marketing.
Bref nos filles feront les études qu’elles souhaitent et exerceront les métiers qu’elles souhaitent même chauffeur routier ou militaire. Il n’y a pas de sot métier, il n’y a que des sottes gens.
J’ai une fille en 3ème et ils sont en train de parler justement de l’avenir. Je pousse surtout ma fille « à bien travailler à l’école » effectivement pour se donner le max de chances mais je lui répète sans cesse surtout qu’elle fasse un métier qui la rende heureuse, et bien sûr qu’il n’y a pas de sous métier. Si elle est plombier et qu’elle adore sa vie …. et bien je serais vraiment heureuse pour elle c’est que je lui aurais appris les bases de la vie : vivre tout simplement.
Chère Thérèse,
Tout d’abord je souhaiterais vous remercier du fond du cœur pour vos
articles enrichissants que je lis avec un grand intérêt régulièrement.
Je vous écris ce jour car cela fait maintenant plusieurs mois que je
questionne sur le chemin que j’emprunte dans ma vie. En effet, je suis
actuellement en fin de cursus universitaire, qui me destine à une
carrière scientifique. Mais mes lectures, notamment sur votre blog, me poussent comme vous vous en doutez, à remettre en cause cette destinée. Je doute en effet de la
place de la Femme dans la science, et j’ai peur de trahir ma condition
féminine.
Il est indéniable que de grandes découvertes scientifiques ont été
réalisées par des Femmes (par exemple Marie Curie). Mais je me questionne sur la
mesure dans laquelle cela relève t-il de l’exception (on compte
probablement aussi de bon pères au foyer) ou bien d’un signe vers une
égalité croissante justifiée Homme-Femme dans la Science.
Qu’en pensez-vous ? Ce sujet n’ayant pas été traité sur le site, je vous serais extrêmement reconnaissante de m’éclairer dessus.
Marie-Charlotte
Bonjour Marie-Charlotte, le sujet est assez délicat, et je m’en voudrais de vous faire prendre une mauvaise décision. Tout dépend de ce que vous comptez faire par la suite. Pour moi, rien n’empêche de continuer votre cursus, si vous voyez que vous pourrez continuer à être femme et pleinement femme, sans avoir besoin de vous transformer en homme pour « faire carrière », monter les échelons, etc. Cela dépend aussi de ce que vous imaginez au niveau de votre famille : si vous pensez être maman et que votre carrière vous obligera à travailler énormément, laisser les enfants à la nounou et être souvent absente de la maison, ce n’est pas le meilleur pour votre foyer en effet. N’hésitez pas à me contacter en privé pour que nous en discutions davantage si besoin (femmeapart@gmail.com). En tout cas ne prenez pas de décision précipitée et n’abandonnez pas votre idée par peur de ne pas être féminine dans cette branche. L’essentiel est de rester pleinement femme 🙂
Bonjour Thérèse,
Merci pour cet article et pour votre blog et vos newsletters. Effectivement, il faut choisir dans l’idéal un métier qui nous plaise et qui nous permette d’être femme et de le rester.
Cela n’empêche pas de choisir un métier scientifique. Le mien, ingénieur informatique, même s’il ne correspond pas tout à fait à mon idéal pour différentes raisons, me permet toutefois d’adapter mes horaires pour passer du temps avec mes enfants, et je suis à 80% pour avoir le mercredi avec eux.
Par contre, je dois effectivement laisser ma plus jeune chez une assistante maternelle et mon grand à la cantine et à la garderie, et au centre de loisirs pendant les vacances, sinon je ne peux pas faire mon travail correctement, et mon mari ne gagne pas suffisamment pour que je puisse être mère au foyer à temps complet.
A l’heure actuelle, il est difficile de ne pas travailler, à moins que son mari ait un travail très bien rémunéré, ce qui n’est pas toujours le cas. Il ne faut pas culpabiliser à l’idée de laisser son enfant ainsi à la garde d’autres personnes. Cela ne nous empêche pas d’être attentifs à leur bien-être et d’être vigilants sur le choix des personnes qui seront responsables de nos enfants pendant notre absence, et d’échanger régulièrement avec elles et avec nos enfants pour nous assurer que tout va bien. Oui, dans un monde idéal, nous pourrions vraiment faire le choix de rester à la maison et prendre soin d’eux, mais nous ne sommes pas dans un monde idéal.
Il ne faut pas oublier aussi que de plus en plus, il est possible de changer d’orientation professionnelle par la suite. Je suis pour ma part en réflexion, et le passage à 80% a été déjà un premier pas, à la fois pour mon bien-être (car il ne faut pas oublier que même en partageant les tâches, il faut tenir la maison, et un temps plein en plus du foyer, cela peut vite être épuisant) et pour celui de ma famille (car de mon bien-être dépend celui de ma famille).
