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Le 18 mai 2022, Arte publiait sur sa chaîne YouTube un documentaire intitulé L’histoire oubliée des femmes au foyer. En voici le synopsis : « Au travers de films familiaux et de journaux intimes, Michèle Dominici fait entendre la voix de celles qui ont fait le choix, pendant les Trente Glorieuses, de se consacrer à leur famille. Un éclairage rare sur une thématique délaissée par les sciences sociales. Se dédier aux tâches domestiques, de la préparation des repas au ménage, veiller au bonheur paisible des siens dans un chez-soi coquet… C’est au milieu du XIXe siècle, avec l’avènement d’une nouvelle classe moyenne, qu’apparaissent en France les premières femmes au foyer. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, dopé par le consumérisme des Trente Glorieuses, ce statut s’impose comme une promesse d’accomplissement personnel pour des générations de jeunes filles, convaincues de la noble mission de se dévouer entièrement à la famille. Mais sous le vernis de l’idéal valorisé par la pression sociale, au fil des années et de la quête d’autonomie des enfants qui grandissent, l’ennui engendré par la routine, le sentiment de mal-être et parfois la dépression rongent en silence beaucoup d’entre elles.
Aucune somme encyclopédique ni chaire universitaire ne leur a encore été consacrée. Pour retracer l’histoire de ces femmes au foyer qui, des décennies durant, se sont oubliées, voire sacrifiées, pour le bien-être de leur famille et l’ascension sociale de leur époux, Michèle Dominici a puisé dans les journaux intimes d’une dizaine de femmes – françaises, allemandes et anglaises –, qui se sont mariées entre 1945 et 1970. Nourrissant son film d’archives télévisées et de films familiaux amateurs, elle fait entendre leur ressenti, leurs espoirs et leurs désillusions, leurs petites joies et leurs sourdes interrogations. Piégées dans la répétition de tâches sans fin, confrontées à un désir déclinant comme à l’ingratitude de leurs proches et, surtout, condamnées à l’invisibilité sociale, elles livrent des témoignages émouvants. En écho, les grandes conquêtes des femmes de la seconde partie du XXe siècle les verront, à force de mobilisations et de luttes, s’émanciper de la tutelle de leur mari, accéder à la contraception et à l’IVG et investir enfin des carrières jusqu’alors réservées aux hommes.
Le bon côté de ce reportage est qu’il parle des femmes au foyer, sujet rarement traité dans les médias à l’heure actuelle, et toutes les images d’archives sont agréables à regarder. De plus, la voix off nous lit simplement les journaux intimes de ces femmes, on pourrait donc presque croire à un documentaire objectif, mais il n’en est rien. Les témoignages et extraits de journaux intimes sélectionnés sont presque exclusivement négatifs, ce qui donne une vision biaisée et négative du statut de femme au foyer. Ce n’est pas tellement étonnant car, à notre époque, les femmes qui font le choix de rester au foyer sont, la plupart du temps, dénigrées voire insultées (y compris sur ma chaîne YouTube par exemple). Cependant, il est intéressant d’écouter le ressenti de ces femmes, la façon dont elle vivait leurs journées et les difficultés auxquelles elles faisaient face, et qui sont, pour certaines, toujours d’actualité aujourd’hui. Je pense qu’il est crucial de prendre en compte leurs légitimes doléances afin d’y répondre au mieux et de les soutenir dans leur vie quotidienne pas toujours facile. Entre autres, sont évoqués notamment l’isolement auquel les mères au foyer font parfois face ou encore l’absence de reconnaissance de leur travail et de leur statut.
