Le 8 décembre dernier, a eu lieu l’élection de Miss Univers. C’est Miss Afrique du Sud qui a remporté cette élection, suivie en direct par près de 4 millions de téléspectateurs. Avant d’accéder au titre tant convoité par beaucoup de jeunes femmes, elle devait, entre autres, répondre à cette question : « Quelle est la chose la plus importante que nous devrions enseigner aux filles aujourd’hui ? ». Voici sa réponse : « Je pense que la chose la plus importante que nous devrions enseigner aux filles aujourd’hui, c’est d’avoir une position de leader. C’est quelque chose qui manque chez les jeunes filles et chez les femmes depuis très longtemps, non pas parce que nous n’en avons pas envie, mais à cause de l’étiquette que nous a collée la société. Je pense que nous sommes les êtres les plus puissants du monde, et que nous devrions avoir toutes les opportunités possibles ». Ce n’est pas la première fois que j’entends ce genre de discours, mais celui-ci a suscité un tel engouement que j’ai trouvé cela intéressant de vous en parler dans cet article, et d’essayer de répondre à cette question: les femmes sont-elles supérieures aux hommes ?
Pour commencer, il suffit de lire l’Écriture Sainte, ou d’avoir un minimum de bon sens, pour comprendre que, dès la Création, homme et femme sont égaux en dignité. L’homme en tant que créature rationnelle et image de Dieu est identique à la femme et vice-versa. Dans cette perspective, on ne peut pas affirmer que les femmes soient supérieures aux hommes. En revanche, l’homme et la femme sont différents et complémentaires, que ce soit physiquement, psychologiquement, intellectuellement, émotionnellement, etc. Il y a donc des domaines où les hommes seront, de façon générale, supérieures, et d’autres domaines qui, au contraire, seront davantage l’apanage des femmes. Par exemple, les hommes sont généralement plus forts physiquement que les femmes. Ou encore, les femmes sont généralement plus intuitives et plus douées pour les relations sociales que les hommes.
Le problème, à l’heure actuelle, est que nous vivons dans un monde qui se féminise de plus en plus, et qui s’oriente vers une sorte de tyrannie des femmes. Les hommes ne savent plus où est leur place, ils ont peur d’être virils, quoi qu’ils fassent, ils sont accusés de sexisme et de machisme. Les féministes essaient, plus ou moins consciemment, de leur faire payer des « année de patriarcat oppresseur ». Elles considèrent qu’elles ont été bafouées et méprisées pendant des décennies, et que l’heure de la vengeance a sonné. Non, toutes les femmes ne cherchent pas forcément à faire du mal aux hommes, je vous l’accorde. Mais, relisez le discours de Miss Univers au début de l’article. Il est très révélateur de cet état d’esprit très courant aujourd’hui qui consiste à dire que les femmes sont supérieures, ou, tout du moins, qu’elles sont des créatures particulièrement fortes, puissantes, et, sous-entendu, au-dessus des autres. Combien de fois peut-on lire ou entendre dans les médias et sur les réseaux sociaux des phrases de ce style : « Les filles, restez comme vous êtes, car vous êtes les meilleures et ne laissez jamais quelqu’un vous faire croire le contraire ».
Ce qui va suivre ne va pas plaire à tout le monde, mais cela vaut le coup d’être mentionné ici je le crois. Dans le climat que je viens de décrire, beaucoup de personnes, même chez les catholiques, commencent à être « contaminées » par l’esprit du monde et à refuser certains enseignements de l’église, par rapport à la soumission de la femme à l’homme par exemple. Or, c’est le pape Pie XI qui le dit, « si en effet, le mari est la tête, la femme est le cœur, et comme le premier possède la primauté de gouvernement, celle-ci peut revendiquer comme sienne cette primauté de l’amour« . Saint Thomas d’Aquin dit que « gouverner est le propre de la raison. Or les hommes jouissent d’une plus grande rigueur rationnelle. Ils doivent présider ». Comme l’explique l’Abbé R., ce n’est pas « en raison d’une nature humaine différente (car l’homme en tant que créature rationnelle et image de Dieu est identique à la femme) mais en raison d’une différence de sexe (les corps n’ont pas la même finalité). La femme juge la réalité par une autre voie que la voie masculine, elle crée avec un autre génie« .
