Cet article a été écrit par une fidèle lectrice que je remercie chaleureusement. Il s’agit de conseils donnés dans une situation idéale, qui doit être nuancée selon chaque maman et aussi selon les maternités où vous allez accoucher 🙂 Tout ne sera pas toujours parfait ou comme vous l’auriez souhaité, et ce n’est pas grave 🙂 N’hésitez pas à regarder les commentaires sous l’article qui complètent bien l’article.
Pour que votre allaitement se passe le mieux possible, il est primordial de vous y préparer et de vous entourer des bonnes personnes car beaucoup de problèmes d’allaitement sont liés à un manque d’information mais aussi et surtout au manque de soutien de la part des professionnels de santé.
Comment bien mettre en place son allaitement ?
Ça y est, vous venez de poser vos yeux pour la première fois sur votre enfant. C’est le plus beau, vous l’aimez de tout votre cœur, et plus rien ne compte à part lui. Vous le prenez dans vos bras et, pendant que vous êtes aux anges, dans ce monde parallèle où vous n’êtes plus que trois, votre corps, lui, se prépare déjà à nourrir votre enfant ! Durant les deux premières heures qui suivent l’accouchement, mettez votre enfant en peau à peau contre vous. En plus de vivre plus en douceur la transition de votre ventre au monde, votre bébé va ressentir votre chaleur, sentir votre odeur et tout cela facilite la première mise au sein. Après ce temps, vous pouvez mettre votre bébé au sein pour la première fois, certains enfants essayent même de se diriger vers le sein par eux-mêmes ! La tétée d’accueil est la plus importante, c’est pourquoi même les mamans qui ne veulent pas allaiter sont fortement incitées à la donner. Le colostrum, ce lait très épais et si riche, est tellement concentré qu’une toute petite quantité suffit à nourrir votre enfant et à lui apporter tout ce dont il a besoin pour les premiers jours de sa vie. Après (et seulement après !) cette tétée d’accueil, votre petit pourra être emmené (suivi de votre conjoint) pour être habillé pendant que vous resterez avec la sage-femme qui s’occupe de vous.
Votre corps va produire du colostrum pendant environ deux-trois jours puis enfin vous allez avoir vos premières montées de lait. Vos seins sont gonflés à bloc, ils sont tendus, ils font mal mais vous avez de quoi nourrir votre enfant ! Pour que la montée de lait arrive, puis pour que votre quantité de lait soit suffisante il faut que vos seins soient stimulés. Et pour cela, il n’y a pas de secret : il faut mettre votre bébé au sein le plus régulièrement possible. Dès que votre enfant se lèche les lèvres, dès qu’il mime de téter, bien longtemps avant qu’il ne pleure : mettez-le au sein ! Commencez par lui donner un sein puis, après une vingtaine de minutes, donnez-lui le second. Pour la tétée suivante, vous commencerez par donner le sein que vous avez donné en dernier. Utilisez un carnet pour noter les heures des tétés et le sein que vous avez donné, on peut vite s’y perdre ! Si votre bébé s’endort en tétant, vous pouvez aller le changer ça le réveillera un peu, puis vous lui donnerez l’autre sein. Même si votre enfant ne tète pas beaucoup ce n’est pas grave ! L’important pour que l’allaitement se mette en place c’est que vos seins soient stimulés et que votre corps comprenne : on me demande du lait donc il faut que j’en produise.
