Cette conférence a été donnée à Lille le 29 janvier 2021. Je vous copie ici mes notes, pardonnez-en le style un peu oral. La première partie de la conférence se trouve ici. Vous pouvez retrouver la version audio ici.
Partager et rayonner
« La beauté est le signe de la vie. Une femme habitée – par la joie, l’amour, la vie – rayonne. C’est le propre du charme que de séduire par la vie débordante. Contempler la beauté, se laisser toucher par elle, commande une attitude de silence, de contemplation et d’humilité. » (Claire de Saint Lager). À quoi bon se faire belles si c’est pour garder cette beauté pour nous ? Bien entendu, on ne se fait pas belle uniquement pour les autres, uniquement parce qu’on sort, uniquement parce que l’on est en couple etc. C’est aussi pour nous, pour notre estime, parce que cela nous structure (vs rester en jogging troué et être décoiffée toute la journée, cf les études sur le télétravail en pyjama). La vraie beauté rayonne presque malgré elle d’ailleurs. Mais je parlais en introduction des femmes qui, par peur d’être vaniteuses, ou par gros manque de confiance en elle, se cachent. Non ! La beauté est faite pour se partager et se donner ! Nous pouvons faire beaucoup de bien avec notre beauté. Je ne dis pas cela dans un mauvais sens, comme si on utilisait la beauté ou qu’on la réduisait à un outil. Mais nous devons prendre conscience de ce potentiel que Dieu a mis en nous, et le développer.
A. « Il faut combattre le mal avec le beau »
« Le beau n’est pas facultatif, ni un ornement superflu, et encore moins un luxe inutile. Dans le combat de l’esprit contre toutes les formes de mal, contre ce qui n’élève pas l’homme, nous avons plus que jamais besoin d’artisans, d’artistes et de témoins de la beauté. Ma devise est : Il faut combattre le mal avec le beau. » (Marie Keyrouz, Manifeste pour la beauté du monde). Il existe un lien étroit entre bonté et beauté. Tout d’abord, la bonté du cœur (pur, charitable, généreux). Mais aussi la bonté envers soi-même, le respect envers soi-même : nous méritons d’être bien habillées ! Nous sommes des femmes, nous en valons la peine. La bonté, c’est aussi l’indulgence envers l’image que nous renvoie le miroir. C’est aussi la bonté et le respect envers les autres, notamment dans notre façon de nous habiller. Faire les courses en maillot de bain ? Aller à un mariage en jean troué ? Ayons aussi une charité spéciale envers les hommes. Certes, ils doivent éduquer leur regard, mais nous devons avoir la charité de les aider dans leur combat pour la pureté.
Beauté de l’âme en état de grâce. « La beauté d’une âme en état de grâce est si séduisante qu’elle surpasse la beauté de toute chose créée » (Saint Thomas d’Aquin). Beauté et chasteté sont liées. Beauté de la pureté, de l’innocence, de la modestie. La modestie est l’ambassadeur de la beauté. La foi éclaire et rajeunit (cf religieuses ou personnes âgées qui sont rayonnantes, j’en parle dans cet article). Nous devons manifester notre foi, nos vertus, etc de façon visuelle. Par cohérence mais aussi par esprit d’apostolat. On reconnaît souvent les catholiquess parce qu’ils sont coincés. Quel dommage ! On devrait reconnaître une femme catholique pour sa beauté, son élégance, son goût, le charisme qu’elle dégage, son accessibilité aussi, son naturel, sa bonté. Une bonté qui se traduit par sa beauté et son élégance extérieure.
Beauté qui élève vs beauté qui avilie. « Le beau doit nous élever » (S. S. Pie XII). “Lorsque nous voyons quelque chose de beau, un beau jardin ou une belle fleur, cela nous fait penser que nous voyons un rayon de l’infinie beauté de Dieu qui a donné vie à cette chose” (Saint Alphonse de Liguori). L’apparence est la première chose que voit le prochain, avant même notre âme, très souvent. Les premières impressions sont importantes, et donc à soigner (cf. entretien d’embauche). Il ne faut pas être réduite à son apparence, en bien ou en mal. Ni devenir un objet sexuel. Ni être réduite à certaines parties de notre corps. Il est donc nécessaire de s’habiller en fonction de cela ! « Il faut racheter le monde par la beauté ; beauté du geste, de l’innocence, du sacrifice, de l’idéal » (Romain Gary). Une femme peut être une muse, peut pousser un homme à se dépasser aussi, uniquement par sa beauté (vraie beauté).
