Cette conférence a été donnée près de Guingamp le 5 juillet 2020. Retrouvez l’enregistrement audio ici. Je vous copie ici une partie de mes notes, pardonnez le style un peu oral de cette transcription !
La vocation de mère de famille est souvent incomprise, ou sous-estimée. Pas seulement dans la société actuelle, mais aussi dans le monde catholique. De plus, nous faisons parfois les choses de façon machinale, nous suivons le chemin de nos parents ou de notre milieu sans vraiment réfléchir à tout ce que cela implique. Mais mieux nous connaissons notre vocation, nos responsabilités, le sens de ce que nous faisons, plus nous pourrons faire le bien autour de nous, nous améliorer, et rayonner là où nous sommes. Nous devons comprendre notre valeur et réaliser l’importance de ce que nous faisons. Cela peut aider lorsque l’on se retrouve dans des situations difficiles ou que l’on a envie de baisser les bras. Pourquoi cette conférence ? Pour vous encourager, parce que même si vous êtes a priori dans un milieu où les mères au foyer sont plutôt valorisées, il n’en reste pas moins qu’au quotidien votre travail n’est peut-être pas toujours perçu à sa juste valeur, ou peut-être que vous manquez de reconnaissance et que vous avez besoin de soutien. De plus, il est toujours bon de rappeler quelques vérités et peut-être même quelques évidences mais qui vous aideront à garder le cap, à donner ou redonner du sens à ce que vous faites au quotidien.
1 – La femme en tant que telle
Pour cette première partie, je vous invite à écouter la conférence, ou à relire cet article.
2 – La femme au cœur du foyer
Il est important de comprendre certaines notions de bien commun et de société politique pour comprendre l’importance de notre rôle de femme. L’homme est par nature social et politique, de sorte qu’il appartient naturellement à une cité. Pourquoi l’homme est un animal social ? Aristote le dit dans Politiques, I, 2. La spécificité de l’homme par rapport aux animaux est le langage, qui suppose une réciprocité et un rapport à l’autre. De plus, l’être humain n’est pas aussi protégé par la nature que les autres animaux (cornes, griffes…) et naît incapable de subvenir à ses propres besoins jusqu’à un âge relativement avancé. Il a besoin d’une première société, la famille, pour subvenir à ses besoins. Il est naturellement social. Pourquoi l’homme est un animal politique ? Parce que la famille, plus petite cellule de la société, a besoin de corps intermédiaires (pour proposer travail, services et biens) pour réussir à survivre. Et ces corps intermédiaires ont besoin d’une société supérieure qui les organise : c’est la société politique. L’homme est un animal rationnel, il cherche donc non seulement à vivre, mais à bien vivre (instruction, éducation, transmission du savoir, justice). Une telle société est une communauté politique.
Les femmes ont souvent une vision plus concrète et plus pratique, à court terme, par rapport aux hommes. Nous avons parfois du mal à voir au-delà du quotidien, au-delà de ce qui nous intéresse, nous touche, ou nous concerne de façon immédiate. Il est crucial que nous prenions enfin conscience que nos choix individuels ont des conséquences à grande échelle. Tout cela nous permet de comprendre l’importance de tout ce qui peut nous paraître insignifiant ou banal au quotidien. Et en même temps prendre conscience des responsabilités qui en découlent. La femme doit réagir contre les désordres de la société actuelle. Parce que la société actuelle est désordonnée, il faut remettre de l’ordre dans la plus petite cellule de la société : la famille. Y restaurer l’autorité du mari. Travailler tous ensemble pour le bien commun, même si cela demande certains sacrifices. Concrètement, comment faire ? Comment vivre et rayonner notre vocation féminine spécifique dans la perspective de la construction d’une société politique orientée vers le bien commun ? Comment former les jeunes filles afin qu’elles aient toutes les clés en main pour prendre cette voie ?