Essayez de faire beaucoup de peau à peau, votre bébé envoie pleins de signaux à votre corps pour lui dire de produire du lait et cela permet aussi à votre enfant d’être rassuré et réchauffé. Profitez d’être à la maternité pour en faire le maximum, laissez-le dormir sur vous, donnez-lui le sein quand il se réveille, puis laissez-le se rendormir… Alors oui, vous avez l’impression de ne faire que ça, mais c’est nécessaire ! Pour vous donner un ordre d’idée, votre enfant sera au sein à peu près toutes les deux heures la journée, avec des tétées plus ou moins longues (de 10 à 40 minutes). La nuit, évitez de dépasser 4h sans lui donner le sein. S’il n’a pas réclamé, réveillez-le pour le mettre au sein (mais c’est assez rare ^^). Une tétée est considérée comme efficace lorsqu’elle dure entre 20 et 30 minutes. Si vous accouchez par césarienne, le peau-à-peau est encore plus important car les montées de lait sont généralement plus longues à venir. Si vous n’êtes pas disponibles pour en faire tout de suite à la naissance de votre enfant, le papa a aussi la possibilité d’en faire mais plus pour créer un lien avec l’enfant et le réchauffer que pour les montées de lait ! 😉
Quand vous rentrerez chez vous, faites également attention à la température de vos pièces. Quel rapport me direz-vous ? Et bien, il arrive souvent que des bébés perdent du poids après leur naissance parce qu’ils se retrouvent dans des environnements trop froids et doivent donc puiser dans les calories qu’ils ont pour se réchauffer. Je ne parle pas ici de la perte de poids que tous les bébés ont juste après leur naissance. Mettons-nous à leur place, ils sont bien au chaud dans le ventre de maman et d’un coup se retrouvent dans une pièce beaucoup plus froide (les salles de maternité sont généralement assez bien chauffées justement pour cela). Ma sage-femme nous avait mis en garde et conseillé de monter le chauffage de la maison à environ 24°C (c’était en décembre) puis de baisser progressivement, en une ou deux semaines, pour que le bébé ait le temps de s’adapter à la température. Donc pour que votre bébé profite au maximum des calories de votre lait, veillez à ce qu’il n’ait pas froid ! Vous pouvez facilement vous en rendre compte en touchant son ventre, s’il est chaud c’est que votre bébé est bien, sinon c’est qu’il a froid. Ne vous fiez pas à la température de ses mains ! Elles peuvent être froides sans que votre bébé ait réellement froid.
Vous l’aurez compris, la clé d’un bon allaitement c’est la bonne stimulation de la production. Les 45 premiers jours sont cruciaux pour être sereine par la suite. Vous pouvez aussi être amenée à tirer votre lait. Sachez dans ce cas que le lait tiré se conserve 24h à température ambiante, environ une semaine au frais et plusieurs mois au congélateur. Pour aider à la stimulation, vous pouvez aussi consommer certains produits tels que les tisanes d’allaitement, la bière sans alcool, la levure de bière, le fenouil, le fenugrec…. Vous trouverez de longues listes sur internet ! Pour mettre toutes les chances de votre côté, évitez de donner des biberons ou des sucettes (risques de confusions seins/tétines). S’il est nécessaire de lui donner du liquide autre que votre lait (médicaments, homéopathie, …) et si les quantités le permettent, préférez le donner avec une cuillère, une pipette ou une seringue.
Les problèmes que l’on peut rencontrer
Après avoir vécu les douleurs de l’accouchement, il faut être honnête, nous n’avons plus vraiment ni la force, ni l’envie de souffrir encore. Et au début, pour beaucoup de femmes (sauf pour les plus chanceuses d’entre nous ! 😊) l’allaitement peut faire mal, voire très mal. C’est là qu’une préparation psychologique en amont et le soutien de votre conjoint fait toute la différence ! Au-delà des problèmes de quantité de lait qui peuvent bien souvent être résolus par l’augmentation et la régularité de la stimulation, les mamans allaitantes sont souvent confrontées aux douleurs mammaires telles que les crevasses ou les mastites. Les crevasses sont, pour la quasi-totalité des cas, causées par une mauvaise prise du sein de l’enfant soit parce que sa position n’est pas bonne (c’est le cas le plus courant), soit parce que l’enfant a un frein de langue. Pour les prévenir, faites perler une goutte de votre lait avant chaque tétée pour ne pas les faire « à sec » et faites de même à la fin. Si vous avez des crevasses, le meilleur cicatrisant est…votre lait ! Beaucoup vantent les méritent des coquillages (de véritables coquillages que l’on pose sur ses seins pour que le téton soit toujours en contact avec du lait). Pour moi ce n’était pas adapté donc j’ai utilisé la technique très glamour de la compresse imbibée de lait et entourée de cellophane… ^^ Les mastites sont des infections bien souvent liées à un engorgement des seins. Trop de lait pendant trop longtemps. C’est pour cela qu’il faut toujours alterner entre les deux seins, pour que les deux se vident régulièrement. Si vous sentez qu’il y a un engorgement, mettez votre bébé au sein ou tirez votre lait. Une feuille de chou appliquée sur le sein est aussi très efficace !
