« Dieu dit à la femme : J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi. Il dit à l’homme : Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l’arbre au sujet duquel je t’avais donné cet ordre : Tu n’en mangeras point ! le sol sera maudit à cause de toi. C’est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie, il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l’herbe des champs. C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière. » Voici un extrait du livre de la Genèse (III, 16-19). Comme Dieu paraît sévère dans cet extrait ! En réalité, Il fait tout simplement preuve de justice, et punit l’Homme pour sa désobéissance. Et quelle est donc la sentence d’Ève ? Les douleurs de la grossesse et de l’enfantement, mais également la soumission à l’homme qui lui sera plus difficile qu’auparavant.
En effet, le déséquilibre dans les relations homme-femme est la conséquence du péché originel. Il existe une seule raison au manque d’harmonie au sein du couple : la rébellion au plan de Dieu. Lorsque l’Homme s’est détourné de Dieu, les relations entre hommes et femmes ont été dénaturées. Les tendances de l’homme et les tendances de la femme sont devenues égoïstes et s’expriment dans des directions différentes. L’homme devait conduire, d’une manière bienveillante, mais il devient despote et tyran. L’autorité de l’homme n’est pas une conséquence du péché originel, c’est la façon dont il l’exerce et la façon dont la femme le vit qui sont rendues difficiles.
C’est pour cela que la soumission de la femme à l’autorité de l’homme est si difficile à comprendre et à vivre au sein d’un couple ou d’une famille. D’autant plus dans le monde d’aujourd’hui, qui transforme tous les mots pour mieux transformer la réalité. Tout est fait pour secouer la famille, l’éclater et sortir la femme de son rôle, l’éloigner de sa nature, et, sous couvert de « libération », la désaxer et, par là, la rendre malheureuse. Pourtant, comme il est beau de se mettre sous l’autorité mais aussi la protection de l’homme ! Lui-même est sous l’autorité de Dieu et doit Lui rendre des comptes. N’oublions pas que l’autorité vient avec beaucoup de responsabilités. Bien entendu, il est difficile de se soumettre à un homme qui n’est lui-même pas soumis à Dieu, à moins de grâces particulières (je pense notamment à Sainte Rita). Mais ce sont là des exceptions, qui ne doivent en aucun cas venir infirmer la règle : « Femmes, soyez soumises à vos maris » (Éphésiens, V, 22).
Certes, la difficulté que nous éprouvons à comprendre ou à appliquer ce passage de l’épître de Saint Paul est peut-être due au châtiment divin. Mais pourquoi ne pas essayer plutôt de creuser le sujet, afin de mieux se l’approprier et mieux le vivre au quotidien ? Voici deux citations qui pourraient vous y aider : « Si la femme est appelée à être soumise, c’est à la façon d’un levier ou d’un cric : pour mieux soulever le monde et le donner à Dieu. Aujourd’hui cette notion de soumission nous fait bondir, nous n’en avons vu que le côté obscur : l’écrasement, l’asservissement, l’humiliation. Pourtant son côté lumineux reste encore à découvrir ; l’enjeu en est grand. » (Odile Haumonté, Au quotidien avec les femmes de la Bible). « Avant tout, la soumission ne découle pas d’un auto-dénigrement ; elle n’est pas choisie parce qu’on pense n’avoir aucune valeur. (…) Quand saint Paul dit aux femmes d’accepter d’être au-dessous, il ne pense pas du tout qu’elles sont inférieures. (…) La soumission dont parle saint Paul est un cadeau. Comme tout cadeau, il est offert librement, car sinon, c’est une taxe. C’est un don de soi, spontané, fait par amour : je renonce à mon égoïsme pour toi. » (Costanza Miriano, Marie-toi et sois soumise).
Et n’oublions pas ce que dit Saint Thomas d’Aquin : « Il y a deux espèces de sujétion. L’une est servile, lorsque le chef dispose du sujet pour sa propre utilité, et ce genre de sujétion s’est introduit après le péché. Mais il y a une autre sujétion, domestique ou civique, dans laquelle le chef dispose des sujets pour leur utilité et leur bien. Ce genre de sujétion aurait existé même avant le péché. » (1 q. 92 a 1). Bien entendu, comme je l’ai dit plus haut, il n’est pas sain de se soumettre à un homme qui n’est pas lui-même soumis à Dieu. Si vous êtes sous le joug d’un homme violent vous devriez demander de l’aide et vous mettre en sécurité, vous et vos enfants.
Je ne développe pas plus cet article, car j’ai déjà parlé à plusieurs reprises de la soumission sur le blog (ici ou là par exemple). Je souhaitais juste vous faire réfléchir à ce passage de la Genèse ! Et vous, comment l’interprétez-vous ? Dites-moi tout en commentaire !