A/ Être épouse. Choisir un homme bien et aider nos enfants à faire de même. Aider nos filles à bien se connaître, bien s’aimer pour faire de bons choix. Livres conseillés : Les langages de l’amour, Les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus. Sélectionner des hommes qu’elles aiment pour leurs vertus, un homme qui les fait grandir aussi. Pour celles qui sont mariées, c’est, tout d’abord, respecter son mari et l’admirer (et le lui dire !). Lui laisser le rôle de protecteur. Montrer que l’on a besoin de lui et qu’il est utile. Il ne faut pas le solliciter pour rien pour autant, mais l’homme a besoin de sentir qu’il est respecté, et que vous vous sentez en sécurité avec lui. Ne pas essayer de changer l’homme, de l’infantiliser. Ne pas le critiquer devant les autres. Montrer qu’il est, pour vous, le numéro 1. Croyez en lui ! Suscitez en lui l’envie de vous choyer et de vous protéger. Rôle extrêmement important de la femme : elle a un pouvoir sur le cœur de l’homme, c’est-à-dire une aptitude à faire naître en lui des passions. C’est un pouvoir terrible car il peut facilement lui échapper ou être utilisé à des fins mauvaises mais entre les mains d’une femme de qualité cela est très précieux, car la volonté se médiatise dans les passions pour mouvoir l’être humain dans son ensemble. De même, la femme doit accepter de se faire rationnaliser par l’homme. Beaucoup de femmes considèrent comme une injustice la compression ou la limitation de tous leurs désirs, de tous leurs penchants, alors qu’il est bon pour elle qu’il y ait des hommes qui leur apprennent, par exemple, à canaliser et à dompter leur sensibilité.
B/ Être mère. Différentes sortes de maternité (charnelle vs spirituelle). « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime » ne signifie pas forcément mourir physiquement mais aussi mourir à soi-même ; faire des taches pénibles et répétitives, etc. La femme chrétienne fera de son foyer un endroit chaud et paisible où il fait bon vivre. Je citerai Pie XII : « L’épouse est le soleil de la famille. Mais qu’arrive-t-il si la famille se voit privée de ce soleil, si, continuellement et à tout propos jusque dans les rapports les plus intimes, l’épouse n’hésite pas à faire sentir combien lui pèse la vie conjugale (et je rajouterais la vie familiale). Où est son affectueuse douceur ? Elle ne fait, hélas, par sa voix âpre, ses plaintes et ses reproches, que jeter le trouble et l’amertume dans l’intimité de la vie familiale. Ainsi les maris vont chercher ailleurs la tranquillité, le repos, le plaisir que ne leur donne pas leur propre maison. Voilà jusqu’où peut aller, épouse, votre part de responsabilité dans la concorde du bonheur familial ». Rayonner de bonheur, être sereine.
C/ Être éducatrice. Qu’est-ce que l’éducation ? Former l’intelligence et la volonté vers la fin pour laquelle les hommes sont créés. Les parents, premiers éducateurs, ont le devoir de donner à la société des hommes bons, faisant le bien. Cela se fait directement dans la famille, puis dans le choix des éducateurs subsidiaires tels que les professeurs. On n’éduque pas que ses propres enfants : toutes les femmes doivent se préparer à cela, même si elles ne sont pas mamans (institutrices, etc). Education de la vertu : donner à l’enfant le goût de la véritable beauté morale. L’habituer à vivre dans la présence de Dieu et dans la compagnie des saints. Lui donner envie de plaire à Dieu, puis de plaire à ses parents en particulier par vertu d’obéissance et de piété filiale. Lui inculquer le dévouement et le sacrifice pour le bien commun, la bonté et la joie chrétienne. Appuyer le père. Accepter de sanctionner ou d’être ferme, ce qui est parfois plus difficile pour les femmes. Par amour on pourrait avoir tendance à être indulgente, à laisser passer. Mais le véritable amour est de montrer la bonne voie, même si c’est exigeant. Compléter notre propre éducation/culture afin de pouvoir transmettre quelque chose mais aussi pouvoir échanger avec notre mari. Se former afin de ne pas se laisser désinformer ou manipuler. S’investir dans la lutte contre le féminisme qui fait tant de ravages et détruit tant de familles.
Conclusion
“Les femmes ne devraient jamais penser que leur travail est moins important que celui des hommes. Le rôle de l’épouse, de la mère et de la ménagère n’est pas inférieur au rôle masculin de bâtisseur de la société et de soutien de famille. Tous les deux sont des piliers de la société.” Helen Andelin, L’univers fascinant de la femme. Comment conclure ces quelques mots sinon en parlant du modèle par excellence pour toutes les femmes chrétiennes : La Vierge Marie. Elle est bel et bien la femme chrétienne qui traverse les générations en restant à jamais un modèle vivant pour chacune d’entre nous. La vierge Marie est une leçon universelle. On apprend par elle de quelle manière il faut se comporter dans la prospérité, dans la prière et dans le travail, dans les honneurs et dans les humiliations, dans le célibat et le mariage, dans la jeunesse et la vieillesse. « La femme chrétienne s’exercera donc à retracer autant que possible la vivacité de sa foi, la promptitude de son obéissance, la profondeur de son humilité, les attentions de sa fidélité, la pureté de ses intentions et la générosité de son amour ».
Retrouvez l’enregistrement audio de cette conférence ici.
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