Pour ma part, le début de mon allaitement à été un peu compliqué et du coup très stressant. À la maternité, nous avons d’abord constaté que notre fils avait plus de mal pour téter d’un côté que de l’autre. Puis une fois la montée de lait arrivée et de retour à la maison, les choses se sont empirées : il n’arrivait plus du tout à téter. Cela venait de plusieurs facteurs. D’une part, notre bébé étant né un peu petit (2.630 kg) sa bouche était trop petite par rapport à mes seins (c’est pour cela que le problème s’est vu surtout après la montée de lait), j’ai donc dû utiliser des bouts de sein pour que ce soit plus facile pour lui (c’est aussi génial pour résorber les crevasses !). D’autre part, du fait de l’accouchement (qui est aussi une épreuve pour nos bébés !) il avait un côté « bloqué » et n’arrivait pas à se mettre dans une bonne position pour téter. Nous avons donc fait une séance d’ostéopathie qui a permis de le « débloquer » mais cela n’a pas tout arrangé. C’est finalement à force de l’observer téter que j’ai finalement compris qu’il n’arrivait pas à lever assez son cou du côté gauche et en mettant simplement ma main sous son cou pour lui relever la tête, le problème s’est résolu. Et ce fut un énorme soulagement ! En parallèle de tout cela, nous avions fait appel à une sage-femme conseillère en lactation qui est venu chez nous pour bien vérifier les positions que j’utilisais, mais aussi aux mamans bénévoles de la Leche League (j’y reviens plus bas). Je ne vous cache pas que j’ai beaucoup douté, beaucoup pleuré. Je pensais que je n’allais jamais pouvoir réussir à allaiter, que je n’étais pas capable de nourrir mon enfant, je me sentais seule, désemparée… Mais j’ai été soutenue donc j’ai persévéré, et finalement mon fils a 13 mois et est toujours allaité 😊
Les poussées de croissance
Les poussées de croissance, qui ont lieu environ aux 3 et 6 semaines puis aux 3 et 6 mois de votre bébé, sont des périodes durant lesquelles la demande en lait de votre enfant s’accroît. Pendant quelques jours, il va réclamer du lait régulièrement, presque toute la journée ! En faisant cela, il dit à votre corps que la composition de votre lait doit changer pour s’adapter à ses nouveaux besoins. Donc ne vous inquiétez pas, ces journées là semblent interminables, mais vous savez pourquoi 😊. Certaines mamans réussissent à allaiter leur bébé tout en le portant en écharpe (moi je n’ai jamais réussi, mais vous pouvez essayer !).
Et votre mari dans tout ça ?
Bien souvent, ils ont l’impression d’être inutiles. Que nenni ! Ils sont nos piliers et nos soutiens ! Et il faut leur faire savoir 😊 Lors des tétées nocturnes, c’est mon mari qui s’occupait d’aller changer notre fils puis, lorsqu’il a quitté notre chambre, c’est lui qui allait le chercher pour me l’emmener. Il s’est occupé de nous faire à manger, de faire une grosse partie du ménage, a passé de nombreuses heures à faire des recherches sur l’allaitement pour m’aider au mieux et trouver des solutions aux problèmes que je rencontrais. Sans lui, je n’aurais jamais continué l’allaitement !
Les aides et les structures
Durant les premières semaines qui suivent votre accouchement, n’hésitez pas à contacter une conseillère en lactation. Vous pouvez aller la voir dans son cabinet mais sachez qu’elle se déplace aussi chez vous si vous en sentez le besoin. Elle pourra ainsi vérifier si les positions que vous utilisez sont bonnes, et surtout vous rassurer ! La sécurité sociale prend encore en compte ce genre de frais un mois après votre accouchement.N’hésitez pas non plus à surfer sur le site internet de la Leche League. C’est une mine d’information sur l’allaitement, et beaucoup (pour ne pas dire tous) de sujets y sont abordés. Il y a aussi des mamans bénévoles que vous pouvez contacter. En fonction de votre situation géographique, vous obtiendrez les contacts des mamans près de chez vous. Pour ma part, elle ne s’est pas déplacée chez nous car nous étions un peu loin mais elle aura passé presque deux heures au téléphone avec mon mari pour nous aider !