Il n’est absolument pas question de dire que la femme est idiote ou ne sait pas se servir de sa raison. D’ailleurs, « pour Saint Thomas, l’unité du foyer n’est pas le fait de la domination absolue du mari, d’un côté, et de la servitude de la femme, de l’autre. Nous n’aurions qu’une unité artificielle. L’unité du foyer provient d’un heureux concours de l’homme et de la femme, où chacun jouant son rôle et tenant sa fonction trouve l’harmonieux épanouissement de son être personnel. L’homme apporte la raison ordonnatrice, mais il doit respecter le capital de valeurs que sa compagne apporte au foyer et qu’il n’a pas lui-même : sa sensibilité, une vision et un jugement différents » (Abbé R.). Nous sommes bien loin des clichés sur la soumission, qui est un terme si galvaudé et mal compris. Et nous sommes aussi bien loin de la vision de la femme comme « l’être le plus puissant du monde ».
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Bonjour Thérèse, je découvre ton blog qui répond à tant de mes questions… je remercie Dieu et toi (bien sûr 😉) pour cette rencontre virtuelle de qualité !
Ton article m’a passionné parce que cela fait partie de mes grands étonnements de ces dernières années : voir des femmes se perdre dans la répétition d’un modèle que justement elles récusent.
Être une femme est aussi beau qu’être un homme. Nous sommes complémentaires et les relations de couple le montrent bien, à petite échelle : celles qui fonctionnent sont souvent celles où chacun des conjoints se sent lui-même, qu’il apporte ses qualités et ses compétences pour faire grandir le couple, sans jugement de valeur.
Aussi, lorsque je vois des femmes utiliser des moyens d’expression (et de pression) qui nous ont tant fait de mal toutes ces dernières décennies, je ne vois pas où cela peut nous mener, sinon vers une guerre des sexes bien loin du message d’amour de Dieu.
Celles qui ont la parole dans les médias devraient en profiter pour faire l’apologie des valeurs féminines, complémentaires aux talents masculins. Oui c’est super et nécessaire de vouloir l’égalité, en terme de salaires, de reconnaissance sociale. Mais cela ne devrait pas se faire dans « l’opposition à » mais dans « l’acceptation de ». Le passé est le passé. Exiger le mea culpa des hommes ne fera pas avancer la valorisation de la femme dans le monde actuel. Réussir à apaiser nos liens, faire comprendre qu’une meilleure représentativité de chacun sera constructif pour tous serait sans doute un meilleur moyen de parvenir à l’équilibre.
Merci en tout cas pour cet article et pour tous les sujets que tu abordes sur ce blog.
Bonsoir Camille, merci pour ton soutien et pour ce commentaire très éclairé! Cela me fait plaisir de voir que je ne suis pas la seule à constater certains dysfonctionnements dans la société actuelle. Maintenant, à chacune d’entre nous de faire notre possible pour changer tout cela 🙂
Merci pour ce bel article qui remet les pendules à l’heure comme on dit. Vous avez malheureusement raison, si nous ne nous formons pas et ne prions pas avec ferveur, il est de plus en plus facile d’être contaminées…
Merci pour votre travail, votre blog est une mine d’or !
L’Abbe R que vous citez plusieurs fois, quel est-il, et quels sont ses ouvrages svp ? Ils ont l’air passionnants !!
Merci Clotilde ! Il s’agit d’un document de l’Abbé Rioult, que j’ai eu par une amie. Je crois qu’il va en faire un livre ! Il est assez présent sur YouTube je crois.
Merci pour votre réponse !
Je connais bien l’abbé Rioult, j’espère que ce livre va voir le jour !
Apparemment il y a en a déjà un qui existe sur La modestie chrétienne, je viens de le commander ! Mais pour celui-ci sur la différence homme/femme je ne sais pas encore…