Comme vous le savez, nous traitons en ce mois de décembre du sujet de l’apostolat de la femme. Nous avons toutes le potentiel, mais surtout le devoir, de changer le monde, à notre échelle. Pour cela, nul besoin de ressembler à un homme ou de travestir notre féminité. Nous pouvons faire beaucoup de bien autour de nous, même de façon discrète, invisible. Si certaines femmes sont appelées à être sur le devant de la scène et accomplir de grandes choses visibles aux yeux de tous, la plupart d’entre nous sommes, « tout simplement », amenées à faire le bien dans notre quotidien, de façon moins éclatante peut-être, mais pas moins méritoire pour autant. Car si, pour changer le monde, il fallait d’abord se changer soi-même ?
« La formation, la préparation à l’apostolat ? Écoutez Saint Paul vous en révéler les bases mêmes, en vous proposant l’exemple de Jésus-Christ : « La grâce de Dieu Notre-Seigneur s’est manifestée… Elle nous enseigne…à vivre dans le siècle présent avec tempérance, justice et piété… Ne vous conformez pas au siècle présent, mais transformez-vous par le renouvellement de l’esprit ». C’est bien là le programme d’une formation spirituelle parfaite : car l’apostolat le plus efficace, irremplaçable, est celui d’une vie sainte et pieuse, agissant par l’exemple et par la prière. Voilà pourquoi, entre les formes diverses de votre activité, cet apostolat de l’exemple occupe la première place. Voilà aussi pourquoi vous venez avant tout prier et demander le secours de la grâce sur ce tombeau du Prince des apôtres, où semble être ici-bas une source abondante de secours surnaturels et le point de départ de tout apostolat fécond.
Il fut un temps – peut-être – où l’activité de la femme pouvait se limiter à sauvegarder et entretenir la vie chrétienne du foyer. Il n’en va plus ainsi de nos jours, où toute la vie familiale subit nécessairement et immédiatement l’influence du milieu social dans lequel elle se développe. De cette ambiance sociale dépendra, pour une large part, la température spirituelle de la famille, donc sa vie morale et religieuse. Voilà pourquoi la femme catholique d’aujourd’hui prend conscience de ses devoirs sociaux. (…)
Dans toutes les grandes œuvres humaines, comme dans l’œuvre humano-divine de la Rédemption, Dieu a fait de la femme l’associée et l’auxiliaire de l’homme. Mais cette collaboration féminine dans la diffusion et la défense du royaume de Dieu Nous semble plus opportune aujourd’hui que jamais. En effet, le mal dont souffre l’humanité est l’oubli, la méconnaissance, parfois même la négation absolue des réalités invisibles, des plus nobles valeurs morales et de tout idéal surnaturel. En ce siècle de mécanisme, la personne humaine n’est souvent qu’un instrument perfectionné de travail ou – hélas !- de combat. La jouissance matérielle et immédiate attise et borne tout ensemble l’ambition des foules. (…)
Pour panser cette plaie, il n’est qu’un baume efficace : le retour de l’esprit et du cœur humain à la connaissance et à l’amour de Dieu, le Père commun, et de celui qu’il a envoyé pour sauver le monde, Jésus-Christ. Or, pour verser l’onction de ce baume sur les chairs vives d’une humanité meurtrie par tant de chocs, les mains des femmes semblent providentiellement préparées, rendues plus douces par la sensibilité plus affinée, la tendresse plus délicate du cœur. »
(Extraits d’un discours de Sa Sainteté Pie XI).
Ces articles peuvent également vous intéresser : Âme, cœur, volonté, apostolat : formation de la jeune fille (Père Joseph Baeteman) et La féminité, un grand moyen d’apostolat
Crédit photo : Shutterstock.