Avec Marie-Geneviève Chauvet, mettre son art au service de Dieu et des enfants (portrait)

Propos recueillis par Marie, que je remercie !

Bonjour madame, pouvez vous vous présenter rapidement pour nos lectrices ?

Je m’appelle Marie-Geneviève Chauvet, J’ai 56 ans, je suis maman de 8 enfants et grand-mère de 8 petits enfants, pour l’instant. Nous avons le bonheur d’avoir un fils prêtre. Mère au foyer, j’ai aimé plus que tout m’occuper de mes enfants et dans mes temps libres, bricoler, faire de l’encadrement, de la peinture en tout genre, dessiner, coudre… Femme d’officier j’ai beaucoup voyagé avec la famille.

Vous réalisez de superbes aquarelles, êtes-vous autodidacte ou avez-vous suivi une formation ?

Je suis autodidacte. Nous avons, mes frères et sœurs et moi hérité de ce don de notre papa et de notre grand-mère maternelle. Tout le monde aimait dessiner à la maison.

Qu’est-ce qui vous anime dans cet art ?

J’aime dessiner tout simplement. Étant jeune, j’étais très timide, et je pense que le dessin était pour moi un moyen d’expression, une façon de me mettre en valeur aux yeux des autres.

Pourquoi choisissez-vous si souvent des sujets religieux ?

J’ai reçu ce don de Dieu, alors il me semble tout naturel de le mettre à son service. Je trouve qu’à travers de simples images on peut toucher le cœur des enfants et les faire aimer Dieu, la Sainte Vierge… Nous vivons dans un monde de l’image, il me semble important d’offrir à leur regard et à leur cœur le beau, le vrai, le bien.

Vous avez créé l’association La Petite maison : pouvez-vous nous en dire plus ?

Nous avons parmi nos enfants un fils autiste dont nous nous sommes occupés depuis sa naissance. Il a pu, grâce à nos efforts, notre patience et contre l’avis des médecins qui voulaient absolument le mettre en centre, grandir parmi les siens, s’épanouir, aller à l’école… Quand arrive l’âge de trouver du travail, là encore, le monde d’aujourd’hui ne propose que du travail en C.A.T. Or nous voulions que Rémi puisse continuer à vivre et à travailler dans un monde « normal ». Comme Rémi aime beaucoup faire du café, servir, mettre la table, faire des gâteaux… une de nos filles nous a donné l’idée d’ouvrir pour lui un salon de thé dans une partie de notre maison. Nous avons donc créé une association d’aide à l’enfance en difficulté pour faciliter toutes les démarches administratives et nous donner toute liberté d’action. Rémi aime son salon « c’est mon travail » dit-il à tout le monde !

À votre compteur, vous avez aussi deux magnifiques livres superbement illustrés et très complets pour la maternelle, où on voit se déployer tout votre talent de jardinière d’enfants. Qu’est ce qui, selon vous, est véritablement important pour le développement de l’enfant à cet âge ?

Lorsque Rémi était encore à l’école, je donnais des cours de dessin en primaire et de cours de Psychomotricité aux maternelles et CP. Cela m’a conduit au poste de maîtresse de maternelle jusqu’à ce que Rémi arrête l’école. Poussée par les parents de mes élèves de maternelles, j’ai publié deux livres de petite et moyenne section, fruits de mon expérience de maman de 8 enfants, de 20 années de combat pour former l’intelligence de notre fils autiste et de maîtresse de maternelles, approuvé à 100% par l’abbé Bourrat, ils sont déjà utilisés dans plusieurs écoles (Kernabat, Sainte Clothilde…). Devant l’ampleur de l’échec qui frappe de très nombreux enfants et adolescents dans le domaine de la lecture, de l’écriture, de l’orthographe et même du calcul, nombreux sont les parents qui se posent la question : comment prévenir ces difficultés chez l’enfant, et surtout, quelle aide puis-je apporter aux différents stades de son évolution ?

Pour entrer en primaire, l’enfant doit avoir une maturité suffisante et posséder un bon équilibre physique. Le but est de faire grandir l’enfant dans toutes ses dimensions. Le Bon Dieu l’a créé avec un corps et un esprit qu’il va falloir éduquer ensemble. Nous voyons trop d’enfants arriver à l’école avec le corps d’un côté et l’esprit de l’autre ; des enfants qui à 6 ans n’ont jamais senti une fleur, ne savent pas sauter à pieds joints, prononcer une phrase correcte ou chanter une chanson !… L’enfant a en lui tout ce qu’il faut pour devenir un homme réussi, tant au physique qu’au moral et au spirituel, s’il reçoit une bonne éducation. Il sera un homme mutilé si l’éducation est négligée ou absente. Comme le dit si bien l’abbé Pierre Caillon, « ce qui compte, ce sont les premiers sept ans ». Avant ses sept ans l’enfant passe par des périodes pendant lesquelles il porte toute son énergie à acquérir des compétences. Ces périodes sont temporaires et, si l’enfant n’est pas stimulé à ce moment-là, alors l’occasion d’apprendre passe et il lui faudra fournir beaucoup de labeur pour rattraper une acquisition qui aurait pu se faire facilement.

Dès le plus jeune âge, l’enfant doit recevoir trois éléments essentiels qui permettront à sa petite intelligence de s’éveiller, puis se développer et enfin à de se préparer à aborder la lecture, l’écriture et le calcul :
L’éducation des sens jusqu’à la maîtrise des sens.
L’éducation du geste jusqu’à l’acquisition du mouvement conscient.
Le rythme.

« Je suis en petite section …et je suis en moyenne section … avec Rémi, Pierre et Odile » proposent un programme d’apprentissage richement illustré qui prépare l’enfant, dès ses trois ans, à assimiler plus tard l’écriture, la lecture et le calcul. Chaque chapitre propose un thème autour duquel s’articulent une histoire, une chanson, une comptine mimée, de nombreux exercices de langage, de motricité et d’éducation sensorielle et de jeux qui vont stimuler et de former son intelligence. Comme je le disais plus haut, nous vivons dans un monde de l’image et le cerveau droit de l’enfant est plus développé que le gauche et il aura besoin de son cerveau gauche pour apprendre à lire. Grâce aux activités des livres nous allons stimuler les 2 côtés.