S’il y a bien une chose que font presque tous les êtres humains, et surtout les femmes, c’est de se comparer sans cesse aux autres : est-ce que je suis plus fine ou plus ronde que ma voisine, est-ce que je suis meilleure dans mon travail que ma collègue, pourquoi suis-je plus timide que ma cousine, etc. Cela peut concerner notre physique, mais aussi nos capacités intellectuelles ou nos aptitudes en société. Il est très fréquent de regarder les autres, puis de se mesurer à eux. Nous le faisons probablement parce qu’il est assez naturel d’essayer de se situer par rapport à autrui ou à un groupe, de vouloir s’évaluer, en quelque sorte, afin de faire (re)monter l’estime que nous avons de nous-mêmes. Ce désir incessant de comparaison peut être source d’émulation, mais il peut également être destructeur et nous pousser vers le bas.
Tout d’abord, commençons par le côté positif. Lorsque nous jetons un coup d’œil à ce que fait notre voisine, à sa façon de s’habiller, à ce qu’elle entreprend, aux activités auxquelles elle s’adonne, cela peut nous aider, nous motiver, nous pousser à nous dépasser et à faire en sorte, nous aussi, de donner le meilleur de nous-mêmes et d’être heureuses et épanouies (au moins autant que la voisine semble l’être). Si nous sommes recroquevillées sur nous-mêmes, nous aurons peut-être tendance à faire toujours la même chose, nous contenter du minimum, finir par avoir une âme tiède et une vie sans saveur. Il peut donc être bénéfique, bien évidemment, de regarder autour de nous, de nous inspirer de ce que fait notre prochain (formation, prière, activité sportive, vie familiale, travaux manuels…) et, ainsi, d’être tirées vers le haut.
Cependant, une comparaison incessante peut nous pousser à la déprime ou à la dépression, à l’envie, à la jalousie, à l’insatisfaction permanente de ce que nous sommes et de ce que nous avons. C’est bien connu : « l’herbe est toujours plus verte dans le pré du voisin » ! Faisons attention à ne pas trop idéaliser autrui, et à ne pas nous dévaloriser à cause de cela. Chaque personne est unique, chaque vie est unique, chacun a reçu des talents et des grâces particulières, doit les utiliser à bon escient et aura des comptes à rendre à la fin de sa vie. Prudence, donc, avec les jugements hâtifs et un attachement trop important au regard d’autrui.
Un autre travers dans lequel nous pouvons, malheureusement, tomber aisément lorsqu’il s’agit de comparaison, est le suivant : nous en arrivons à relativiser tous nos mauvais comportements et nos mauvais choix, voire même nos péchés. À force de regarder les personnes qui sont autour de nous, et qui n’ont pas forcément les mêmes idées et les mêmes valeurs, nous arrivons toujours à trouver quelqu’un qui fait pire, qui semble avoir moins de morale que nous, qui semble faire moins d’efforts, qui semble « pire » que nous, à tous points de vue. Nos péchés, nos erreurs, nos chutes deviendraient presque des détails, étant donné ce que font les autres et qui nous semble bien pire. Nous devenons moins exigeants avec nous-mêmes, nous nous « auto-excusons » bien plus facilement, et sans raison. Nous baissons nos standards, sous prétexte que ce que nous faisons est déjà mieux que ce que nous voyons dans la société qui nous entoure.
Sur le sujet de la modestie et de la décence par exemple, on peut en arriver à des raisonnements absurdes. « Une jupe à mi-cuisse est déjà moins pire qu’une jupe qui arrive au ras des fesses, surtout si je porte des collants ». Ou, encore, « arrêtons de pinailler pour la tenue vestimentaire, on ne peut pas être différent et à l’écart, tout le temps, et le plus important c’est de garder la foi ». Mais pour la foi, c’est un peu la même chose : petit à petit, on lâche, on abandonne, on « s’attiédit », pour ne pas choquer autrui, ou pour faire comme tout le monde. Chères amies, je vous invite aujourd’hui à cesser de comparer ce qui n’est pas comparable. Vous ne devez pas viser la médiocrité, vous ne devez pas essayer de rentrer dans le moule que veut nous imposer la société. Votre repère immuable, c’est Dieu, et pas le démon, et la fin vers laquelle vous tendez, est le Ciel, et non l’Enfer. Plutôt que d’imiter vos semblables, imitez les saints et les saintes !
« Dieu n’invite pas tous ses enfants à la perfection, mais il invite chacun d’eux à la perfection de son état : soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » – Sa Sainteté le pape Pie XII.
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Super article! Merci Thérèse
Avec plaisir, je suis ravie que l’article vous ait plu 🤗