Les bienfaits du lait maternel
Je l’ai déjà abordé plus haut, votre lait est un excellent cicatrisant. Vous pouvez vous en servir pour vos crevasses, mais aussi en appliquer sur les petites griffures que votre bébé peut avoir avec ses ongles. Vous pouvez aussi en appliquer si votre enfant à de l’eczéma, en mettre dans ses yeux s’il a une conjonctivite ou même dans ses oreilles pour une otite. Il va sans dire que les conseils d’un médecin sont primordiaux pour tous problèmes ou maladies que vous suspectez chez votre enfant.
Les différentes positions
Il existe beaucoup de positions d’allaitement, les plus connues étant celles de la madone et de la madone inversée. Personnellement ces deux positions ne m’ont jamais convenues ! J’ai surtout utilisé celle du ballon de rugby. Vous formez un binôme unique avec votre bébé et vous seuls pourrez trouver la position qui vous convient le mieux. N’hésitez pas à en essayer plusieurs mais aussi à demander aux sages-femmes si votre bébé est bien positionné, elles sont là pour ça. En revanche, je vous conseille vraiment de tout faire pour maîtriser la position couchée ! Je l’ai maîtrisée un peu tard (vers les 5 mois de mon fils), car je pense qu’il vaut mieux être déjà un peu à l’aise avec son allaitement, mais ça change la vie ! Plus besoin de vous asseoir dans le lit la nuit, d’allumer toutes les lumières pour voir ce que vous faites, etc… Vous restez allongée et c’est génial ^^
Allaitement et modestie
Il est tout à fait possible de garder son intimité lorsque l’on doit allaiter en public. Il suffit tout simplement de vous couvrir avec un grand châle, de vous procurer ou de vous coudre une cape d’allaitement ! Il existe une multitude de modèles différents sur internet, vous trouverez facilement votre bonheur.
L’allaitement est un sujet si vaste qu’il est impossible d’en faire le tour le temps d’un article. De même, nous sommes toutes différentes, nos bébés aussi et il est donc difficile de faire des généralités pour que tout le monde y trouve son compte. J’espère cependant que cet article pourra aider les mamans qui désirent emprunter ce beau chemin et leur donner quelques clés pour persévérer.
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Crédit photo : iStock.
L’allaitement…quel magnifique sujet…
Je me permet d’ajouter mon témoignage pour d’autres mamans qui pourraient rencontrer le même problème : ma sage-femme m’a sauvé l’allaitement de mon 5è, né par césarienne, en m’expliquant que le bébé né par césarienne n’a pas les os du crâne qui ont bougé puisqu’il n’est pas né par les voies naturelles : du coup, ça a un impact sur la forme du palais et donc, sur la succion du bébé. Elle m’a envoyée voir une chiropractrice qui a remis le palais de mon bébé en 2 secondes (ça a fait un très net petit « clac ») et mon bébé s’est aussitôt goulûment jeté sur le sein :-)))
1 mois après, et je le raconte aussi pour les mamans à qui cela pourrait arriver, mon bout d’chou a eu une ou 2 séances de kiné respiratoire pour stopper un début de bronchiolite. Et là, il ne prenait plus du tout le sein ! je me suis rendue compte qu’il n’arrivait même plus à se tourner vers moi quand il était dans mes bras. Nouveau passage chez la chiropractrice qui m’a prise en urgence quand je lui ai dit qu’il avait eu de la kiné respiratoire : mon bébé avait la colonne vertébrale toute tordue et coincée… Petites manipulations de la chiro et retétée goulue de mon bébé…. Elle m’a dit que c’était un cas de figure très fréquent.
Ces témoignages me semblent importants, j’ai trop entendues de mamans tristes d’avoir dû cesser leur allaitement ou même ne pas avoir pu le commencer après avoir vécu des expériences similaires.
Merci pour votre témoignage !
Témoignage trouvé sur Facebook : Bonjour Thérèse, juste un bémol sur cette partie « Une tétée est considérée comme efficace lorsqu’elle dure entre 20 et 30 minutes. » Ça dépend, par exemple les mères avec un réflexe d’éjection fort comme moi, les tétées dure rarement plus de 5-10 minutes vu que le débit est très rapide, bébé prends plus vite. Et ces temps qu’on donne pour une tétée normale, sont très angoissant. alors que personnellement ça ne m’a pas empêché d’allaiter ma fille 21 mois.
