Voici un texte proposé par monsieur l’Abbé Troadec pour vous aider en cette période de confinement.
1. Voir dans la période d’isolement la volonté de bon plaisir de Dieu.
La volonté de bon plaisir de Dieu se manifeste à travers tout ce qui nous arrive d’imprévu. La vie nous réserve bien des surprises. D’où le dicton : « Dans la vie, l’homme propose et Dieu dispose. » Tout ce qui n’est pas laissé dans la main de notre liberté et qui nous est imposé de l’extérieur entre dans cette volonté de bon plaisir de Dieu. Ce fut le cas du recensement par Titus par exemple qui obligea la Sainte Famille à quitter Nazareth pour se rendre à Bethléem ou encore leur fuite en Egypte en raison de la volonté d’Hérode de mettre à mort tous les petits enfants de moins de deux ans. Et la Sainte Famille s’est bien soumise à la volonté divine en ces circonstances.
Pour nous-mêmes la volonté de Dieu se manifeste également sous la forme des épreuves qui jalonnent nos vies. Saint François de Sales nous dit que l’union de notre volonté au bon plaisir de Dieu se fait principalement dans les épreuves. La croix est le don que Dieu fait à ses amis. Et selon ses propres paroles :
– Aimer la volonté de Dieu parmi les consolations, c’est un bon amour ; mais c’est un amour sans contradiction, sans répugnance et sans efforts.
– Aimer la volonté de Dieu en ses commandements, conseils et inspirations, c’est un amour plus parfait parce que plus exigeant.
– Mais accepter les souffrances et afflictions pour l’amour de Dieu, c’est le plus haut degré de charité. Car il n’y a rien ici d’aimable, si ce n’est la volonté de Dieu.
Quand on a compris cela, on doit être plus généreux pour nous soumettre à la volonté de Dieu.
Et ici, il est bon de se rappeler qu’il y a deux manières de porter chrétiennement notre croix. Le premier moyen, c’est la résignation. Elle se pratique par manière d’effort et de soumission. Par exemple je suis gravement malade, je ne sais pas si je vais mourir ou non. Je me résigne à l’éventualité de la mort, mais je préfère vivre. Je suis donc résigné. C’est là le premier degré de soumission. Et au-dessus de ce premier degré, vous en avez un second qui est encore plus parfait : c’est l’indifférence. L’indifférence consiste à dépasser le stade de la résignation en ne désirant plus autre chose que la volonté de Dieu quelle qu’elle soit. Certes, il peut y avoir encore une répugnance de la sensibilité face à la croix ; mais la volonté, elle, reste entièrement abandonnée à celle de Dieu. Ce que Dieu veut, c’est ce qu’il y a de mieux pour moi. Son choix sera le mien !
Bien sûr, cette indifférence ne doit pas me conduire à ne pas me soigner si je suis gravement malade, mais à prendre tous les moyens ordinaires pour recouvrer la santé, en attendant de connaître la volonté de Dieu. Aujourd’hui, l’indifférence ne doit pas me conduire à mettre ma vie ni celle des autres en danger par une conduite imprudente.
Puissent ces considérations nous aider à voir à travers l’épreuve du coronavirus et des conséquences qu’elle entraîne pour nous aujourd’hui la volonté de Dieu.
2. Utiliser cette période autant que possible comme une retraite.
L’Église considère le Carême comme une retraite d’où l’Évangile du 1er dimanche qui portait sur les 40 jours de Notre-Seigneur au désert. Pour vivre le mieux possible cette période de Carême, l’Église nous a aménagé une messe propre. À nous d’en profiter pour nous en nourrir. Les textes sont vraiment très beaux et propres à implorer la miséricorde de Dieu sur nous, sur nos proches, sur nos contemporains. Il est aussi profitable de lire Dom Guéranger ou encore le livret du Carême au jour (que vous trouverez ici) le jour ou celui de l’Abbé Boubée sur le Carême pour les jeunes. Pendant la période où vous n’aurez pas de messe, pensez à vous unir en esprit aux messes qui se célèbrent dans le monde et à faire une communion spirituelle.
