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Nous vivons dans une société qui veut nous faire croire (surtout aux femmes, d’ailleurs) que l’on ne s’habille que pour soi. Nombre d’influenceuses ou de femmes moins connues clament à temps et à contretemps qu’elles s’habillent (ou plutôt se déshabillent) pour elles, pas pour les autres, et encore moins pour les hommes. Elles se disent lassées et excédées des commentaires qu’elles reçoivent à propos de leurs tenues. Qu’on se le dise : d’après elles, elles ne recherchent ni l’attention, ni l’approbation de qui que ce soit. Si vous croisez une jeune femme avec des talons aiguilles de 15 cm et des fermetures à lanières qui lui scient le mollet, une mini-jupe sur laquelle elles ne cessent de tirer, des robes dont elles accentuent le décolleté sur les photos avec des poses tout sauf naturelles, un maquillage qui leur prend environ 30 minutes tous les matins, n’ayez crainte : c’est uniquement pour elles qu’elles le font. Mais, pourquoi ces mêmes femmes se précipitent-elles vers leur survêtement le plus confortable lorsqu’elles rentrent chez elles, leur pyjama en moumoute et leurs chaussons rembourrés, et râler des injonctions faites aux femmes à propos des critères de beauté, injonctions à cause desquelles elles dépensent une foule d’argent (et de temps) en maquillage, coiffeur, soins et vêtements ? Cela vous semble paradoxal ? Bienvenue dans un monde où les femmes sont des éternelles victimes, manquant légèrement d’honnêteté et de bon sens 🙂
Voici un commentaire très juste, retrouvé sous une vidéo de ma chaîne YouTube : « On ne s’habille jamais pour soi-même. On s’habille par convention sociale, ou pour braver les conventions sociales. Que ce soit les codes vestimentaires des établissements scolaires, les tenues de travail, ce qui est ou non approprié de porter pour aller à l’opéra ou au restaurent, pour aller à la petite crêperie du coin entre amis ou dans un restaurant gastronomique en tête à tête avec son époux, chaque tenue que nous portons envoie un message à autrui : « voici celle que je suis, de quelle façon je souhaite me présenter au monde. » On dit (avec raison) que les apparences sont parfois trompeuses. Mais la première impression que l’on donne de soi va avoir un impact sur les relations qu’on va développer avec les autres. Alors porter des vêtements déchirés, abîmés, mal coupés, qui nous donnent une apparence ridicule, négligée, vulgaire ou masculine, c’est envoyer comme message « je me fiche de ce que vous pensez de moi, nanère! » Généralement, après 13/14 ans, on a dépassé cette phase, on ne construit plus sa propre identité en opposition avec le monde, mais on a appris à composer avec celui-ci. De même que la maturité, c’est apprendre à faire avec notre apparence qui change. Une jeune femme de 20 ans ne s’habille pas de la même façon qu’une femme de 60 ans. Nos choix en matière d’apparence en disent généralement long sur le respect que nous nous accordons à nous-même, sur celui qui nous accordons à nos interlocuteurs, sur notre façon de concevoir notre place dans le monde, nos rapports aux autres. »
Oui, en nous habillant, nous faisons passer un message, consciemment ou pas. Nous en disons beaucoup sur notre humeur, notre style, notre personnalité, notre statut social ou encore notre métier. Il est donc important de choisir ses vêtements avec attention, dans le respect de soi et des autres. De nos jours, beaucoup de personnes ne savent plus s’habiller selon les circonstances : au bureau, à la plage, dans une église, à un mariage. Beaucoup de jeunes, par exemple, s’habillent en permanence en tenue de sport : survêtement, tee-shirt, baskets. La notion de pudeur ou de décence n’existe presque plus, si ce n’est pour la moquer ou en balayer l’importance d’un revers de main. Les femmes de tous âges vivent dans l’illusion (qu’elles entretiennent elles-mêmes) que leurs tenues ne regardent qu’elles, se déchargeant ainsi de toute responsabilité et leur permettant toutes les provocations et vulgarités vestimentaires possibles, sous couvert de « je m’habille pour moi ». Il n’est donc pas question de leur faire des remarques ou commentaires sur leurs tenues.
Ce qu’oublient les femmes à notre époque, c’est que nous ne vivons pas seules, mais en société. Nous devons donc prendre en considération les autres lorsque nous nous habillons, mais aussi lorsque nous parlons ou que nous nous comportons de telle ou telle manière. Et lorsque ces femmes s’exhibent dans la vraie vie ou sur les réseaux sociaux, c’est pour attirer l’attention, se sentir belles, attirer les regards et se sentir « aimées ». Sur Instagram je suis tombée récemment sur une publication d’une influenceuse suivie par près de 2 millions de personnes. Elle mettait en légende d’une photo très dénudée et provocante (pas à la plage, mais en pleine ville au milieu des touristes et des enfants…) : « moins il y a de tissus, plus on aime ! ». Et à un abonné lui demandant « pourquoi montres-tu ton corps ? », elle répondit : « parce que je ne l’ai pas refait pour rien ».
Si l’on peut encore penser que certaines femmes sont vraiment inconscientes et plus ou moins innocentes lorsqu’elles font certains choix vestimentaires, il s’agit d’une très infime minorité. Les femmes, jeunes ou moins jeunes, savent bien, au fond d’elle, le pouvoir qu’elles ont en montrant leur corps, ont parfaitement conscience de ce qu’elles peuvent obtenir (de l’attention dans le meilleurs des cas, de l’argent dans le pire, comme on le voit via la plateforme OnlyFans par exemple). Arrêtons de leur trouver des excuses, prions pour elles et essayons de le leur faire prendre conscience que leur corps est précieux, et ne devrait pas être exposé ainsi à la vue de tous. La décence et la modestie ne sont pas le fléau de la beauté mais son ambassadeur (Leah Darrow).
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