Autres conseils : La maternité EST structurée dans le temps, c’est elle qui donne son rythme, le bon. En suivant ses temps, son instinct, et le bon sens, on a presque tout bon. En se prenant la tête on risque souvent d’enrayer ce déroulement.
Encore un conseil : si vous ne pouvez pas avoir d’aide de votre maman, grand-mère, tante ou autre femme autour de vous pour l’allaitement, n’hésitez pas à poser des questions sur les groupes Facebook appropriés où vous trouverez plein de femmes qui seront ravies de vous guider et de vous aider !
Chère Thérèse,
Je me permets d’envoyer mon témoignage de maman de prématuré. Mon premier enfant est né avec presque deux mois d’avance avec un poids de 1kg500 et avait la bouche trop petite et trop faible pour être allaité au sein.
Mais l’allaitement était pour moi une priorité pour ainsi dire absolue. J’ai donc tiré mon lait, porté mon bébé en peau à peau plusieurs heures par jour et multiplié les tentatives de mise au sein, avec l’aide vraiment appréciable du personnel de néonatalogie. Sans grand succès pendant les quinze premiers jours. Je ne me suis pas découragée et bien m’en a pris parce que j’ai enfin réussi à donner une première vraie tétée au bout de deux semaines, avec un bout de sein en silicone. Mon petit garçon est sorti de l’hôpital nourri au sein à 100% à l’âge de trois semaines et demie. Quand il a eu 6 semaines, j’ai pu arrêter d’utiliser le bout de sein.
Voilà, pour les mamans de prémas qui désirez allaiter, ne vous découragez pas, même si ça ne fonctionne pas tout de suite, ce n’est pas perdu pour autant ! Avec de la persévérance, on peut y arriver.
Merci Marica pour ce témoignage important !
Merci pour cet article, sur ce sujet très important !
Sur mes 3 enfants, seul 1 allaitement a vraiment été réussi (pourtant c’était mal parti : crevasses + mycose du sein, liée à la prise d’antibiotiques pendant l’accouchement, avis à celles qui pourraient connaître cette situation…!).
Le plus important je crois est de se préparer psychologiquement ET matériellement : même si notre conjoint est un super soutien, 11 jours de congés paternité ce n’est vraiment pas beaucoup (et le pauvre, il est tout chamboulé lui aussi !). Donc il FAUT trouver de l’aide, surtout si on a d’autres jeunes enfants. L’allaitement est clairement chronophage, surtout le premier mois, et cela peut paraître vraiment dur si on n’est pas entouré de personnes qui s’y connaissent un minimum et qui sont lucides (les ardents défenseurs de l’allaitement sont parfois pires que les autres, ceux qui vous disent qu’allaiter ne fait jamais mal, que vous allez perdre du poids, que c’est « super pratique » etc …). Dans le temps, les jeunes mamans n’étaient jamais seules, et je pense que c’est une des clés du succès de l’allaitement.
Autre point : les jeux de regards entre la mère et l’enfant, uniques pendant l’allaitement et très importants pour le développement psychologique et neurologique du bébé ! Donc à ne pas négliger ☺️ même si j’avoue n’avoir jamais autant lu de livres que lorsque j’allaitais 😉
Merci Marie pour ce témoignage 🙂
Chère Marie, oui, tout-à-fait ! il ne faut pas oublier de préciser que tout n’est pas toujours rose dans l’allaitement : en dehors de certaines douleurs, l’allaitement fatigue (donc la maman doit beaucoup se reposer), et l’allaitement est chronophage, comme vous le dites si bien : donc même si notre allaitement est parfait et roule « comme sur des roulettes », être entourée est très important : rien ne m’a rendue plus heureuse lorsque je nourrissais mes bébés que de voir ma maman avec son regard attendri, elle qui aurait tant voulu tous nous allaiter mais qui a fait partie de cette génération sacrifiée sur l’autel du biberon…
Ensuite, le côté chronophage : exit la maison hyper nickelle et les petits plats parfaits à chaque repas : le nécessaire doit être fait bien sûr, mais mieux vaut laisser les carreaux un peu sales et faire une sieste plutôt que voir sa maison briller et déprimer parce que le lait se faire rare à cause de trop de fatigue…
Pour ma part, je trouve que le réflexe de nidation qui se manifeste juste avant l’accouchement est extra de ce point de vue : je partais à la maternité après avoir fait le grand ménage que je savais ne plus pouvoir assumer les semaines après la naissance. Comme quoi, la nature est vraiment bien faite 😉
AT, oui vous avez totalement raison !!
