C’est sur le canal Telegram de Femme à part (cliquez ici pour le rejoindre) que l’une d’entre vous a posé cette question il y a quelques temps : « Ma fille est étudiante et se lance dans de (très) longues études. De plus en plus, elle doute d’y trouver sa place… Pensez-vous qu’une femme puisse faire des études longues et prenantes jusqu’à l’âge de 27-30 ans, tout en gardant une vie d’épouse/de mère ? Ou faudrait-il lui conseiller des études moins longues/moins prenantes/moins stressantes également, dans lesquelles elle pourrait s’épanouir en temps que femme ? Je suis preneuse de vos réflexions, merci ! ». Vous avez été très nombreuses à lui donner plein de conseils pertinents, je vais donc résumer un maximum de réponses ici, afin que le plus grand nombre puisse en profiter 🙂
Vous avez été nombreuses à souligner le fait que c’était une décision importante, qui nécessiterait probablement une retraite de Saint Ignace, ou toute autre retraite favorisant le discernement dans ce genre de cas. En effet, c’est un choix qui engage l’avenir, et qui peut avoir des répercussions sur toute notre vie. Le fait de se mettre à l’écart du monde, en silence et sous le regard de Dieu pour prendre cette décision ne peut être que bénéfique. Sans aller jusque là, certaines ont également conseillé de demander l’avis de notre père spirituel (ou un prêtre qui nous connaît bien). Il sera à même de nous aiguiller et de mener à bien notre réflexion à ce sujet. Et bien sûr, la prière, en particulier à l’Esprit-Saint, n’est jamais de trop dans ces moments-là ! N’hésitez pas à faire une neuvaine, par exemple. Si vous en connaissez qui sont adaptées à ces circonstances, signalez-les en commentaire 🙂
La deuxième remarque qui est revenue le plus souvent dans les commentaires, est le fait qu’il est important pour une jeune fille de faire des études en vue d’avoir un métier, tout simplement pour se protéger des difficultés de la vie. Même si l’on compte se marier et rester au foyer pour s’occuper des enfants, aucune épouse n’est à l’abri de devenir veuve, ou d’avoir un mari qui perd son emploi ou qui quitte le domicile familial, laissant femme et enfants sans ressources. Il est donc judicieux de penser à ces possibilités et d’obtenir un diplôme qui nous permettrait, le cas échéant, de retrouver peut-être plus facilement un travail. Certaines ont aussi souligné l’importance, même pour les (futures) mamans, d’être cultivées, d’avoir un bon niveau intellectuel et culturel, ne serait-ce que pour converser avec son mari ou transmettre certaines choses à ses enfants. Mais c’est également une source d’épanouissement personnel. Sans compter les femmes qui ont une véritable vocation (je pense aux métiers du soins aux personnes, entre autres) et qui font tant de bien à la société.
Il serait franchement inconscient de décider de rester les bras croisés en attendant le prince charmant. Ou de refuser de commencer des études au cas où un mariage survienne et les interrompent. Ceci dit, est-il plus judicieux de se lancer dans de longues études que l’on va peut-être regretter d’arrêter ? Être mariée tout en faisant des études n’est pas incompatible pour une femme, mais avoir des enfants et les élever dans ce contexte, est-ce bien prudent ? L’un ou l’autre ne risqueraient-ils pas d’être négligés ? De plus, certaines femmes se lancent dans des études au cours desquelles leur féminité ne s’épanouit pas vraiment, qui ne font pas appel à leurs qualités naturelles ou ne permettent pas à leur vocation de se déployer autant qu’elle le pourrait. Quel dommage ! Dans le témoignage en question, la jeune fille n’est même pas convaincue par les études elles-mêmes, sans même parler de compatibilité avec le mariage et la maternité !
Certaines ont aussi témoigné du fait que les longues et difficiles études étaient exigeantes et pouvaient avoir des impacts négatifs physiques sur certaines femmes. Le stress, le manque de sommeil et un rythme de vie difficile à tenir provoquent chez certaines la dépression ou même un chamboulement du cycle hormonal. Ce n’est évidemment souhaitable pour personne. Et cela peut être un indice sur la marche à suivre pour l’avenir. D’autres ont témoigné du fait que certaines jeunes filles se lançaient à corps perdu dans des études longues et complexes, et, une fois mariées et mères de famille, étaient incapables de tenir leur maison. N’est-ce pas quelque peu paradoxal ? Ce sujet est passionnant et mériterait d’être encore approfondi, n’hésitez pas à compléter avec vos témoignages, idées et recommandations en commentaire !
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Crédit photo : Pexels.