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Encore un très bon article, merci Thérèse. Ce que je n’arrive pas à comprendre dans ce passage de la Bible, c’est cette phrase « tes désirs iront vers ton mari ». De quels désirs s’agit il ? Est-ce le désir de dominer ? Est-ce le désir sensuel, auquel cas cela me paraît étrange car c’est plutôt l’homme qui a du désir pour sa femme, naturellement…
Merci Clotilde ! Je vous avoue que j’ai également réfléchi à ce sujet, mais je n’ai pas encore de réponse concluante alors je préfère ne pas vous répondre de bêtise 😉 Peut-être existe-t-il déjà des écrits à ce sujet ?
Bel article avec en complément ce rappel du passage de la Genèse ; ma pensée s’y trouve en harmonie parfaite. Je n’ose imaginer par contre certaines réactions actuelles sur un sujet aussi sensible compte tenu de « l’évolution » (si l’on ose parler d’évolution) de notre société.
Merci pour ce retour positif ! Oui, c’est un sujet délicat, même dans le monde catholique, c’est pour cela que j’aime y revenir régulièrement pour faire réfléchir 🙂
Article intéressant
Merci beaucoup !
100% d’accord avec votre article. Il faut maintenant trouver un homme qui aime notre Seigneur!
Oui, c’est exactement cela ! Et cela aide à rester à sa place de femme sans avoir à copier l’homme.
Merci Thérèse pour ce bel « enseignement » que l’on aimerait entendre dans les églises de la bouche des prêtres.
Comme vous l’avez compris la soumission de la femme à son mari n’est vivable qu’à la condition que celui-ci est soumis à Dieu, règle sa vie selon ses commandements et vive de sa grâce.
Le mari respectera alors son épouse, la protègera, fera en sorte qu’elle puisse pleinement s’épanouir dans sa vie de femme; en un mot :l’aimera.
La femme ne peut véritablement faire confiance à son mari que si celui-ci met sa confiance en Dieu et non pas en lui même.
L »union entre une femme et un homme ne peut donc s’envisager que sous le regard et la protection de Dieu, c’est à dire dans le cadre du sacrement qu’il a institué à cette fin: le mariage.
Merci Loïc, je suis tout à fait d’accord avec vous !
Le saint pape Jean-Paul II a développé une exégèse sur ces lignes de la Genèse, spécialement sur thème de la purification de la convoitise par la chasteté et la pudeur dans ses catéchèses durant de nombreuses années. Il est bien dommage que de nombreuses catholiques de la Tradition n’aient pas connaissance de cet enseignement alors qu’il contient des perles pour sanctifier la vie de couple et les relations entre homme et femme.
excellentes références aux textes et à saint Thomas d’Aquin, sujet d’actualité et très intéressant. Merci infiniment.
Avec plaisir 😊
Bel article. Le seul point qui me dérange est que l’homme doit être soumis à Dieu. Etant athé, ça me dérange beaucoup. Je préfère prendre exemple sur Nelson Mandela qui me parle davantage que Dieu.
Attention à bien comprendre ce message de la bible. La femme doit suivre son mari seulement si ce dernier suit le Christ. Sinon, elle n’est absolument pas obligée de lui obéir aveuglément ! Oui en effet un père, un mari doit être un chemin vers Dieu et c’est à cette seule condition que la femme le suit!
Exactement !
Bonjour Clotilde, pour ma part étant chrétien, et aimant Dieu, ce que ce texte veut dire c’est que les désirs se porteront vers son mari, souvenez vous l’homme a été cree pour la gloire de Dieu, et la femme pour la Gloire de l’homme, je ne cherche pas a enfoncer le clou, mais pour moi si je cherche Dieu c’est parce que mes désirs se portent vers Lui, en tant que creature, tandis que la femme a été tiré de l’homme, qui se tourne vers la meme chose, la femme dois chercher ses désirs dans son homme, afin que « la partie » du Dieu recherché dans l’homme coule sur la femme.
par exemple moi j’aime vraiment ma femme depuis 28 ans marié 5 enfants, et si je l’aime autant ce n’est pas par son physique ni son intelligence, ni par ses capacités, c’est parce que j’aime Dieu et a cause de son amour, mon amour coule sur ma femme.
Et ma femme je la considere comme semblable a moi meme et une aide précieuse, meme si elle ne le voit pas comme ca.
J’espère avoir pu répondre a votre question
Bonjour, la rébellion comme conséquence du péché est bien développée. Mais pour moi une partie de notre incompréhension de la « sentence » de Dieu envers la femme (j’emploierai plutôt le terme d’avertissement) vient du fait qu’on peut mal comprendre le terme « tes désirs se porteront vers ton mari ». La traduction a été difficile et finalement elle a été faite au mot à mot. Il faut rappeler qu’elle vient de l’hébreu ancien et vient peut être d’une expression qui nous est étrangère. Pour moi, cela explique que le rébellion qui découlera du péché et que subira tout le genre humain (homme, enfant, femme, serviteurs…) s’abat également sur la femme et aura pour conséquence qu’elle sera portée à s’opposer à son époux. Raison pour laquelle Dieu a instauré la première hiérarchie et notion la d’autorité.