Soutenir son mari dans ses épreuves

Quelle épouse ne s’est pas déjà sentie démunie face à la souffrance de son mari ? Pour des raisons professionnelles, personnelles, amicales, spirituelles…parfois, les hommes se renferment, entrent dans leur grotte, se murent dans le silence, et ruminent leurs soucis. Nous avons tendance à réagir en tant que femme, et avons le réflexe d’agir comme on agirait avec une amie, ou comme l’on voudrait que notre mari agisse avec nous, si nous étions dans la même situation. Mais c’est sans compter sur le fait que les hommes ne fonctionnent pas comme les femmes et que, dans les épreuves, ils n’ont pas besoin de la même chose que nous. Pour autant, faut-il rester les bras croisés et ne rien faire ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.

Tout d’abord, il est important d’analyser la raison des difficultés ou souffrances de notre époux. Si, par exemple, sa charge de père de famille lui donne une pression trop élevée (à cause d’une perte de travail ou d’un salaire trop bas), aidons-le à relativiser. Montrons-lui que nous sommes heureuses comme cela, et que nous ne voulons rien d’autre, que nous sommes déjà reconnaissantes pour ce qu’il fait pour nous et notre famille au quotidien. Il se peut aussi que l’époux soit en dépression, ou ait des problèmes au travail. N’essayons pas forcément de régler ses problèmes, ce n’est pas ce qu’il attend de nous. Et sachons garder le silence, même si cela nous demande des efforts 😉 Notre rôle est parfois plus en retrait, mais il n’en est pas moins important pour autant, comme nous le verrons dans le témoignage à la fin de cet article.

Si nous voyons que notre époux a besoin de se mettre dans sa grotte quelque temps, pour pouvoir réfléchir à sa situation, alors créons les conditions propices pour qu’il puisse mener ses réflexions dans le calme et la sérénité. Ne parlons pas trop, essayons de gérer les enfants et de le laisser au calme, et si besoin proposons lui une petite bière ou faisons-lui son plat favoris. Vous pouvez aussi lui écrire un petit mot d’amour et de soutien, sans lui donner de conseils ni de leçons, simplement pour qu’il sache que vous l’aimez et que vous êtes là pour lui. Selon la nature de ses problèmes (si vous savez de quoi il en retourne), conseillez-lui d’en parler à l’un de ses amis compétents en la matière. Puis, continuez de prendre des nouvelles et de le soutenir.

Il existe aussi des situations où le mari a fait quelque chose de mal, et qui cause du tort à sa famille : mauvais investissement financier, voiture abîmée, permis suspendu… Retenons-nous de le gronder comme un enfant ou de lui dire « je te l’avais dit ! » avec un air triomphant et mesquin. Essayons plutôt d’adopter un discours responsable et respectueux, qui ne nie pas pour autant sa faute : « Tu as voulu aller au bout de ton idée, maintenant nous allons trouver une solution ensemble, ça va être dur, tu n’as pas été prudent, mais maintenant nous allons rebondir ». N’oublions pas de lui dire que nous lui avons pardonné et que nous sommes là pour le soutenir. Sachons être indulgentes et voir la situation avec une attitude chrétienne : nous aussi, nous faisons parfois des erreurs 🙂

Il n’est pas facile pour une épouse de voir son épouse si préoccupé, et souffrant. Nous nous sentons parfois démunies et voulons absolument être dans l’action et régler les problèmes. N’oublions pas que le silence et un soutien aimant feront déjà beaucoup ! Concluons cet article avec un témoignage d’un point de vue masculin :

« J’ai fait il y a 10 – 15 ans une dépression qui a duré 5 ans. Mon épouse a dû gérer presque seule nos 8 enfants, plus son mari. Je me sentais nul, inutile, je constituais un poids supplémentaire, et tout cela accentuait ma dépression. Au bout d’un certain temps, mon épouse m’a dit qu’elle se sentait totalement inutile, qu’elle ne savait pas comment m’aider, et que cela la minait. Voici ce que je lui ai répondu : « Tu ne peux imaginer à quel point ta présence aimante, le courage que tu déploies au quotidien pour prendre soin de toute la famille, ta fidélité à rester vaillamment à mes côtés, me sont une aide puissante pour ne pas me laisser aller et continuer à me battre pour m’en sortir. » Et je peux affirmer que, après la divine Providence, c’est sans nul doute à mon incomparable épouse que je dois d’avoir pu guérir et reprendre pleinement mon rôle d’époux et de chef de famille. Cette épreuve a renforcé considérablement notre amour. Si je devais résumer nos 35 ans de mariage, avec toutes les épreuves diverses et variées que l’on traversées (éducation des enfants, finances, travail, santé,…), je dirais que l’ingrédient indispensable est cette présence aimante et fidèle, et que les qualités propres que le Bon Dieu vous a attribuées, douceur, empathie, don de soi, et surtout intuition, permettront dans la plupart des cas à une femme aimante et attentive de choisir la meilleure attitude : parler, se taire, encourager, avoir un geste d’affection,… en fonction de la situation et de la personnalité de son mari. »

N’hésitez pas à compléter en commentaire avec vos conseils ou vos témoignages !

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