Le stress et la fatigue sont les ennemis n° 1 de l’allaitement ! J’avais même lu une étude qui mettait en corrélation la dépression post partum et les échecs d’allaitements, avec parmi les causes…le désordre dans la maison !! D’où l’importance de lâcher prise à ce moment là 🙏🏻
AT, oui vous avez totalement raison !!
Le stress et la fatigue sont les ennemis n° 1 de l’allaitement ! J’avais même lu une étude qui mettait en corrélation la dépression post partum et les échecs d’allaitements, avec parmi les causes…le désordre dans la maison !! D’où l’importance de lâcher prise à ce moment là 🙏🏻
-Il est vrai que la montée de lait est plus tardive après une césarienne hors travail. Donc, mettre le bébé au sein le plus vite possible est très important.
-D’autre part, c’est très douloureux d’allaiter à cause de la cicatrice : le bébé appuie dessus. Donc, privilégier la position « rugby » ou allongée sur le côté.
– Après césarienne, les premiers jours sont compliqués : difficile de se lever seule, de marcher, de se pencher sur un berceau, douleurs parfois intenses. Les mamans césarisées ont besoin de plus d’aide que les autres pour mettre en route l’allaitement.
– Si elles n’y parviennent pas, ce peut être vu un peu comme une double peine : pas de naissance par voie basse, allaitement raté.
– Certaines mamans césarisées éprouvent aussi une consolation à allaiter. La proximité du bébé, le fait de répondre à ses besoins les aident à « rattraper » ce qu’elles n’ont pas pu vivre avec lui pendant l’accouchement.
Merci pour ce bel article, très complet. De plus, pour les mamans qui ont de gros problèmes de crevasses, je vous suggère très fortement la crème du Dr. Newman. Elle est disponible, sous prescription, au Canada et aux Etats-Unis. Pour celles en France, les spécialistes de la ligue la leche ont transposé la recette avec des produits disponibles en France. Voici le lien :https://www.lllfrance.org/vous-informer/fonds-documentaire/dossiers-de-l-allaitement/1576-da-82-pommade-tous-usages-et-traitement-de-la-candidose. C’est vraiment un traitement hyper efficace, qui soulage très rapidement! Il a « sauvé » l’allaitement de plusieurs mamans!
Je me permets de réagir ici en tant que sage-femme (et travaillant en néonatalogie, donc avec des allaitements souvent compliqués!)
J’ai vu que cela a été souligné dans les commentaires: effectivement une tétée n’est pas forcément efficace après 30-40min, cela c’est vraiment selon chaque maman. (Mon avis de maman intervient ici: j’ai toujours eu énormément de lait à chaque naissance et même beaucoup trop, les tétées n’ont jamais été plus longues que 10min, et même souvent pas plus que 5 min les premières semaines!)
Autre conseil que je peux donner ici et qu’il est intéressant de rectifier: effectivement, tant que la montée de lait n’a pas eu lieu, il est tout à fait recommandé de mettre le bébé aux deus seins, par contre une fois la montée de lait présente ce n’est plus nécessaire! D’autant plus si les tétées sont rapprochées!
Je vous dirais également signaler autre chose: NE RÉVEILLEZ PAS vos bébés la nuit pour les allaiter! Ce n’est pas parce que vous dépasser 4h que vous n’allez plus avoir de lait! Au contraire, si l’allaitement demande que la maman soit reposée, tant que bebe dort ne le réveiller pas! (Sauf avis médical contraire: petits poids, problèmes de glycémie ou autre)! Vous pourrez ainsi vous reposer et votre bébé, si il ne se réveille pas, c’est qu’il n’a pas besoin de manger!
