Le 8 décembre 2019, a eu lieu l’élection de Miss Univers. C’est Miss Afrique du Sud qui a remporté cette élection, suivie en direct par près de 4 millions de téléspectateurs. Avant d’accéder au titre tant convoité par beaucoup de jeunes femmes, elle devait, entre autres, répondre à cette question : “Quelle est la chose la plus importante que nous devrions enseigner aux filles aujourd’hui ?”. Voici sa réponse : “Je pense que la chose la plus importante que nous devrions enseigner aux filles aujourd’hui, c’est d’avoir une position de leader. C’est quelque chose qui manque chez les jeunes filles et chez les femmes depuis très longtemps, non pas parce que nous n’en avons pas envie, mais à cause de l’étiquette que nous a collée la société. Je pense que nous sommes les êtres les plus puissants du monde, et que nous devrions avoir toutes les opportunités possibles”. Ce n’est pas la première fois que j’entends ce genre de discours, mais celui-ci a suscité un tel engouement que j’ai trouvé cela intéressant de vous en parler dans cet article, et d’essayer de répondre à cette question: les femmes sont-elles supérieures aux hommes ?
Pour commencer, il suffit de lire l’Écriture Sainte, ou d’avoir un minimum de bon sens, pour comprendre que, dès la Création, homme et femme sont égaux en dignité. L’homme en tant que créature rationnelle et image de Dieu est identique à la femme et vice-versa. Dans cette perspective, on ne peut pas affirmer que les femmes soient supérieures aux hommes. En revanche, l’homme et la femme sont différents et complémentaires, que ce soit physiquement, psychologiquement, intellectuellement, émotionnellement, etc. Il y a donc des domaines où les hommes seront, de façon générale, supérieures, et d’autres domaines qui, au contraire, seront davantage l’apanage des femmes. Par exemple, les hommes sont généralement plus forts physiquement que les femmes. Ou encore, les femmes sont généralement plus intuitives et plus douées pour les relations sociales que les hommes.
Le problème, à l’heure actuelle, est que nous vivons dans un monde qui se féminise de plus en plus, et qui s’oriente vers une sorte de tyrannie des femmes. Les hommes ne savent plus où est leur place, ils ont peur d’être virils, quoi qu’ils fassent, ils sont accusés de sexisme et de machisme. Les féministes essaient, plus ou moins consciemment, de leur faire payer des “année de patriarcat oppresseur”. Elles considèrent qu’elles ont été bafouées et méprisées pendant des décennies, et que l’heure de la vengeance a sonné. Non, toutes les femmes ne cherchent pas forcément à faire du mal aux hommes, je vous l’accorde. Mais, relisez le discours de Miss Univers au début de l’article. Il est très révélateur de cet état d’esprit très courant aujourd’hui qui consiste à dire que les femmes sont supérieures, ou, tout du moins, qu’elles sont des créatures particulièrement fortes, puissantes, et, sous-entendu, au-dessus des autres. Combien de fois peut-on lire ou entendre dans les médias et sur les réseaux sociaux des phrases de ce style : “Les filles, restez comme vous êtes, car vous êtes les meilleures et ne laissez jamais quelqu’un vous faire croire le contraire”.
Lors d’un discours prononcé à Singapoure le 16 décembre dernier, Barack Obama, ancien président des États-Unis, affirma : “Maintenant, les femmes, je veux juste que vous sachiez que vous n’êtes pas parfaites, mais ce que je peux dire sans conteste, c’est que vous êtes meilleures que nous [les hommes]. Pendant deux ans, si chaque nation sur terre était dirigée par des femmes, vous verriez une amélioration significative du niveau de vie et des résultats dans tous les domaines”. Ce n’est pas un cas isolé. Il est plus que répandu dans mes médias de masse, à l’heure actuelle, d’imposer à tous l’idée selon laquelle, si les guerres existent, c’est parce que la plupart des dirigeants mondiaux sont des hommes. Encore une terrible conséquence du “patriarcat oppresseur” 😉
Ce genre de raisonnement part de l’idée, qui est tout à fait vraie, que les hommes sont, de façon générale, plus agressifs, plus forts ou plus violents que les femmes, qui, elles, sont davantage douces et maternelles. Cela est dû notamment à nos hormones : nous ne produisons pas les mêmes et elles n’ont pas les mêmes effets sur nous. Cependant, ce qui est vrai de façon générale ne veut pas dire qu’une personne se réduit à cela : les hommes ne sont pas en permanence en train de crier, de taper et de chercher les conflits. D’un autre côté, les femmes ne sont pas toujours calmes et douces. Beaucoup de femmes sont extrêmement violentes, et vont même jusqu’à tuer leurs propres enfants, quel que soit leur âge. C’est souvent lorsqu’il y a une majorité de femmes dans les groupes (au bureau par exemple) que l’on constate des histoires de sabotage, de jalousie, de conflits inutiles.
Au-delà de cela, il suffit de regarder l’histoire. Les femmes qui ont déjà gouverné des nations n’ont pas été forcément tendres ni pacifiques : Margaret Thatcher, Victoria, Sarah Palin, Madeleine Albright (regardez cette vidéo par exemple). L’histoire prouve donc que c’est faux : il n’y a pas eu moins de guerres quand ces femmes dirigeaient leurs pays. Rappelons aussi que les guerres n’ont pas lieu parce que les dirigeants ou dirigeantes sont agressifs, mais pour des raisons tactiques, économiques, défensives, etc. Sans oublier que les femmes ou les hommes gouvernent rarement seuls. Ils sont entourés de conseillers, de spécialistes et ne prennent pas leurs décisions ainsi, sur des coups de tête (en général 😉 ).
Ce qui va suivre ne va pas plaire à tout le monde, mais cela vaut le coup d’être mentionné ici je le crois. Dans le climat que je viens de décrire, beaucoup de personnes, même chez les catholiques, commencent à être “contaminées” par l’esprit du monde et à refuser certains enseignements de l’église, par rapport à la soumission de la femme à l’homme par exemple. Or, c’est le pape Pie XI qui le dit, “si en effet, le mari est la tête, la femme est le cœur, et comme le premier possède la primauté de gouvernement, celle-ci peut revendiquer comme sienne cette primauté de l’amour“. Saint Thomas d’Aquin dit que “gouverner est le propre de la raison. Or les hommes jouissent d’une plus grande rigueur rationnelle. Ils doivent présider”. Comme l’explique l’Abbé R., ce n’est pas “en raison d’une nature humaine différente (car l’homme en tant que créature rationnelle et image de Dieu est identique à la femme) mais en raison d’une différence de sexe (les corps n’ont pas la même finalité). La femme juge la réalité par une autre voie que la voie masculine, elle crée avec un autre génie“.
Il n’est absolument pas question de dire que la femme est idiote ou ne sait pas se servir de sa raison. D’ailleurs, “pour Saint Thomas, l’unité du foyer n’est pas le fait de la domination absolue du mari, d’un côté, et de la servitude de la femme, de l’autre. Nous n’aurions qu’une unité artificielle. L’unité du foyer provient d’un heureux concours de l’homme et de la femme, où chacun jouant son rôle et tenant sa fonction trouve l’harmonieux épanouissement de son être personnel. L’homme apporte la raison ordonnatrice, mais il doit respecter le capital de valeurs que sa compagne apporte au foyer et qu’il n’a pas lui-même : sa sensibilité, une vision et un jugement différents” (Abbé R.). Nous sommes bien loin des clichés sur la soumission, qui est un terme si galvaudé et mal compris. Et nous sommes aussi bien loin de la vision de la femme comme “l’être le plus puissant du monde”.
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