B. La beauté féminine, miroir de l’amour et de la bonté de Dieu
C’est sa spécificité. « Les femmes n’ont certes pas le monopole de la beauté, mais elles l’incarnent de façon privilégiée et elles peuvent exprimer toutes les potentialités dans ce rayonnement » (Claire de Saint Lager). Laissons la place à Dieu. Laissons-nous travailler par Lui. Merci Seigneur pour la merveille que je suis ! Faisons-lui confiance. Il faut se réconcilier avec soi-même et accepter ce que le Bon Dieu nous donne. Il nous aime et connaît même le nombre de cheveux sur notre tête. “La beauté fait partie de la grâce de la femme. La femme est belle, mais sa beauté ne vient pas de la régularité de ses traits, elle vient de la présence de Dieu en elle, de la lumière intérieure qui illumine ses traits. C’est Dieu en nous qui est beau” (Jo Croissant).
Retour aux sources. Ce qu’il est crucial de comprendre, c’est que notre beauté extérieure doit trouver sa source dans une certaine intériorité et vertu morale. Ainsi, nous rayonnerons véritablement, d’une beauté beaucoup plus profonde et vraie, car elle trouve sa source en Dieu. C’est Stasi Eldredge, dans son ouvrage Cœur de femme, qui disait : »Toute femme a une beauté à dévoiler. Toute femme. Parce qu’elle porte l’image de Dieu ». Toute. Vous, moi, toutes ! Cela ne veut pas dire que nous sommes toutes parfaites, ça ne veut pas dire que nous allons toutes nous inscrire à Miss France demain. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas une beauté objective et que nous sommes toutes belles et toutes parfaites. Non. Mais nous avons toutes un potentiel sur lequel nous pouvons travailler et nous avons toutes les moyens de nous améliorer, de capitaliser, de mettre en route cette beauté et de la faire rayonner auprès des autres.
« Mais une beauté qui ne serait pas fondée sur le bien est-elle encore belle ? La vraie beauté ne serait-elle pas elle-même un bien ? » « Ayons la hardiesse d’affirmer que tout visage de haine est laid, en revanche tout visage humain dans sa bonté est beau » (François Cheng, Méditations sur le beauté). La féminité est moyen d’apostolat : vous avez compris tout le bien que l’on peut faire lorsque l’on est vraiment féminine, soi-même, cohérente, profonde. Ayons une apparence qui est vraie (catholique, féminine, activité, personnalité). Une apparence qui est bonne (se respecter, respecter les autres). Une apparence qui est belle (beauté naturelle, mise en valeur de notre potentiel, reflet de la bonté de Dieu). C’est un triple filtre qui doit nous aider à voir si notre élégance et notre apparence sont une grâce ou sont cause de chute. C’est le défi à relever ! Afin que notre apparence donne aussi envie d’aller au-delà, de nous découvrir, et pas de s’arrêter à l’extérieur.
Conclusion
Pour conclure, contemplons la beauté de Notre-Dame. Lors de ses apparitions, tout le monde disait toujours qu’elle était belle, rayonnante et qu’elle irradiait de bonté. « La beauté de Notre-Dame est importante, parce qu’elle est l’expression extérieure de son entière perfection, émanant de la beauté de Dieu » (Carrie Gress). Elle doit être notre modèle de simplicité, d’humilité, de reflet de l’amour de Dieu. « Dans toute la création de Dieu, qu’y a-t-il de plus beau et attirant qu’une femme qui permet à la grâce de Dieu de rayonner à travers sa vie la pureté, l’humilité, la douceur que Dieu a voulu pour le genre féminin ? » – Anna Maria Byler
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