Pour la part, j’ai repris de longues études après avoir eu 2 enfants (j’avais déjà un bac+5). J’avais un grand besoin de stimulation intellectuelle et ce projet était également une réponse à ma vocation (de ce que j’ai pu discerner). Après un an, je constate que je suis beaucoup plus épanouie, ma famille est plus équilibrée et mon couple se porte mieux. J’ai effectivement besoin d’aide régulière d’une jeune fille le mercredi et pour certaines conduite d’école (donc je suis moins présente physiquement). Mais cela a fait du bien à notre famille, notre famille est unie et soudée et mes enfants profite d’une maman épanouie et donc plus disponible mentalement pour eux.
Merci Astrid pour ce témoignage !
Idées de neuvaines reçues par mail :
Ce sont 2 neuvaines que l’on peut faire à Saint Joseph :
1- Prière de Saint François de Sales :
GLORIEUX Saint Joseph, époux de Marie, accordez-nous votre protection paternelle, nous vous en supplions par le Cœur de Jésus et le Cœur Immaculé de Marie.
Ô vous dont la puissance s’étend à toutes nos nécessités et sait rendre possibles les choses les plus impossibles, ouvrez vos yeux de père sur les intérêts de vos enfants. Dans l’embarras et la peine qui nous pressent, nous recourons à vous avec confiance ; daignez prendre sous votre charitable conduite cette affaire importante et difficile, cause de notre inquiétude, et (formuler la demande que l’on souhaite). Faites que son heureuse issue tourne à la gloire de Dieu et au bien de ses dévoués serviteurs. Ainsi soit-il.
2- Prière à Saint joseph Patron des causes difficiles :
Ô vous que l’on n’a jamais invoqué en vain, aimable saint Joseph ! Vous dont le crédit est si puissant auprès de Dieu qu’on a pu dire : “ Au Ciel, Joseph commande plutôt qu’il ne supplie ”, tendre père, priez pour nous Jésus, priez pour nous Marie. Soyez notre avocat auprès de ce divin Fils dont vous fûtes ici-bas le père nourricier si attentif, si chérissant et le protecteur fidèle. Soyez notre avocat auprès de Marie dont vous fûtes l’époux si aimant et si tendrement aimé. Ajoutez à toutes vos gloires celle de gagner la cause difficile que nous vous confions.
Nous croyons que vous pouvez exaucer notre demande en nous délivrant des peines qui nous accablent et des amertumes dont notre âme est abreuvée ; nous avons, de plus, la ferme confiance que vous ne négligerez rien en faveur des affligés qui vous implorent. Humblement prosternés à vos pieds, bon Saint Joseph, nous vous en conjurons, ayez pitié de nos gémissements et de nos larmes ; couvrez-nous du manteau de vos miséricordes et bénissez-nous. Ainsi soit-il.
Peut-être que celle-ci pourront aider cette personne… Elles nous procurer déjà tellement de grâces… 😉
Merci pour ce partage des neuvaines. Elle me seront bien utiles. 😊😍
Personnellement, je pense que c’est possible de concilier études prolongées et vie familiale, même si ce n’est pas un parcours de santé. Tout dépend de son état de vie quand on commence ces études (type médecine, ingénieur, avocat, etc..). Tout cela est à discerner, et si l’on est déjà fiancée/ mariée, évidemment il faut que ce soit un point très clair entre les deux membres du couple. Cela va supposer des sacrifices, c’est évident, mais pour certaines femmes c’est important d’avoir une stimulation intellectuelle plus poussée à certains moments, de travailler en dehors de leur foyer et ne pas être uniquement à la maison avec les enfants (même si c’est vrai qu’à certains moments cela peut être une bonne chose de se poser un peu). Faire de longues études n’empêche pas de savoir tenir son intérieur et élever ses enfants. Et c’est comme le reste, je crois que cela se peaufine avec le temps et l’expérience ! A titre personnel, j’ai commencé mes études de médecine à 17 ans, mariée à 24 ans j’ai commencé mon internat en attendant mon premier enfant, et j’en ai eu 2 autres jusqu’à ma thèse à 29 ans, le tout en continuant mes stages hospitaliers. Cette période a été difficile au niveau rythme, je ne vais pas le cacher, mais c’était un passage obligé. Dix ans de mariage plus tard, nous attendons notre 6 ° enfant (enfin 7°, une est déjà au Ciel) et je continue à travailler…ce qui est très bien pour toute la famille, par expérience je ne suis pas faite pour rester tout le temps à la maison ! Je ne suis pas la seule, dans plusieurs de mes amies proches et femmes médecins, nous avons des parcours similaires avec des familles de 4 enfants au moins. Après je parle des études que je connais mais je crois qu’il ne faut pas se mettre de barrières parce qu’on est une fille par crainte que des études longues aient une mauvaise influence sur notre vie de famille. C’est important que les parents encouragent leurs filles si elles ont un projet d’études un peu longues. Et quand il s’agit d’une femme mariée avec déjà des enfants, c’est un peu plus compliqué, car il y a plus de paramètres à prendre en compte. Evidemment, ça doit être cohérent, et certaines arrêteront peut-être en cours de route, ou feront des pauses (c’est faisable aussi) mais si après discernement cela semble faisable, eh bien ne pas hésiter à se lancer ! Bon courage !
