Dans une société qui donne de mauvais repères et nous influence généralement de façon négative, il est, plus que jamais, important de bien choisir les personnes qui nous entourent, que nous allons fréquenter le plus, et qui vont donc avoir une certaine influence (et une influence certaine) sur nous. Si nous sommes en permanence entourées de personnes athées, sans valeurs morales, paresseuses, qui critiquent sans cesse leur prochain, qui n’ont aucune élévation intellectuelle ou aucune ambition saine dans leur vie (la liste n’est pas exhaustive), il est certain qu’en les fréquentant nous n’allons pas être tirées vers le haut. Sachons donc nous entourer des bonnes personnes, même si cela peut nous sembler difficile de renoncer à certaines amitiés (si tant est que l’on puisse les appeler « amitiés »).
Dans son étude de psychologie chrétienne (lien en bas de l’article), le Père Jean-Dominique parle à plusieurs reprises de l’amitié. Je vous en mets ici un long extrait : « En définissant l’amour, St Thomas a insisté sur sa racine la plus profonde : l’amour se réalise par une assimilation, une connaturalité, une adaptation, une impression de l’objet aimé dans le sujet aimant. L’amour est causé par la possession en commun d’un bien. Il suffit, pour le comprendre, d’interroger l’expérience. Comment les amitiés naissent-elles ? Les membres d’une famille sont liés par des parents communs, par une éducation semblable, par une longue série de joies et de tristesses partagées. Dans la jeunesse, c’est souvent pour avoir fréquenté la même école (université), pour avoir fait les mêmes activités, qu’on se lie d’amitié pour les autres. Pour les militaires, c’est la solidarité dans le combat ou les manœuvres. Ces événements vécus ensemble créent une certaine ressemblance de sentiments, de jugements, de vertus, de souvenirs, ils constituent un trésor commun qui est précisément la source de l’amitié.
Il en ressort que pour faire naître un amour, pour le développer ou le purifier, il faut commencer par constituer un trésor commun, il faut créer cette ressemblance de jugements, de connaissance et de volonté. C’est précisément la qualité de ce bien commun qui déterminera la qualité de l’amour. Si ce trésor n’est qu’une jouissance sensible, l’amour qui en naîtra sera faux et sensuel, un égoïsme à deux. En revanche, si les amis sont unis par une même connaissance de la vérité, par une haute culture, par un goût esthétique élevé, par le refus de la frivolité, leur amour sera vrai et fructueux. Les vrais amis doivent sans cesse entretenir et purifier ce trésor commun pour donner à leur amour mutuel toujours plus de vie et de beauté ».
« Il y a donc une véritable pédagogie de l’amitié. Celui qui a de bons amis grandit à leur contact. L’amitié est alors un véritable moteur de l’éducation et même de la sanctification. C’est pourquoi, le conseil à donner aux enfants qui font leurs premiers pas à l’école ou en pension est bien celui-ci : « Choisis bien tes amis ». L’enfant qui prend très tôt l’habitude d’aller aux camarades qui lui feront du bien et qui le grandiront, fera des progrès rapides et faciles. Le contraire est malheureusement tout aussi vrai ».
Dans son traité sur l’amitié spirituelle (lien en bas de l’article), Aelred de Rievaulx l’analyse très bien aussi, sous forme de dialogues avec ses amis. Son traité comprend trois livres. Dans le premier, Aelred dégage, après l’avoir analysée, la notion d’amitié. Dans le deuxième, il expose les fruits de l’amitié ; il dit aussi la différence entre l’amitié et la charité, les différentes espèces de l’amitié vraie et les fausses amitiés. Dans le troisième, il établit les quatre stades par lesquels doit passer toute amitié digne de ce nom : l’élection, la probation, l’admission et la fruition. L’amitié spirituelle trouve son achèvement dans l’amitié du Christ : « Ainsi, à partir du saint amour qui nous unit à un ami, nous montons vers celui qui nous unit au Christ pour déguster à pleine bouche et avec joie le fruit spirituel de l’amitié, en attendant pour plus tard le plein épanouissement de toutes choses… L’amitié, restreinte ici-bas à quelques personnes, passera en tous, et de tous elle passera en Dieu, et Dieu sera tout en tous. »
Soyons donc attentives aux personnes à qui nous faisons de la place dans nos vies, et soyons assez fortes pour mettre un terme aux amitiés malsaines, toxiques ou tout simplement qui nous tirent vers le bas. Et vous, avez-vous d’autres conseils à ajouter au sujet des amitiés ? N’hésitez pas à les partager avec nous toutes en commentaire !
La suite de cet article est ici : Comment se faire facilement des amis ?
Si vous souhaitez lire l’ouvrage du Père Jean-Dominique, vous pouvez vous le procurer ici, et celui d’Aelred de Rievaulx ici. En commandant ces livres sur Livres en Famille et à partir de mon site, vous me permettez de toucher une modeste commission, sans pour autant payer plus cher, et ainsi de financer la maintenance et la mise à jour de ce site 🙂 Merci d’avance 😉
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