Propos recueillis par Marie, que je remercie !
Bonjour Marie, peux tu te présenter aux lectrices ?
Depuis plus de dix ans, je me suis consacrée au soin et à l’accompagnement de la personne. J’ai commencé par des études d’infirmière en 2007, à Vannes. J’ai travaillé en clinique pendant 8 ans. J’ai connu différents services, notamment les soins intensifs de cardiologie et la cardiologie interventionnelle. J’ai ensuite exercé comme infirmière en SSIAD (Services de Soins Infirmiers à Domicile), pendant 2 ans. En 2019, j’ai intégré l’école de naturopathie à l’institut hildegardien à saint Ave (56). Dans le même temps j’étais auxiliaire de vie. Après 2 ans de formation, j’ai validé mon diplôme de naturopathie par des examens théoriques et pratiques et un mémoire portant sur les conseils de sainte Hildegarde pour les personnes vieillissantes.
Pourquoi avoir choisi la naturopathie ?
Le choix de devenir naturopathe n’est pas pour moi une reconversion professionnelle. C’est l’aboutissement d’une quête dans mon souci de prendre soin. Lorsque j’exerçais comme infirmière, je n’étais pas pleinement satisfaite, il me manquait quelque chose dans l’accompagnement des mes patients. C’est en découvrant les principes de la naturopathie que j’ai comblé ce manque. Cette discipline apporte une vision holistique de la personne ; c’est-à-dire que celle-ci est considérée dans toutes ses dimensions physique, psychologique, sociale , environnemental…Le corps et l’âme sont liés et font un tout.
En quoi consiste ta pratique ?
L’accompagnement en naturopathie se fait d’abord par un ou plusieurs entretiens. L’objectif est d’écouter les demandes et besoins du consultant, de chercher avec lui quelle est la cause de ses différents troubles et de lui proposer des moyens personnalisés pour l’amener vers un équilibre de vie, une harmonie et un bien-être. Le premier entretien est le plus important, il dure 1h30 et permet d’établir un bilan complet. C’est pour moi le moment de prendre le temps de connaître mon consultant, de découvrir son tempérament et sa constitution et de mettre en évidence ses forces et ses faiblesses. J’établis aussi un bilan de vitalité, indispensable pour connaître la capacité d’auto régénération de l’organisme, si celui-ci est trop faible, il faudra tout d’abord proposer des moyens pour augmenter cette force vitale. J’utilise plusieurs outils pour établir le bilan naturopathique :
La morphopsychologie : psychologie fondée sur les structures morphologiques, selon l’étymologie : (morphé : la forme / psukhê : l’âme / logos : l’étude).
L’iridologie : étude de l’iris qui permet d’établir un bilan du terrain de la personne et de sa vitalité.
La réflexologie plantaire : science qui part du principe qu’il existe au niveau des pieds des zones réflexes correspondant à tous les systèmes de notre corps. Elle permet de voir les points faibles et les points forts de l’organisme.
Je revois habituellement mes clients au bout de 2 à 3 mois, pour faire le point avec eux et les accompagner dans leur cheminement.
Tu es spécialisée dans la médecine de Sainte Hildegarde : peux-tu nous en dire plus ?
Moniale bénédictine et visionnaire allemande du XIIème siècle, sainte Hildegarde est l’une des premières naturopathes de l’Occident. Elle a été béatifiée en 1244 par le pape Innocent IV. Sainte Hildegarde a une vision holistique de l’homme, le considérant dans son aspect physique, psychologique, spirituel, social et environnemental. Elle décrit cette force vitale qu’il y en chacun, qu’elle nomme viridité. Ses nombreux écrits sont un véritable trésor dans lequel nous pouvons puiser nombre de réponses à nos maux du XXème siècle (intolérance au gluten, insomnie, stress…). Ses conseils s’appuient sur une hygiène de vie équilibrée, une alimentation essentiellement à base de grand épeautre, de légumes et de fruits, et l’art de cultiver la joie.
Comment utilises-tu la réflexologie plantaire ?
Pour le naturopathe, la réflexologie plantaire est d’abord un outil qui sert à voir les forces et les faiblesses du consultant. C’est ensuite un moyen d’agir à distance sur les différents organes, afin d’apaiser les tensions, de réharmoniser, de redonner un équilibre. Ceci se fait par le moyen de pressions sur les différentes zones réflexes qui sont sur le pied.
Foi et médecines alternatives sont-elles compatibles ?
Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la médecine alternative, ou encore appelée médecine non conventionnelle, est une médecine qui s’inclue dans les médecines traditionnelles s’appuyant sur des connaissances empiriques et ayant une approche holistique. Elle se différencie de la médecine allopathique, ou conventionnelle, qui s’appuie sur des médicaments ayant obtenu une validation scientifique. Ce qui pourrait être incompatible entre l’enseignement de l’Église et les médecines alternatives, serait que le praticien utilise le pouvoir de l’intention pour que sa médecine soit efficace. Un autre problème serait de prendre le contrôle sur l’esprit et le jugement de son consultant qui du coup empêcheraient l’utilisation de la liberté. L’invocation à une divinité, ou la prière ne doit pas conditionner l’efficacité de la pratique.
La médecine alternative telle que je la pratique en tant que naturopathe Hildegardien est tout à fait compatible avec la Foi, justement par cette prise en charge holistique du consultant. C’est-à-dire qu’en accompagnant ce dernier je prends en compte la personne dans sa globalité : corps, âme et esprit. De plus, mon rôle n’est pas de le conduire d’un point A à un point B, mais bien de l’accompagner, de lui donner des outils pour qu’il avance là où il doit aller, je ne suis qu’un instrument, une étape dans sa vie. En fait je sollicite la coopération et l’adhésion de mon consultant du début jusqu’à la fin. Les remèdes sont efficaces par eux-mêmes, par contre leur intensité d’action dépendra en partie de la coopération que la personne va y apporter et de la finesse de jugement du praticien. Sainte Hildegarde ajoute que les conseils qu’elles donnent agiront « si Dieu le veut ». La naturopathie est finalement un art de vivre, une philosophie, qui nécessite un travail en profondeur, visant à réunifier l’âme, le corps et l’esprit, tout en intégrant que notre nature est déchue et qu’il ne s’agit en aucun cas de rétablir une nature d’avant le péché originel, mais plutôt d’aider chaque personne à restaurer un terrain favorable à l’œuvre de la grâce.
Pour finir, peux-tu nous partager ta citation préférée ?
« Quand l’âme et le corps fonctionnent en excellente harmonie, ils reçoivent la récompense suprême de la joie et de la santé. » sainte Hildegarde.
Merci Marie d’avoir répondu à ces questions pour Femme à part !
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Crédit photo : Marie Dewynter et Pexels.
C’est formidable, toutes ces femmes catholiques qui font de si bonnes choses. Je suis le premier surpris: les catholiques sont-ils plus nombreux que je ne me l’imagine en France? J’ai l’impression que nous nous cachons car nous avons peur d’un monde qui nous est si hostile.