Ces citations sont extraites du livre de G. Joannès intitulé O femmes ! Ce que vous pourriez être… Il date de 1923.
« Ce qui ennoblit et élève les âmes, c’est la noblesse et l’élévation des pensées qui les occupent. Il y a dans le mystère de notre nature une puissance d’assimilation qui tend à nous faire à la ressemblance de ce que l’âme contemple et recherche. Si vous regardez, si vous aimez, si vous recherchez habituellement ce qui est au-dessous de vous-même, la force des choses vous condamne à descendre. L’homme s’élève ou s’abaisse avec ses pensées, ses amours et ses ambitions. Il monte et il descend en quelque sorte avec son propre regard et se fait à l’image de ce qu’il touche et à la mesure de ce qu’il cherche, selon cette parole : l’homme vaut la valeur de l’objet auquel il s’attache. Vous aimez la boue, vous êtes boue ; vous aimez la chair, vous êtes chair ; vous aimez Dieu… Saint Augustin ne recule pas, il dit après saint Pierre : vous êtes Dieu. »
« Toutes les femmes sont destinées à être d’autres Marie autour d’elles, c’est-à-dire des êtres de lumière, de pureté, de dévouement, de force d’âme, des êtres devant montrer Dieu, le chanter et le donner, appelées à enfanter Jésus en ceux sur lesquels s’exerce leur action. Ô femmes, si vous compreniez le champ d’action immense qui s’ouvre devant vous, et à quel point il importe que vous sachiez remplir fidèlement le rôle qui vous incombe ! Nous sommes destinées à être, comme Marie, des ostensoirs vivants portant sans cesse en nous Celui qui est venu sauver les âmes et qui ne cesse de les sauver. Quelle vocation est la nôtre ! Je suis le canal par où le Christ veut passer et se déverser sur l’humanité, car il veut avoir besoin de moi ; quelle destinée ! combien elle exige de préparation, de formation intérieure !… Je puis être et je serai fatalement, soit une cause d’élévation, soit une cause de chute. Si je ne suis pas Marie, je serai Ève… Et cela dépend de moi, de ma bonne ou mauvaise volonté, de l’énergie que j’apporterai à ma formation intime. Quelle responsabilité !«
« Que devons-nous faire pour réaliser ainsi notre vocation ? (…) Je réponds tout de suite : c’est la vie intérieure qui, reposant sur la vraie doctrine, est accessible à toutes les femmes, et que toutes doivent apprendre et pratiquer. Elle, et elle seule, peut élever la femme au-dessus des vulgarités de la terre, maintenir et développer en les complétant les dons qu’elle a reçus, et la conduire à la jouissance de Dieu dès ici-bas. »
« Pour arriver à cette pureté d’intention, l’ouvrière en tirant son aiguille, la ménagère en balayant sa maison, la jeune fille du monde en ordonnant sa vie, devra continuellement relancer son esprit et son cœur vers la volonté divine manifestée dans les devoirs de son état ; et, recueillie en elle-même, dans une opération toute intérieure, elle emploiera ses énergies à glorifier et à aimer Dieu pour lui-même par le parfait accomplissement de ses occupations ; car, comment autrement et mieux le glorifier qu’en faisant sa volonté en union avec Jésus qui a bien fait toute choses ? »
« C’est une contradiction et une erreur opposée au sens chrétien de penser que les travaux et les luttes de chaque jour, les soucis de maîtresse de maison et mère de famille, précisément ces devoirs que la Providence vous impose, sont un obstacle à la vie intérieure. Vous adonner à ces devoirs, subir et accepter ces tribulations inévitables, avec l’intention de réaliser les desseins de Dieu sur vous et de lui plaire, quel puissant moyen de sanctification, car c’est faire la volonté divine ; et faire la volonté de quelqu’un, c’est le servir ».
« Que d’occasions de salut et de sanctification rencontre une mère de famille dans une seule journée ! À chaque contre-temps, à chaque peine, comme elle peut pratiquer la douceur, la patience, l’humilité, la charité, le renoncement de Jésus ! Que de moyens d’aimer et de servir Jésus dans mes membres de sa famille et de son prochain ! »
« À vous, femmes, d’être, dans votre vie intime et dans le monde, des créatures de progrès. À vous de tenir votre pensée et votre cœur en haut, tendant sans cesse à vous élever, à vous étendre, à vous achever, précisément par la vie intérieure qui est la marche libre vers votre fin, l’essor intelligent vers vous idéal, en un mot qui seule est l’agrandissement de l’être ».
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