Un sujet important est omis dans ce reportage (si ce n’est pour les critiquer et rejeter la faute sur eux) : le rôle des hommes. Pendant que les femmes étaient au foyer et s ‘occupaient de leurs enfants, la plupart des hommes travaillaient d’arrache-pied. Ils avaient ainsi une grosse charge physique mais aussi morale puisqu’ils savaient que la survie du foyer dépendait d’eux. Plutôt que de vouloir comme aujourd’hui une répartition égalitaire et identique des tâches dans le foyer, à ce moment-là il était bien entendu que chacun avait son rôle, et que l’homme et la femme étaient complémentaires dans leur foyer. Cela ne signifie pas que tout était tout rose, mais les médias ont tendance à relire l’histoire en redéfinissant les femmes comme les éternelles victimes, et les hommes comme des bourreaux sans cœur. Apprenons à nuancer cela et à voir au-delà de ces conflits. Ceci étant dit, ce reportage nous montre que beaucoup de choses devraient être faites pour améliorer le statut et la vie des femmes en foyer. Peu d’initiatives existent à l’heure actuelle (sauf Fabuleuses au foyer, mais qui n’est pas catholique), et les choses ne sont pas près de changer.
Le documentaire jette un regard sur l’histoire avec des yeux athées, féministes et modernes, qui pensent donc que la femme est une victime oppressée par le patriarcat. Dans leur vision de la fausse émancipation et prétendue libération de la femme, ils nient la spécificité de la vocation féminine, et apportent donc des fausses solutions aux difficultés rencontrées par les femmes au foyer : contraception, avortement, divorce… Comme si c’était cela qui allait rendre les femmes plus dignes, plus épanouies et plus heureuses ! Apprenons plutôt à nous connaître (et à connaître l’autre sexe), à mieux comprendre notre mission sur terre telle que voulue par Dieu, et à toujours chercher à embrasser cette vocation et développer nos talents spécifiques : c’est la vérité qui nous rendra libre, et pas le féminisme, ni la victimisation. Ce documentaire peut donc être l’occasion de prendre en considération les difficultés plus ou moins grandes auxquelles les femmes au foyer pouvaient et peuvent toujours faire face, mais aussi revaloriser ce statut et mettre en avant tous les bienfaits que nous apportent ces femmes qui choisissent de laisser de côté une potentielle carrière pour s’occuper de leur foyer. Elles ont un véritable impact sur la société toute entière, et c’est cela qu’il ne faut pas oublier.
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Crédit photo : Pexels.
Il va sans dire que pour être heureuse en tant qu’épouse et mère, il y a la question de faire le bon choix en ce qui concerne le mari. Bien sûr, on peut parler de victimisation et blâmer le féminisme tant qu’on veut, mais des hommes égoïstes, médiocres, enfants-rois, ou encore qui se sont fait traiter aux petits oignons par Maman et qui s’attendent au même scénario en mariage sans lever le petit doigt plus qu’il ne le faut, j’en connais, malheureusement, et je dirais même qu’ils sont monnaie courante aujourd’hui et ce, beaucoup plus que par le passé. Si on veut me traiter d’acariâtre pour le mentionner, soit. Mais il nous saura gré de soutenir des femmes dans de telles situations plutôt que de les laisser à la merci d’idéologies menant au désastre.
Tout comme je connais des hommes qui se donnent à fond au travail, qui se lancent dans des projets pour soutenir leur famille, qui reviennent de leur journée épuisés. Je pense à mon père qui à la retraite a entrepris d’avoir sa propre ferme de subsistance et qui y travaille toute la journée, été comme hiver. Bien sûr, pour ma mère, qu’il ait un bon repas chaud à la fin de la journée, c’est la moindre des choses, mais ce que je retiens de leur mariage, c’est qu’ils ont toujours cherché à se rendre service peu importe les circonstances, sans se soucier de la répartition des tâches, et sans même se poser de questions. Pour eux, c’est tout naturel, et c’est ce que nous devons nous efforcer d’atteindre.
Suite à votre recension de ce documentaire sur youtube, j’ai pris le temps de le « feuilleter » en en regardant quelques extraits. Ce qui m’a le plus marqué, c’est que ces femmes semblent très malheureuses dans leur vie de mères au foyer. Un tel documentaire ne ferait que me renforcer dans l’idée féministe de la femme malheureuse au foyer et épanouie au travail… Heureusement, je ne suis pas féministe, et ce documentaire m’a surtout fait encore plus comprendre à quel point une vie sans Dieu est synonyme de tristesse….
Fabuleuses au foyer n’est pas catholique mais d’inspiration protestante. Hélène Bonhomme est protestante elle-même. C’est pas catholique mais pas si pire, non ?