En ce mois de mars, qui coïncide avec la période du Carême, nous abordons la thématique de l’ascèse chrétienne. Quelle est-elle exactement ? Pourquoi la pratiquer ? Est-elle encore d’actualité ? Pour développer ce sujet, je me propose de vous copier quelques extraits du livre de Greg Calto, L’homme intégral, la méthode complète pour redevenir des hommes. A l’heure où l’identité masculine est malmenée, dans une société où le masculin est en perte de repères, « comment devenir et rester un homme ? » est devenue une question tenaillante pour nombre d’hommes contemporains. Écrit pour répondre à cet enjeu fondamental, L’homme intégral expose avec pragmatisme les ingrédients d’une structuration masculine réussie. Abordant, en les articulant, les différentes dimensions de l’être masculin, L’homme intégral donne à connaitre ce qui fonde véritablement et radicalement l’homme, ce qui le constitue, l’édifie et lui confère sa stature durable. Rédigé dans un style direct et pédagogique, l’ouvrage propose un panorama réaliste et précis de cette question cruciale – et donne aux lecteurs les clefs pour devenir ou redevenir ces hommes qu’ils désirent être.

« On aborde généralement l’ascèse avec un a priori pénitentiel, doloriste, mortificatoire qui convoque tout un imaginaire rappelant des théories erronées, celles du dualisme antagoniste entre esprit, tourné vers Dieu, et corps, qui ferait obstacle à sa marche vers Lui. Ces théories, et leurs conséquences pratiques, on les retrouve dans le platonisme, le catharisme, la gnose…mais pas dans le christianisme catholique. Pour comprendre le véritable sens de l’ascèse chrétienne, il faut d’abord rappeler ce que nous enseigne la doctrine chrétienne. »

« D’abord, elle professe que la création est excellente, dans sa totalité, l’humanité en tête. (…) L’objectif de l’ascèse est la sainteté, c’est-à-dire le parachèvement de l’être en une vie toute entière ordonnée à la vérité – et couronnée par la vision immédiate de Dieu après la mort. L’ascèse chrétienne est l’éducation graduelle et nécessaire de l’homme en vue de sa croissance surnaturelle. Elle est la méthode d’ordonnancement de ce qui, dans notre être, fait barrage, fait obstacle à notre croissance surnaturelle. L’ascèse est une lente cure de désintoxication de l’être, en même temps qu’un régime de santé véritable : c’est donc un terme éminemment positif« .

« L’étymologie du mot nous éclaire sur une dimension de l’ascèse : elle procède de l’extérieur vers l’intérieur, comme la discipline physique. (…) Ce que nous devons toutefois admettre, c’est qu’il est difficile d’obtenir des progrès spirituels sans exercices à caractère corporel. L’homme est un tout substantiel, dans lequel le principe d’information (l’âme) et la matière informée (la matière physique) forment un seul et même être fait et existant. Dès lors, l’homme n’étant pas un pur esprit, la croissance en surnature s’appuie aussi sur la nature – physique en l’occurrence. Par exemple, un trop grand relâchement physique ne sera pas propice à la maîtrise de ses passions et entravera la croissance vertueuse et surnaturelle ».

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