L’éducation est une chose merveilleuse et il n’y a aucune raison pour que les filles ne poussent pas leurs études aussi loin que possible et n’apprécient pas les études.
Mais si une femme catholique souhaite se marier, elle doit comprendre qu’en tant qu’épouse, sa première priorité doit être son mari, sa maison et ses enfants et non sa carrière.
Désolé si cela ne correspond pas à l’idéologie féministe
Tout à fait d’accord !
Bonjour, je suis ce blog régulièrement et me je sens interpellée par ce sujet. j’ai toujours trouvé, en soixante ans d’existence, que la question des études et de la maternité est épineuse. La coexistence des deux n’est pas facile, à moins d’être bien aidée, et que les études ne demandent pas trop de déplacements. En ce qui me concerne, (à un tournant de ma vie, j’avais 30 ans) j’ai choisi de renoncer à des propositions intéressantes (dans une perspective « carriériste »), parce que mon mari et moi avions décidé de fonder une famille et de réaliser notre rêve de vivre en montagne, dans un lieu éloigné de l’université que nous fréquentions. Alors que mon mari obtenait un poste dans une réserve naturelle, je me trouvais de mon côté dans une période où je savais que je pouvais à tout moment être enceinte.En outre, j’avais deux centres d’intérêt, les lettres et la musique.J’ai donc choisi d’enseigner la musique de manière libérale et de me consacrer à cet art,autant par passion que dans le souci de m’adapter à notre nouveau contexte géographique et économique. Cette décision ne fut pas très facile à prendre, mais je ne voyais pas comment j’aurais pu continuer mes études, et de plus assumer les responsabilités du poste de professeur de FLE qu’on m’avait proposé,à 60 km de chez moi (fonction qui impliquait aussi que je dirige la chorale des étudiants et que je fasse un voyage au Viêt-nam..).tout en étant enceinte, puis mère. J’ai donc choisi de donner des cours de musique, et de m’organiser un emploi du temps qui m’a permis de m’occuper moi même de mes deux filles, les allaiter chacune jusqu’à 9 mois, et de garder une assez grande disponibilité jusqu’à la fin de leur adolescence. Je ne regrette absolument pas cette décision, et chaque jour ou presque, alors que mes oisillonnes ont quitté le nid depuis longtemps, je regarde, sur le mur de ma salle à manger, le « Diplôme de la maman la plus sympa » que mes deux filles m’ont décerné pour mes 51 ans! Il n’empêche que le fantôme de ce renoncement m’a poursuivie pendant longtemps, sous forme d’un regret ponctuel alimenté par les difficultés que je rencontrais dans mon métier de musicienne.Fantôme que j’ai fini par éliminer.
Mon cas est sans doute un peu extrême, car on peut faire des études moins prenantes et s’occuper de ses enfants aussi. De plus, je pense que si les femmes ont un grand centre d’intérêt dans la vie, en dehors de leurs enfants, il faut qu’elles s’y adonnent.Mais il faut à mon sens prendre soin de l’éducation de ses enfants soi-même lorsqu’on est leur parent. Et l’équilibre, si on est très occupé par une activité quelconque (y compris un travail à l’extérieur ) est difficile à trouver. A ce problème s’ajoute le regard des autres: ma situation qui impliquait renoncement à un travail et un plan de carrière, et gains financiers aléatoires, n’a pas été bien perçu par un certain nombre de personnes dans mon entourage.Du reste, je peux vous préciser que le professeur (c’était une femme!) d’université qui m’avait fait ces propositions m’a traitée de « cinglée » lorsque je lui ai annoncé mon refus….Il a fallu (et il faut encore) aussi faire front sur ce plan-là.Le problème, c’est celui du choix qui va engager votre vie, ainsi que Thérèse, vous l’avez bien cerné. Et, tout en n’étant pratiquante d’aucune religion, j’étais allée plusieurs fois, à cette époque, méditer longuement devant la Vierge Noire du pays catalan, et voici, telle que je viens de vous la décrire, la vie qu’elle m’a inspirée…et je l’en remercie.
Veuillez excuser ce qui apparaît justement comme une longue description, mais j’ai tenté d’apporter un témoignage de vieille dame.
Cordialement, Dominique.
Bonsoir Dominique, merci beaucoup pour votre témoignage très utile 🙂