Après, autant chacun et chacune peut choisir le métier qui lui plaît, qu’il soit connoté masculin ou féminin, autant il faut arrêter de pousser les femmes dans des métiers qui ne leur conviennent pas spécialement, et de même pour les hommes, et je vous rejoins sur ce sujet. Je travaille dans un milieu connoté masculin, et les histoires de pourcentage de femmes dans les écoles et les entreprises m’exaspèrent au plus haut point. Suis-je choisie pour mes compétences ou pour mon genre ? Cela ne contribue pas à assurer une bonne estime de soi.
Il y aurait encore beaucoup à dire sur le sujet, qui est complexe et intéressant.
Belle journée !
Bonjour Caroline, merci pour votre commentaire et votre témoignage ! A propos de la rémunération du mari, j’ai déjà reçu plusieurs témoignages à ce sujet et nul besoin d’un salaire mirobolant pour faire vivre sa famille. C’est sûr que cela demande des choix et des sacrifices, mais c’est faisable et pour le bien de tous.
Je vais vous exposer ma situation….
Dans les années 2000 je travaillais dans une administration. Enceinte, j’ai été en arrêt maladie dès le premier mois de ma grossesse.
Là je lisais des magazines spécialisés sur les nouveaux nés et je suis tombée sur un article d’une maman alliant travail et vie de famille
J’ai passé les 4 premières années à m’occuper exclusivement de mon fils puis j’ai entamé ce nouveau métier …. L’équilibre parfait
Matin : Loulou était à l’école, moi je travaillais depuis mon domicile, après-midi : consacrée a Loulou
Le rêve quoi !
Et au fur et à mesure que Loulou grandissait j’ai pu travailler un peu plus ….
Même ado, je travaille 50 h par semaine mais j’ai toujours organisé mon agenda pour être disponible pour mon fils ( trajet pour l’école, réunion parents profs, devoir au retour de pension ….)
Par ailleurs, j’étais obligée de travailler… le père de Loulou ayant quitté le domicile !
Allez je vous donne mon travail :
Mandataire Judiciaire à la Protection des Majeurs en profession libérale avec mon bureau à la maison
Et en plus je développe ma vertu de charité
Je reste à votre disposition pour d’éventuels renseignements
Bonjour. C’est une question importante en effet. J’ai eu aussi à vivre un changement de parcours : après des années dans le consulting informatique, j’ai tout quitté car je ne me retrouvais pas du tout dans ce domaine, dans ce rythme. Ce n’est que pendant ma rupture conventionnelle que j’ai rencontré mon mari : j’étais enfin disponible, reposée, sereine. J’ai repris après une activité plus calme et en accord avec ma nature mais quand les enfants sont arrivés, on s’est mis d’accord pour que j’arrête de travailler. Avec des enfants en bas âge rapprochés, avoir un travail à l’extérieur me semblait totalement incompatible. On s’est ensuite lancé dans l’instruction en famille. Les enfants ont grandi, je songe maintenant à reprendre une activité. J’aimerai mettre un peu de beurre dans les épinards. Mais une chose est sure : je ne pourrai plus jamais reprendre un travail comme celui que j’avais au début. J’avais l’argent mais pas la tranquillité d’esprit. Je courrais partout, épuisée. Et je n’avais même pas d’enfants à l’époque !
Si c’était à refaire, je me dirigerais en effet vers un travail dont je sais que le rythme est compatible avec une vie de famille : l’enseignement me semble très bien adapté. Tout le monde m’encourage à me lancer d’ailleurs, d’autant plus que toute ma famille est dans le domaine, mais le souci c’est que je n’ai pas la vocation. Il faut parler aux jeunes filles de notre entourage de ce sujet de l’équilibre avec la vie familiale. Envisager une profession libérale pourquoi pas ? L’enseignement ? Un travail dont on sait que le temps partiel ou le télétravail est possible ? Il y a plein d’idée. Mais je bien l’impression que les nouvelles générations ont pris à bras le corps la question de l’équilibre vie pro/vie privée et ne sont plus prêts aux sacrifices. C’est une bonne chose !
Je sens aussi que les jeunes générations se préoccupent davantage de leur vie familiale. Peut-être que contrairement à nos mères qui ont pu se reposer sur nos grands-mères qui généralement ne travaillaient pas pour nous garder, nous n’avons pas pu offrir à nos filles un cadre aussi sécure si nous voulions faire carrière.
En effet nos propres mères travaillaient encore (et ne comprenaient pas toujours bien nos besoins puisqu’elles avaient réussi à travailler à l’extérieur sans trop de souci), ou étaient parfois physiquement loin de nous avec le contexte de mondialisation.
Alors que nos grands-mères nous ont transmis leurs recettes, c’est maintenant top chef ou youtube qui souvent apprend à nos filles à cuisiner. Ainsi la femme qui s’offre à sa carrière uniquement, le ferait au détriment de ses enfants, mais aussi de ses petits-enfants?
Et à la fois, tout cela ne serait pas si grave puisque maintenant l’information et la formation sont disponibles gratuitement et en continu tout au long de notre vie grâce aux nouvelles technologies. Mais est-ce de l’admiration pour un robot que peut naître une vocation?
Le type d’études me semble à l’heure actuelle moins important. Le vrai défi est la motivation derrière.