L’article original en anglais est paru ici. Je n’en suis pas l’auteur, je vous en fais simplement la traduction !
« À 16 ans, je protestais pendant la marche des femmes après l’élection de Trump, fière de me tenir debout à côté d’autres femmes avec leurs casquettes roses. Je ne pense pas que je savais vraiment pourquoi je protestais, mais j’avais l’impression de faire partie de l’histoire. (…) À 17 ans, je suis allée à la fac à Hawaï, certaine que je voulais avoir mon doctorat en psychologie. Je n’avais pas besoin d’un homme et je n’avais certainement pas besoin d’enfants. Mon rêve était d’avoir un appartement de haut standing et un salaire à six chiffres. « Elle est juste paresseuse, c’est tout », criai-je après avoir déclamé tout un discours sur une mère au foyer que je connaissais. « Je travaille plus qu’elle alors que je suis au lycée ». Je ne sais pas quand est-ce que mes convictions de longue date ont commencé à s’effondrer, mais à la fin de mon premier semestre à la fac, j’ai fait un burn-out. (…) Avec personne pour se porter garant pour mon prêt, et aucun crédit possible, ma seule option était de revenir à la maison.
(…) Durant mes jours de congé, je commençai à cuisiner, à écrire des poèmes, à passer du temps dans la nature et à refaire des choses que j’avais cessé de faire parce que je les considérais comme « non productives ». Je m’intéressai à un mode de vie plus simple, plus lent, que je n’avais jamais imaginé. J’ai eu mes premières envies d’enfants à 19 ans. Je suivais tous les blogs possibles et imaginables à propos de la féminité et de la maternité. À la place d’une Maserati, je mettais sur mon tableau de visualisation un jardin, deux enfants, un poulailler et une petite maison dans les montagnes. J’étais de nouveau enthousiaste, mais pour quelque chose de complètement différent, un peu sauvage et naturel.
Ne me comprenez pas mal. Je ne dis pas que ma seule inspiration dans la vie est de marcher pieds nus et d’être enceinte. Je veux aussi décrocher un contrat avec une grande maison d’édition et devenir la voix de ma génération. Je veux avoir du succès, mais je veux que ce soit avec mes propres termes, et pas ceux de Gloria Steinem (figure féministe connue aux États-Unis, ndlt). Je ne m’identifie plus comme féministe, parce que je sens bien qu’il n’y a pas de place pour les femmes comme moi dans ce mouvement. Aujourd’hui, j’ai lu un post Instagram qui disait « je n’aurais jamais pensé qu’il était possible de gérer une grande carrière et un nouveau-né, mais j’y arrive ». Je suis ravie pour cette femme et ce qu’elle accomplit, mais je grince des dents en lisant cela, parce que c’est si loin de ce que je désire maintenant. (…) Je souhaite rester dans mon foyer, vivre frugalement avec l’argent que je gagnerai grâce à ma plume, en plus du salaire de mon mari.
J’ai l’impression que le féminisme moderne est devenu plus répressif que jamais, avec ses attentes complètement irréalistes et opposées à la nature qu’il place dans les femmes. Jongler entre un poste de PDG et un nouveau-né ? Retourner immédiatement au travail après l’accouchement ? S’endurcir et travailler comme un homme que l’on soit en train de saigner, d’allaiter ou d’avoir de la fièvre ? Je n’ai rien contre les femmes qui choisissent ce chemin, mais nous devons faire attention à ce que cela ne devienne pas un standard pour toutes les femmes. Il n’y a aucune place dans le féminisme pour celles qui choisissent le mariage, la maternité et un style de vie plus simple.
La soi-disant « égalité » promue par le féminisme est plus oppressive que libératrice. Aujourd’hui, on s’attend à ce que les femmes jonglent entre les deux rôles, masculin et féminin. Travailler à temps plein, cuisiner, laver, s’occuper du foyer et des enfants si elle en a, tout en prenant du temps pour elle, cultivant une vie sociale, et essayant de ne pas devenir folle. Le féminisme encourage les femmes à toujours faire plus et encore plus, jusqu’à en arriver au burn-out, et à sacrifier leurs désirs profonds au nom du progrès. Cela ne serait-il pas une raison pour laquelle bon nombre d’entre nous sont stressées, déprimées, et se sentent vides ? Je pense que l’on donnerait beaucoup plus de pouvoir aux femmes en les encourageant à vivre en adéquation avec leurs forces et rythmes naturels, plutôt qu’en s’acharnant à les rendre égales à l’homme.