Je viens donner ici mon avis en tant que sage-femme travaillant en néonatalogie:
– je viens souligner ici qu’une tétée efficace n’est pas chronométrable! 30-40min c’est même long! Il ne faut pas regarder votre montre! Cela va dépendre d’une femme à l’autre. (Là mon avis de maman ayant eu un allaitement long pour chacun de ses enfants: j’avais beaucoup trop de lait à la naissance et les têtes n’ont jamais atteint 10min! A la naissance c’était même moins de 5min!)
– NE RÉVEILLEZ PAS vos bébés la nuit pour les allaiter! Si ils dorment profitez pour dormir aussi! Ce n’est pas parce qu’ils vont dormir plus que 4h que vous n’aurez plus de lait! Si déjà la journée ils sont allaités toutes les 2/3h, profitez du répit de la nuit pour prendre des forces! Vous avez besoin de repos après un accouchement, donc surtout ne mettez pas vos réveils pour cela! (Sauf avis médical contraire pour votre bébé: perte de poids, glycémie …)
– il n’est pas nécessaire de donner les 2 seins à chaque fois! Les premiers jours avant la montée de lait c’est très bien de le faire, mais après la montée, cela dépend de votre enfant! Peut-être en aura t il besoin, mais surtout ne le détacher pas d’un côté pour le mettre de l’autre! Dans le processus de l’allaitement, la fin de tétée est ce qu’il y a de plus important pour votre bébé! Les sucres viennent au début et les graisses à la fin! Les graisses vont permettre à votre bébé de sentir la satiété! Donc si vous le retirez avant la fin, il n’aura que le sucre et aura la même chose au 2eme sein, sans avoir la graisse. Ce sera donc un bébé qui réclamera tout le temps parce qu’il n’aura jamais la sensation d’avoir le ventre plein, et du coup la maman risque de penser qu’elle n’a pas assez de lait, et aura tendance ou à encore plus donner les 2 seins sans aller jusqu’au bout !
Consommer de la pâte d’amandes favorise bien aussi la montée de lait, plus que des simples amandes. J’ai pu le tester lors des 3 premiers mois compliqués d’allaitement de ma fille. Privilégier une bio à celles des supermarchés, moins de sucre, plus d’amandes et du miel.
Combien de temps allaiter et comment, quand tout le foyer compte sur nous pour tout, notamment pour les conduites, les repas, les devoirs, l’intimité conjugale.. , que le soutien de l’entourage est maladroit et que le combat intérieur tourne autour du fait que nous sommes une mauvaise mère si l’on n’allaite pas, une femme paresseuse si l’on n’est pas dans ce don de soi ?
Chère Elise, vous mettez le doigt sur le principal obstacle à un allaitement serein et gratifiant… Allaiter son enfant n’est, heureusement, pas une condition sine qua non pour être une bonne mère. Surtout si de nombreux obstacles vous rendent la tâche difficile. Et ces obstacles seront les mêmes pour de nombreuses mères de famille, mais chacune n’a pas la même façon de les apprivoiser et de les surmonter. Nous n’avons pas toutes la même résistance et l’important est que votre cocon familial soit serein et uni, allaitement ou pas.
Je comprends votre désarroi : ayant toujours rêvé faire des allaitements longs, j’ai à chaque fois été obligée d’arrêter trop tôt, ma constitution physique ne me permettant pas d’assumer cette réelle fatigue. Et à chaque fois, j’en ai éprouvé une grande peine, craignant de ne faire ce choix que par confort personnel et égoïsme. C’est là que la présence de mon mari s’est à chaque révélée précieuse : son oeil extérieur et plus objectif me soutenait dans ma démarche en m’aidant à adoucir ce choix : par exemple, conserver plus longtemps la tétée du soir, devenue plus une tétée calin qu’une tétée nourrissante.
Surtout chère Elise, gardez en vous l’assurance que vous faite du mieux pour vos enfants, que votre amour ne se compte par en nombre de tétées données mais plutôt dans la façon dont tout ce que vous faites pour eux est fait : mieux vaut donner un biberon en souriant qu’une tétée en pestant…….
