Si le vêtement que nous portons doit être vrai, et exprimer ce que nous sommes, il doit également nous faire tendre au bien. Il doit préserver notre dignité d’enfants de Dieu, que ce soit pour nous-mêmes, ou à travers le regard qu’autrui va poser sur nous. Depuis le péché originel, nous l’avons vu, l’homme doit être vêtu pour être digne. En effet, l’homme est désormais marqué par sa tendance à la concupiscence, et lutter contre celle-ci lui est devenu plus difficile depuis le péché originel. Le vêtement permet de protéger l’être humain, qui, ainsi couvert, sera considéré comme un tout, corps et âme, et ne sera pas réduit à son corps ou à certaines parties de son corps. Le fait d’être habillé lui donne une certaine protection face aux désirs désordonnés de la nature humaine. À l’heure actuelle, des mots tels que pudeur, modestie ou décence n’ont presque plus aucun sens. Tout devient relatif ou tourné en dérision, car la société s’éloigne de Dieu et perd tous ses repères. On associe ces mots à « coincé », « ennuyeux », « austère ». Pourtant, ils sont tout à fait à l’opposé de cela, comme nous allons le voir dans ce chapitre.
En effet, lorsque l’on comprend vraiment ce que sont la décence et la modestie, on réalise que c’est là que réside la vraie liberté de la femme, sa complète dignité, le véritable rayonnement de sa vertu ! La beauté de la pureté n’est ni sombre ni triste : au contraire, elle est lumière et joie. Victor Hugo disait à juste titre que « la beauté de l’âme se répand comme une lumière mystérieuse sur la beauté du corps ». Ne soyons pas la lumière cachée sous le boisseau, mais celle qui illumine la demeure, comme nous le dit Notre-Seigneur lui-même : « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée ; et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison » (Mt 5, 14-15).
Il ne s’agit pas pour autant de se cacher ou de considérer son corps comme mauvais ou uniquement source de péché, loin de là. Il faut trouver le juste milieu entre pudibonderie et impudicité, comme l’explique l’abbé Dantec : « La pudeur est la muraille de protection ou le rempart de la chasteté. Mais, comme la vertu de prudence, la pudeur comporte un certain “juste milieu”. On peut y manquer par défaut et c’est le péché d’impudicité ; on peut aussi y manquer par excès et c’est la pudibonderie. La véritable pudeur est aussi éloignée de l’impudicité que de la pudibonderie : c’est une délicatesse clairvoyante et sereine qui tient à soumettre le corps à une laborieuse discipline, mais qui lui accorde, par ailleurs, tout le respect et toute l’attention qui lui sont dus ». Comme souvent, il s’agit donc d’équilibre. La décence, la modestie, ne sont pas des vertus qui doivent nous rendre tristes, nous enfermer, nous faire penser que tout ce qui est charnel est mauvais. En revanche, ce sont de bonnes limites pour ne pas nous laisser envahir par nos passions humaines et tâcher d’être des femmes vraiment catholiques dans tous les aspects de notre vie.
De plus, un vêtement bon, au-delà de ses effets sur la personne qui les porte, va évidemment avoir un impact sur les personnes qui l’entourent. Nous pouvons faire beaucoup de bien en étant vêtues décemment, particulièrement auprès des hommes que nous allons croiser. Prenons en compte le fait qu’ils ne fonctionnent pas de la même façon que nous, qu’ils réagissent beaucoup plus facilement que nous aux stimulais visuels, et qu’ils luttent généralement plus que les femmes pour garder la chasteté. Le minimum de charité chrétienne consiste à comprendre cela et à tout faire pour les aider dans cette lutte. Bien entendu, ils doivent eux aussi éduquer leur regard, s’aguerrir etc, mais ne serions-nous pas bien cruelles de ne pas chercher à les aider autant que nous le pouvons ? En la matière, une bonne intention (ou l’absence de mauvaise intention) ne suffit pas : nous devons agir.
Comme le disait le Père Calmel, dominicain, « ce dont il s’agit, c’est de faire sentir (faire sentir encore plus que convaincre) que le déshabillé des modes actuelles constitue un déshonneur pour la femme, une tentation pour les hommes et une véritable offense pour Notre Seigneur. Ne plus sentir ces choses ou faire semblant de ne plus les sentir est sans doute très grave. L’insensibilité en ces domaines, si graves et si élémentaires, prouve que quelque chose de foncier a été atteint et plus ou moins faussé ou détruit ; c’est le sens même de la pudeur qui est affaibli ou annihilé ». Soyons courageuses et luttons pour garder notre chasteté et celle des autres ! Un vêtement bon est un vêtement qui nous fait tendre vers le Bien, et qui honore le bon Dieu. Cela ne va pas sans un vêtement vrai (nous avons évoqué ce sujet la semaine dernière) et un vêtement beau (le sujet de la semaine prochaine !).
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