Il y a un lavage de cerveau et beaucoup de pression, dès le plus jeune âge, pour choisir sa carrière plutôt que la maternité et le mariage. J’ai subi ce lavage de cerveau et je pensais que les mères au foyer et les femmes qui ne faisaient pas carrière étaient faibles. Sans oublier toute la propagande des médias qui dépeignent de façon négative le mariage et la maternité, et encensent les célibataires. (…) Le féminisme est devenu un mouvement qui se base sur tout un tas de slogans marketing qui n’ont aucun sens : « à bas le patriarcat, la femme est l’avenir ». C’est une simple tactique pour que les femmes continuent de façon automatique à travailler constamment, sacrifier leur jeunesse, leur bien-être et leur féminité, pour des intérêts économiques. Je trouve cela très ironique que beaucoup de ces féministes « adorent les femmes » jusqu’à ce que ces femmes ne travaillent pas autant qu’elles ou choisissent de rester à la maison avec leurs enfants, parce qu’elles accordent plus de valeur à leur temps qu’à leur argent.
Le féminisme moderne devient de plus en plus radical. Il y a actuellement une énorme guerre contre la cellule familiale et la féminité naturelle. Il ne tient qu’à nous de les protéger pour sauver les générations futures. Comme tant d’autres jeunes femmes, le féminisme m’a fait prendre un chemin qui me rendait malheureuse. Il a dicté mes décisions pendant des années, et, ironiquement, m’a déconnectée de mon corps, de ma féminité, de ma vraie nature. Il n’est donc pas étonnant que beaucoup d’entre nous lâchent cette idéologie, reprennent leur vrai pouvoir en main, et guérissent les blessures causées par un système nocif.
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Quel beau témoignage !
Oui, je trouve que ce genre d’histoire vaut tous les discours 🤗
Bonjour Hanna,
C’est en effet un très beau témoignage. J’ai aussi beaucoup apprécié celui que vous avez livré sur la chaîne Youtube de Thérèse. A plus ou moins grande échelle, je crois que chacune d’entre nous est passée par là, a subi l’idéologie féministe et ses conséquences désastreuses sur nos vies. Merci à vous et à Thérèse de nous proposer d’autres perspectives !
Bonjour Thérèse, merci pour votre travail et vos réflexions qui en suscitent tout autant. Je m’interroge sur votre définition du féminisme. Je crois comprendre que vous y voyez surtout la négation de la féminité. N’est-ce vraiment que cela ? Je n’ai pas pris le temps d’écouter ni de lire tout ce que vous avez publié ou enregistré sur ce sujet mais je réagis à une réflexion que vous livrez à la fin de votre podcast sur le pantalon.
Je vous livre une réflexion personnelle : les différences physiques entre l’homme et la femme sont manifestes (force, taille, développement du cerveau, complémentarité sexuelle, etc.), l’égalité, elle, comme tout concept, n’a rien d’évident. Le féminisme, c’est un combat qui a pour but, non de gommer les différences, mais de construire l’égalité. Est-ce que vouloir construire un monde où nos filles auront les mêmes droits que nos fils peut encore sembler illégitime ?
Je trouve vraiment intéressant de créer des vêtements qui soulignent la féminité mais je suis gênée par une démarche qui voudrait s’opposer à l’immense combat qu’il est encore nécessaire de mener pour établir un monde plus juste et plus égalitaire.
Comme vous y encouragez vous-mêmes vos auditeurs, ce message se voudrait une invitation à prendre à mettre votre réflexion dans une perspective plus générale.
Bonjour Amélie, merci pour votre commentaire. Il y a en effet plusieurs courants de féminismes et presque tout autant de définitions. Cependant, la racine de cette idéologie est toxique en elle-même et c’est cela que je combats. Bien sûr, certains combats étaient justifiés, bien sûr il fallait se battre contre plusieurs injustices, et bien sûr tout ce qui est défendu / combattu par les féministes n’est pas mauvais en soi (je pense par exemple à la lutte contre les violences conjugales). Il suffit d’un peu de bonne foi pour nous rendre compte que l’égalité devant la loi a été obtenue depuis longtemps, et que beaucoup de féministes soit veulent aller plus loin et être supérieures aux hommes, soit se trompent de combats pour plein de choses (exposer des clitoris géants, écriture inclusive, militer pour le port de la mini jupe, ne pas dénoncer les véritables auteurs d’agressions sexuels ou de harcèlement de rue, etc). Bref, les féministes nous lavent le cerveau et se victimisent en permanence, et ce n’est pas près de s’arrêter. L’égalité parfaite ne sera jamais atteinte, parlons plutôt d’équité et essayons de développer les qualités qui sont propres à notre sexe plutôt que de vouloir copier les hommes.
Bonjour 🙂
Excellent témoignage ! 😍 Ça me parle beaucoup et me donne beaucoup d’espoir pour l’avenir, de la Femme et du monde…
Le lien de l’article original est caduc… 🙁 Comment en retrouver l’auteur(e) ?
Bien à vous 😊
Bonjour, j’ai cherché un peu mais je n’ai pas retrouvé 🙁