Afin de garder la sérénité, il est bon d’établir un emploi du temps adapté. Le fait d’avoir ainsi certains horaires précis (lecture, prière, sortie, travaux ménagers…) vous permettra d’éviter la dispersion et vous aidera à fixer votre attention sur du concret. La prière du rosaire est également un moyen très efficace pour attirer sur nous et sur les pécheurs la miséricorde de Dieu. N’oubliez pas les paroles de Notre-Dame de Fatima. Sœur Lucie a dit au Père Fuentes le 26 décembre 1957 : la Très Sainte Vierge Marie, en ces derniers temps que nous vivons a donné une efficacité nouvelle à la récitation du Rosaire ; de telle façon qu’il n’y a aucun problème, si difficile soit-il, temporel ou surtout spirituel, se référant à la vie personnelle de chacun de nous, de nos familles, du monde ou des communautés religieuses, ou bien de la vie des peuples et des nations ; il n’y a aucun problème – dis-je – si difficile soit-il, que nous ne puissions résoudre par la prière du saint rosaire. Avec le saint rosaire, nous nous sauverons, nous nous sanctifierons, nous consolerons Notre-Seigneur et obtiendrons le salut de beaucoup d’âmes. Ainsi, Sœur Lucie affirme que le saint Rosaire qui depuis son origine a toujours été une prière agréable à Dieu, possède aujourd’hui une efficacité particulière. Et cette efficacité ne se réduit pas à notre sanctification personnelle mais se prolonge dans la famille et jusque dans la société civile ! Surtout Sœur Lucie attire notre attention sur le fait que le rosaire console Notre-Seigneur et assure le salut de beaucoup d’âmes. Vous pouvez aussi profiter de cette période pour relire les notes des retraites passées.
3. Ne pas amplifier l’épreuve par une crainte excessive de l’avenir.
La pratique de la force suppose la capacité de surmonter la crainte. Au sens général, la crainte est une émotion qui nous porte à fuir devant un mal. La crainte démobilise et nous fait perdre notre énergie. Un des remèdes à la crainte consiste à bien vivre l’instant présent. Dieu donne sa grâce au jour le jour. C’est pourquoi nous lui demandons dans le Pater le pain quotidien. Nous n’avons pas la grâce pour demain, ni pour après-demain et encore moins pour les mois à venir. Aussi, n’amplifions pas les difficultés présentes en anticipant démesurément sur celles qui pourraient nous arriver plus tard que ce soit au plan de la santé ou au point de vue financier. Dans les périodes où vous sentez que l’inquiétude vous assaille, pensez à recourir immédiatement aux oraisons jaculatoires : très Sainte Vierge Marie, aidez-moi, ô Marie, ma bonne Mère, protégez-moi, bon saint Joseph, priez pour moi…
Que ces quelques lignes vous aident à garder confiance et ainsi cette épreuve vécue surnaturellement sera pour vous un moyen de grandir dans la vertu et dans l’amour de Notre-Seigneur et de Notre-Dame qui ont tant souffert pour nous et qui sont aujourd’hui tout proches de nous pour nous soutenir.
Abbé Patrick Troadec
Vous trouverez d’autres conseils sur le site de Foyers Ardents.
Crédit photo : Pexels.
Merci pour ce bel article. Il est vrai que le monde entier semble soudain invité à une grande retraite qui donne à réfléchir. Je te souhaite un bon Carême, en union de prière. Alexia
Merci Alexia ! Je suis tout à fait d’accord que cela nous pousse à retrouver l’Essentiel et prendre le temps de réfléchir à ce qui compte vraiment, c’est-à-dire notre vie éternelle, et les moyens d’y parvenir. Bon Carême à toi aussi 🙂 Union de prières, Thérèse
Avec une image d’illustration tout sauf spirituelle, comme d’habitude…
Il est nul cet article de l’abbé Troadec car à aucun moment il ne dit que ce sont les péchés des catholiques – y compris dans nos milieux – qui nous ont attiré ce châtiment (la privation de la Messe), et il n’exhorte pas fermement les fidèles à se repentir en rompant avec le péché, qu’il faut nommer explicitement : mauvaises tenues, dépravation morale qu’on voit très bien durant les mariages, fornication chez une partie des jeunes (l’abbé Delagneau en a déjà parlé), vie mauvaise dans le mariage…