Je crois que l’allaitement se prépare déjà pendant la grossesse, en expliquant (aux aînés et) au papa que l’on va être moins disponible, mais qu’on ne sera pas moins aimante, au contraire. Quelle plus belle preuve d’amour que de prendre soin et chérir le fruit de cet amour par son propre temps et par son propre corps? Il faudra l’aide de chacun pour y arriver, c’est un travail d’équipe. Le petit humain, livré à lui-même, meurt. La première année de vie recquière une attention h24. Seule, la mère ne peut pas y arriver. Les enfants plus grands pourront se rendre compte de combien un petit est demandeur, et ainsi admirer combien maman s’est offerte à eux. A leur tour maintenant d’imiter cette grâce en n’offrant ne serait-ce que le calme nécessaire à cette première têtée si déterminante.
Donc pour faire « monter » le lait il faut le calme, mais aussi une position confortable (essayer de boire le menton collé à la poitrine, c’est juste impossible, on s’abreuve en nous élevant vers le ciel). Comme avec le masque à oxygène dans l’avion, maman doit d’abord prendre soin d’elle pour pouvoir s’occuper du petit. Même s’il pleure, prendre avant la tetee le temps de boire, d’aller aux toilettes si nécessaire. Car comment donner ce qu’on n’a pas? Comment laisser couler quand on retient? Parfois aussi ce sont des larmes qui doivent perler pour que le lait sorte. Quand on offre quelque chose qu’on n’a soi-même pas reçu par exemple. Bébé, mais maman aussi, a besoin d’intimité pour ces premières têtées. Le père ou la sage femme en sont les gardiens.
Mais même si les conditions ne sont pas idéales, le cerveau ne distingue pas toujours le vrai du faux. Alors la visualisation peut beaucoup aider. S’imaginer dans un cocon confortable et calme. Voir une rivière, une cascade, la mer (la mère?!)… Ecouter leur son. Fredonner ou chanter l’Eau Vive, Lolo. Se permettre d’allaiter à 4 pattes, comme la louve qui sauva Romulus et Remus, laisser la pesanteur faire couler le lait dans la bouche du trop petit pour téter. Avec un jumeau ou un ainé proche (autrefois même le bébé de la voisine, aujourd’hui plus souvent un tire-lait), stimuler l’autre sein pour que par la magie du reflexe d’éjection le petiot n’aie qu’à avaler sans se fatiguer. Il aura le goût pour le motiver et plus d’énergie par la suite pour téter par lui-même.
Je n’aime pas pousser à la consommation, mais il y a depuis peu mieux (et moins cher et moins encombrant) que le tire-lait électrique. C’est un simple petit recueil lait en plastique mou, qui se fixe par une ventouse au sein libre. Il tient dans toutes les positions, et nous laisse nos deux mains. Plutôt que de noter quel sein a été donné, ou de déplacer un chouchou d’un bras à l’autre pour se rappeler par lequel commencer la prochaine tétée, grâce à lui même sans jumeaux les deux seins sont vidés en même temps. C’est rassurant de voir le récipient se remplir quand on doute de nos capacités à nourrir. C’est utile d’avoir du lait pour soigner les petits bobos ou constituer une réserve au cas où pour une raison ou l’autre maman ne serait pas disponible (voir pour ajouter aux premiers repas plus tard afin de faciliter la transition). C’est aussi agréable de pouvoir laisser bébé téter jusqu’au gras du lait, sans devoir le réveiller ou déplacer, ce qui évite bien des colliques ou tétées trop raprochées.
Comme la position de la louve, ce petit dispositif est aussi une solution plus efficace que les douches chaudes et massage à la brosse à dent électrique sur la zone rouge en cas de mastite. Car oui parfois le souci n’est pas le manque mais l’abondance de lait. Bébé refuse le sein car le jet jaillit comme un carsher. Alors le lait s’accumule et bouchonne. Et on débouche. Et ça jaillit encore trop fort. Alors parfois il suffit d’attendre quelques secondes que le jet diminue pour que bébé accepte le sein. Ou il faudra tirer un peu manuellement le lait devenu salé pour retrouver le bon goût sucré avec lequel aucun lait en poudre ne peut rivaliser.
Si les mamans goûtaient le lait « maternisé », elles n’en donneraient jamais à leur précieux, préférant une nourrice au besoin. Car ce n’est pas seulement une nourriture organique, mais aussi intellectuelle, émotionnelle et spirituelle que le blanc lait maternel.